LA BOÎTE A L’ÊTRE 44


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LA BOÎTE A L’ÊTRE 44

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Il est vrai que le ressenti d’hier portait bien son germe. Ce ne sont pas les sceptiques qui pourront en faire annuler l’impression, en dehors de ce qui est télécommandé par un tireur de ficelles, ils sont hermétiques à tout. Les siècles ont suffisamment démontré cette vérité pour sortir du doute. L’Homme est fils de taupe ou de lynx. Le reste est bâtard. Je ne sais pas le nom de l’instrument qui donne tant de possibilités au vent. Sans doute y en a-t-il plusieurs en un seul. La bouche à air est parolière du muet comme de l’écrit. En dehors des cas dont je suis, qui s’accordent à reconnaître la multiplicité des endroits qui parlent dans un corps, personne n’y entrave le premier signe. Chacun d’eux à sa sonorité. Mon oreille plaquée à ton aisselle ne me barbe pas, j’ai tout ce qu’il faut comme poils à barbe. En revanche la conque de ton bas-ventre me laisse accroché comme une encre-flottante s’étant assurée une protection contre la venue de la tempête. Les messages captés-là, l’emportent, me ramènent, me posent au mouillage, me font repartir en cabotage, puis à nouveau droit sur une hauturière destination.Traversé d’éclairs de couleurs fulgurants, venus de poissons aux écailles de néons, tes émetteurs deviennent une fête de rue comme il y en avait au Moyen-Âge avant que l’automobile ait pourri l’air de ses chevaux-vapeurs. Tu sais les grandes trompes des hérauts, enrubannées d’oriflammes, eh ben je les retrouve chatoyant tout comme annonciateurs quand sautant du lit tu lâches les chiens de ta poitrine.. Il y a dans l’amour un spectacle antique qui tient du drame comme des jeux olympiques. Mis en gradins je te jure sans mentir que tu es l’arène à Toi toute seule.

Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2017

 

 

 

REMANENCE


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REMANENCE

C’est Dimanche, je regarde et vois qu’à part la chaleur et moi tout est chômé. Dans ma glace je vois la fenêtre avec des carreaux de tablier. Je suis à l’école. Plongé dans ma réflexion à propos de la vie. La mienne en particulier. Je vis depuis longtemps et toujours j’ai été en classe, à part à l’époque que c’était l’obligation d’y aller que j’aimais pas, je cherche à comprendre.

L’importance tisonne le feu de ce creuset là. Les moments ternes s’effaçant d’eux-mêmes.

L’expérience étale ses cartes se fait une réussite pour trouver réponse au Rémanent qui subsiste. La question générale envoie des alinéas, ce sont les choses écrites en tout petit sur son contrat qui font tout. Qui suis-je où vais-je, comme en allons-nous, mon cher Paul, dis-moi tout.

On vit ou pas, que tu meures ne change qu’avec la façon dont tu as traversé. Moi j’ai commencé tout de suite à vouloir vivre, je n’y ai pas toujours réussi mais j’ai jamais voulu mourir tout en sachant qu’il n’y pas moyen d’y échapper sauf pas naître. Tu vois le merdier ? Tellement bien que c’est pour ça que je sors pas de la vraie école.

Les chats ont plusieurs vies dit-on, j’aime pas trop les chats, sont trop égoïstes, mais je dois être un cheval-félin parce que j’affirme en avoir plusieurs. Avec l’espoir c’est incontournable, sinon bonjour la casse.

Je m’étonne pas de me trouver devant des situations que je croyais connaître en m’apercevant que l’espoir a le don de les configurer tout autrement. La première fois que j’ai eu le sentiment d’être déjà venu là où j’étais pour la première fois m’est apparu tout petit. Mon père sourit chaque fois qu’il me fait signe de là-bas.

Initiation.

Alors je parle haut et tout seul pour savoir pourquoi cette chose vécue paraît toute neuve et pas du tout pareille, comme si on l’avait connue à côté de son importance fondamentale.

Illustration: Délivrance (Série In Temporalibus ) – Niala/1983 – Huile s/toile 90×73

Niala-Loisobleu – 14 Octobre 2018

PAR LE CHEMIN DE PEINDRE


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PAR LE CHEMIN DE PEINDRE

Peindre

donner à son âme

le droit de représentation

en tous endroits

en toutes circonstances

d’acte et de pensée

par rapport au froid et au chaud de son poil

par le lien que la sensibilité capte, rapport émotionnel

par la spontanéité du geste mu des stimuli reçus

de l’heur de son horloge interne

Devenir siamois du pigment

étreint du pinceau

buvant le médium

qui nargue le couteau

d’un désir d’empâtement

qui peut se faire vapeur d’eau pour pierre

Matière de soi

née du quelque part d’autres

Sensualité affichée

par l’érection d’une forme

donnant l’orgasme à la composition

Peintre montre-toi nu

plus déshabillé que ton modèle

Dis ton combat pour trouver

ce que ton humilité doit taire

Couleur

tu es le teint du tant

dans l’humeur de ta souffrance du peu

Peindre avec l’alphabet de son écriture

du A comme je t’aime aujourd’hui

au Z comme en corps hier à deux mains

La peur unique au ventre

la peur qui crée

la peur qui stimule d’une poussée animale

la peur qui fait surmonter sa peur inadéquate

la peur qui veut que tu la lises espoir

contre l’arrêt brutal de courant pot au noir

désarroi

un rond à remplir de jaune

souligné de bleu vertical

Miroir du ressenti

de la présence

Rien ne se délie du touché ressenti

du vent porteur la vague peut tourner soudain en dérive

changement de direction

une onde passant d’un milieu dans un autre entraîne la réfraction qui dévie…

Niala-Loisobleu – 06/09/18

POUR LA LUMIERE


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POUR LA LUMIERE

Au bord des craies muettes et d’un tableau d’asphalte, des pinceaux secs ont amassés du remblai de l’un, toc de la plante bleue, lin pour l’autre.

Qui poussera autre que ronce dans les gravats sinon l’épine selon saints mats yeux ?

A tourner tout un non en comédie

croire pouvoir dissimuler sa peur de s’engager n’est que désertion

naufrage d’un chercheur d’hors imposteur.

Ma Muse et moi n’habitons pas au bord de l’amer. Nos arbres ont les mêmes parasites que les vôtres et nos rivières étouffent de la même asphyxie qu’en tous lieux où les tronçonneuses se déploient.

Nous ne serions rien qu’inexistants en l’acceptant

Aussi le refusons-nous

Par la création en continu.

Niala-Loisobleu – 8 Juillet 2018

ADIEU


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ADIEU

La lueur plus loin que la tête

Le saut du cœur
Sur la pente où l’air roule sa voix les rayons de la roue le soleil dans l’ornière

Au carrefour près du talus

une prière
Quelques mots que l’on n’entend pas
Plus près du ciel
Et sur ses pas

le dernier carré de lumière.

 

Pierre Reverdy

Le corps d’un amour dérive à la côte


 

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Le corps

d’un amour

dérive à la côte

J’appelle la mer à ventre retourné. Comme dans cette pêche au fond, où l’asiatique fait plonger le cormoran. Revêtue des stries profondes de la navigation , mon âme connaît du large, le côté cynique que la carte postale dissimule honteusement à quai.

Une femme lâche sa fumée à la criée des chandelles. Un homme crache sur sa dignité dans un carnaval grotesque.

Répandue dans la fonte du cierge. La crevette grise.

A pas croire que pareilles ignominies viennent toutes seules aux enfants, les petites-filles se font des rêves qui pourrissent. Quant aux garçons ils se cherchent le statut du genre à choisir. Mon caillou est protégé par ma poche, c’est heureux. Trop  de sentiments sont mutés en produits à faire marcher.

Le corps d’un amour dérive à la côte. En plein coeur des dunes les palisses ploient sous la pression de l’intérêt matériel. Jusqu’où la poésie tiendra-t-elle dans sa gratuité digne ?

Niala-Loisobleu – 26/01/18

MOT A MOT 1


Mot à Mot 1


Louange des insoumis

À profusion se lisent aux fenêtres
les appels à la louange des insoumis

Est un signe de connivence
ce qui dans l’effusion s’improvise
Pays où l’irrationnel triomphe
y apparaissent une multitude d’étrangetés

Pour que s’abolissent les poncifs
il a fallu à tout prix un retour de force

Avant longtemps auront disparu
d’une tragédie les vestiges

Albert Ayguesparse

Comme le mort cérébral qu’on refuse de reconnaître mort, le paysage d’un monde qui a peut-être eu une âme, mais…me sourit de toute l’absence de ses dents. Il conviendrait certainement de reconnaître que j’en suis mordu tout seul. En l’absence de la réciproque. Les fruitiers d’un jardin n’ont de fruits que par la greffe de la semence au sillon qui trace au creux de la veine. Sang lui, rien. L’amour, élément vital de toute espèce, est incompatible au mariage pour tous. Marier son coeur à un cliché décharné de vie, c’est vendre son âme au diable. Il y a tout près, bien plus près qu’on ne le  voit, ce qui ne fait pas de bruit, battant d’énergie rentrée. Et dans ce qui ce montre sur une scène constamment ouverte, rien que du factice. Regarde en toi, la lumière ne fait pas clinquant, elle sourd de l’ô, naturelle, comme source vitale cachée. A force de courir d’un bout à l’autre du rien tu apparais comme une imagination sans scrupules, je te laisse à ton inconséquence, toi qui m’as trompé dès le début, tu ne seras pas ma fin. Être bon rime à tort avec con. J’aime le silence qui n’a rien vieilli du vrai malgré les années. Leur manque, leur vide apparent. Ce qui ne se montre pas est ce qui est visiblement intègrement pur.

Niala-Loisobleu – 7 Avril 2017

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J’suis un Parasite


J’suis un Parasite

Le kiosque à journaux est là, ses offres de croisières, appartements à louer, échanges, fausses nouvelles, soleil sous les palmiers dans un air de franchise telle que ça explique le classement du site dans la racole de ce trottoir où le vent glisse son quotidien du matin au soir.

En se levant ce matin là, les idées toutes faites en pense-bête, fondent comme le beurre de la tartine au contact de la déconfiture du regard de son vis-à-vis. Entre eux passe le vent glacial qui souffle au dehors de ce nid douillet ne menant jamais son éclosion à terme.

Qu’est-ce qu’un couple-modèle  sinon ce qui boîte le plus de perlimpimpin, la pochette surprise  ne requérant que peu d’imagination et beaucoup de faire semblant.

Pourtant elle l’aimait, lui aussi d’après…mais ça c’était avant. Une autre histoire qui n’a rien eu à voir avec l’amour… Ce qu’elle en a dit ne se l’est jamais prononcé qu’en monologue, s’adressant  pas à l’Autre en tant que ce qu’il est, juste à un qui sert , dans ce que ça lui donne l’impression de jouir de l’instant. Juste avec la différence tenant au genre, pour lui c’est itou pareil.

La robe qui lui agaçait le désir chaque fois qu’elle passait devant la vitrine, est là, accrochée dans la énième section du cimetière de sa penderie, au-dessus des quantités de chaussures qui ignorent le but de ses pieds.

Lui sa grosse voiture qui brilLe plus que celle du voisin, elle a démâtée à la première vague du twoo terrain. Rien qu’un 4×4 que dote de tir aux pigeons petits poids.

Puis qu’on est fourbes de vrai, on va pas reconnaître les dégâts collatéraux des môminards, déjà qu’en les faisant on a pas forcément pris plus son pied que dans les tirs à blanc, fais pas chier.

Elle va s’inscrire dans un club de rencontre avec soi-même. Lui dans la musculation, il compte sur la gonflette pour arranger tout ça. Enfin, si c’est pas gratuit, parce que ce qui se donne ne vaut rien à leurs yeux. Ils leur faut du must au prix fort. Cette sensation libertine du masque cachant son visage aux hommes qui monôment la femelle solitaire. Une vie SPA dans laquelle on se jette en chiens avec le sentiment du Maître. A l’été, on attache les gosses à l’étape d’un arbre sur la route.

Partir est-ce pour arriver ?

Bof le cynisme ne se complique pas l’avis avec chat.

Il rééquilibre les maux de tête et les remords de l’infériorité sans coup férir.

Ma gerbe ne prouve qu’une tâche malodorante au sol de la pièce commune : la marginalité qui me caractérise.

J’suis un parasite.

 

Niala-Loisobleu – 03/05/16

 

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