ADIEU


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ADIEU

La lueur plus loin que la tête

Le saut du cœur
Sur la pente où l’air roule sa voix les rayons de la roue le soleil dans l’ornière

Au carrefour près du talus

une prière
Quelques mots que l’on n’entend pas
Plus près du ciel
Et sur ses pas

le dernier carré de lumière.

 

Pierre Reverdy

Contrerime LXIII


Contrerime LXIII

Toute allégresse a son défaut
  Et se brise elle-même.
Si vous voulez que je vous aime,
  Ne riez pas trop haut.

C’est à voix basse qu’on enchante
  Sous la cendre d’hiver
Ce coeur, pareil au feu couvert,
  Qui se consume et chante.

Ce coeur, pareil au feu couvert

Paul-Jean Toulet

Les yeux dans mon Herbier où la sauvegarde de mon Jardin – 1


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Les yeux dans mon Herbier

où la sauvegarde

de mon Jardin – 1

CE VENDREDI  (N-L – 3 Octobre 2014)

Au tant passé présent, un champ s’aimé de petits cailloux répond
Pierre qui rouille n’a masse que dalle
Naître mousse a du Capitaine dans la voilure
Quand j’ai appris le Bleu
J’ai su que ma vie ne suffirait à le savoir
Rose est fait de blanc au laiteux répandu
Jaune cocu ?
Non c’est le soleil qui baise la lune sur la bouche
A marée basse comme hôte de marque
Après un parcours reste des vers à hâler voir
Rien n’entoure le monde d’un corset de rétention
A preuve
Selon le vent que où tu pisses
Ou t’es à rosée
Ou arrosé
Les grandes formations symphoniques ont besoin de solistes
Le kiosque du théâtre de verdure
n’est pas le clown blanc c’est l’Auguste
Chui là
Qu’à les yeux qui soulèvent les grandes godasses du chapeau qui pleure
Pour les journaux et les grands magazines
Remontez l’impasse de la cover-girl si vous pouvez
Un poète est toujours isolé mais jamais perdu
Sa folie lui tient compagnie
Aujourd’hui n’est qu’un Vendredi ordinaire
On est pas obligé de prendre du poison
On peut manger sein

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AU COING DE CE VENDREDI-CI  ( N-L – 27 Janvier 2017)

Quelques ans après mois, flux et reflux ont rincés la lisière des jours  de leurs écumes,  recousant l’écusson de la greffe. Sans quitter la branche, l’oiseau a du la serrer plus fort  de ses pattes pour garder le désir d’autres récoltes. Il avait été noté sur la feuille précédente que « Les grandes formations symphoniques ont besoin de solistes ». Indubitablement c’est ce qui a fait défaut. Où donc est passé l’aria ? On n’entend que les choeurs des sorciers faire tapage. L’Auguste s’est pris les grandes godasses dans le tapis.

Ce matin à la lecture de ce qui sortait des serres, je n’ai eu qu’une sensation contraire à mon habitude. Pas la plus petite présence d’insecte de ceux qui continuent à oeuvrer en se foutant totalement de l’oisiveté de sentiment d’alentours.

Soudain une question de cadre mise à l’évidence au menu des plats du jour d’hier me saute à la conscience. Voilà, plus besoin de chercher, j’ai trouvé. Il y a de l’étouffant dans mon air. Je le ventile en permanence par un système de vase communicant. Un garrot y fait caillot quelque part. L’air manque de retour. Mon tableau de vie s’est fait encadrer à son insu. L’oeuvre est sous une influence qui tait une partie essentielle du vrai auquel j’adhère. Car des vrais aujourd’hui il y en a des tonnes de versions. Atteinte en son âme par une emprise à ses choix de liberté communicative, mon oeuvre délire en partie toute seule. J’ai une part de mensonge à moi-même dans ma conviction. Cela  débouche  sur une privation créative. Le voilà l’effet cadre. La pensée mise en clôture dans une idée fixe d’amour absolu ? Je sens mal cette idée. Il faut la positiver.

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Il n’y a là que Niala/Être personne en fait ça prouverait qu’on a réussi à être quelqu’un/2


Il n’y a là que Niala/Être personne en fait ça prouverait qu’on a réussi à être quelqu’un/2

Je n’attends pas d’absolution partielle ou complète. De qui devrait-elle venir ? Je comprends néanmoins que la vie continuera à m’assaillir de toutes parts et qu’avoir des sentiments  de regrets, de déception, voir de loupé, d’échec, est inextricablement lié à la trame de l’existence. La vie est là. Nous sommes faits de pierre, de vase, de sable, d’eau, de feu, d’air, de vent,  d’émotions flexibles, de gaz dangereux ou bénéfiques d’un système organique sous l’appellation générique d’humain, sans que ce que cela implique que ce soit fait à notre naissance. Il faudra finir et peaufiner le brut.D’une manière où d’une autre, nous finissons par retrouver notre position initiale.La responsabilité m’est apparue si tôt que je pense en avoir pris conscience avant qu’on m’est appris à lire et à écrire. Je ne peux pas imaginer le contraire, ceci me paraissant  incompatible avec ma  nature.La relativité en revanche m’a toujours semblé compatible avec le rêve. Loin d’en faire un contradiction elle en fait sa base de calculs dans l’étude de charges que sa construction demande. Rêver rend lucide. Je ne suis pas un rêveur. Transposer des usages en fonction de telle ou telle action, c’est les adapter à leur réussite. L’homme qui ne s’abstrait pas de sa condition au prétexte d’en savoir tout, est plus bâté que l’âne montré du doigt.L’Amour en propose la meilleure preuve.

-Ta conception poétique des choses, te permet d’accéder plus facilement sans doute au bizarre me dit Bouffi.

-Hum, comme d’habitude t’as rien compris, parce que rien qu’a te voir j’aimerai savoir qui plus que toi pourrait être  dans le bizarre.

Là où tu es, le brouillard ne sort jamais sans te donner l’éponge à le défaire. Que tu ailles mer ou montagne il y aura toujours un franchissement à faire. On ne transcende qu’à partir de ses propres outils. Je ne me fais pas le cinoche quand je l’appelle (elle est toujours à côté), pour lui dire je vais faire une peinture de Toi avec des mots de Moi. Je lui dis. Tu sens que je suis passé sous ta peau pour pas froisser ta robe et qu’en étant concis tu  es à coeur pétant au point que tu me dis rien de peur que j’arrête. Elle me dit. C’est ça de peur que j’arrête. Je lui réponds du tact au tact, là tu me connais assez pour savoir que me priver de nourriture c’est pas le régime à me donner la banane. je peins sur la pointe des pieds tant la pointe de tes seins grimpe dans la couleur qui l’érige. Vagabonds mes doigts tremblent dans les embruns que t’éclabousse à faire penser à de la poudreuse dans un stem à la corde. Pourtant j’aime pas la neige, j’suis de sel, mais pas celui-là qu’on jette à la faire fondre La fonte qu’on préfère c’est l’airain, pas le mal de do.

Niala-Loisobleu – 24 Janvier 2017

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Dis-moi de l’encre de sève, l’Arbre


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Dis-moi de l’encre de sève, l’Arbre

Dis-moi de l’encre de sève, l’arbre, rien qu’une branche pour m’asseoir et quelques feuilles pour écrire

Dis-moi l’arbre, un vert bouteille, à la nôtre

Dis-moi l’arbre, un bonnet de vent sur mes épaules

Dis-moi l’arbre, ces poils d’animal mis au vestiaire du tronc

Dis-moi l’arbre, couteau gravé au coeur de l’écorce

Dis-moi l’arbre, cabane ouverte ses pas résonnant sur le pont

Dis-moi l’arbre la voix de tes couleurs, rouge argent, vert bleuté, terre au pied, blancheur de neige, araignée du givre, rose heur fruitière, tombé rousse nudité. Dis-moi l’arbre le sol qui vibre à la peau du sentier qui enlace ton orée. Dis-moi la mousse de nos horizontales pensées, le drap d’herbes, l’oreiller de fougères, l’autel du rocher où nous posons nos mains jointes

Dis-moi l’arbre un battement de ta voix de plumes

Dis-moi le son de toi papiers par chemins de ton ventre tam-tam, la transmission de notre m’aime pensée au-delà des longueurs d’une nuit posée devant le soleil sans que le rideau ne bouche les voies de ses dentelles. Dis-moi sans te prendre les pieds dans le tapis d’un WP bordélique les choses en claire, comme là où on fait verdir l’huître spéciale

Dis-moi l’arbre, de ton violon, notre état d’âme….

Niala-Loisobleu – 20 Janvier 2017