Berceuse du tendre père


Berceuse du tendre père

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La gratuité de l’amour même que je vous porte, mes enfants, en fait comme un enchantement. Je n’ai pas de raison précise d’aimer la couleur de vos yeux, ils sont noirs, moi je les vois bleus, vos cheveux rien que pour moi frisent. Quand vous dormez la bouche ouverte, sur vos fronts dansent des lutins, un étranger n’y verrait rien, quand vous dormez la bouche ouverte. La ville est un monstre qui gronde, les astres sont lointains, ce monde est incertain, les mots sont capricieux. La terre en proie aux bombes grince sur ses essieux. Mais vous mes enfants nucléaires, vous répétez pareillement, papa papy, mamy maman, avec du ciel plein les paupières.

Jean-Pierre Rosnay

Source : Poésie, Berceuse du tendre père, Jean-Pierre Rosnay, Aux enfants

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sur chaos du parcours
de
la fermeture
des peaux pierres
à l’éternité de la chaîne
du
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N-L – 26/11/16
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SOUS LES AQUAR’AILES


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SOUS LES AQUAR’AILES

Alors que les portes aux bords des trottoirs continuaient à entrer et sortir en un incessant battement, celui-là qui informe de la marche de la pompe de vie, dans cette salle du Prieuré où j’attendais ta visite, le journal m’a appris que tu ne viendrais plus.

La première fois depuis 35 ans. Pas facile. M’aime impossible à s’y faire.

Alberto Muro te voilà parti.

Je peux dire que t’as été mon photographe officiel durant toutes ces années. Quand parti à Royan pour une retraite méritée, on a fait des photos sur le Bd Garnier, marquant le besoin de suite.. Un lien viscéral que celui-là.

Puis avec Mano, ton épouse, vous êtes revenus à Cognac. A croire que la terrible guerre d’Espagne qui comme beaucoup d’autres vous a conduit à l’exil, vous menant à Cognac, avait décidé que ce serait là que t’aimerais la chaleur de la terre.

Alberto, comme j’aurais voulu qu’on partage cette renaissance extraordinaire de mon expo en cours, l’accueil que le public lui réserve est symbolique..

Mais je te connais assez pour savoir que c’est pas possible que tu y sois pas pour beaucoup.

Alors je te mets des morceaux d’aquarelles dans les ailes, la pureté de notre amitié, ta douceur qui va si bien à ton regard sur la couleur me paraissent bien cadrés pour un sourire à poursuivre….et puis parmi tant d’autres, je choisis deux photos du magnifique reportage que tu avais fait dans mon atelier de Jarnouzeau….attention à ta tête ne te la recasse pas sur la ferme de la charpente….

Bon voyage Albertito…

Niala-Loisobleu

25 Octobre 2015

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.https://www.youtube.com/watch?v=enYGAkX7Mm0