A LLORONA ( la pleureuse) Chavela Vargas


A LLORONA ( la pleureuse)

Tous me disent  que c’ est noir, Llorona

Noir mais affectueux.

Tous me disent  que c’ est noir, Llorona

Noir mais affectueux.

Je suis comme le Chili vert, Llorona

Piquant mais savoureux.

Je suis comme le Chili vert, Llorona

Piquant mais savoureux.

pauvre de moi, Llorona, Llorona, Llorona

emmène moi à la rivière

pauvre de moi, Llorona, Llorona, Llorona

emmène moi à la rivière

couvre-moi avec ton poncho, Llorona

Parce que je me meurs de froid

couvre-moi avec ton poncho, Llorona

Parce que je me meurs de  froid

Je ne sais pas ce qu’ont les fleurs, Llorona

les fleurs du cimetière.

Je ne sais pas ce qu’ont les fleurs, Llorona

les fleurs du cimetière

quand elles sont déplacées par le vent,Llorona

il paraît qu’elles pleurent.

quand elles sont déplacées par le vent,Llorona

il paraît qu’elles pleurent.

pauvre de moi, Llorona, Llorona, Llorona

emmène moi à la rivière

pauvre de moi, Llorona, Llorona, Llorona

emmène moi à la rivière

couvre-moi avec ton poncho, Llorona

Parce que je me meurs de froid

couvre-moi avec ton poncho,  Llorona

Parce que je me meurs de  froid

La lune est une femme, Llorona

ET c’est pourquoi le soleil d’Espagne

La lune est une femme, Llorona

ET c’est pourquoi le soleil d’Espagne

marche et boit dans les montagnes,Llorona

Parce que la lune ne trompe pas

marche et boit dans les montagnes,Llorona

Parce que la lune ne trompe pas

pauvre de moi, Llorona, Llorona, Llorona

De la campagne

pauvre de moi, Llorona, Llorona, Llorona

De la campagne

Celui qui ne connait pas l’amour, Llorona

il ne sait pas ce qu’est le martyre

Celui qui ne connait pas l’amour, Llorona

 il ne sait pas ce qu’est le martyre

je te rêvais endormie, Llorona

endormie tu étais calme

je te rêvais endormie, Llorona

endormie tu étais calme

mais quand arriva l’oubli, Llorona

j’ai rêvé que tu étais éveillée

mais quand arriva l’oubli, Llorona

j’ai rêvé que tu étais éveillée

Si parce que je te veux, tu me veux,Llorona

tu Veux plus que je te veux  

Si parce que je te veux, tu me veux,Llorona

tu Veux plus que je te veux 

Si je t’ai déjà donné la vie, Llorona

Que veux tu de plus

Si je t’ai déjà donné la vie, Llorona

Que veux tu de plus…..

 

https://www.youtube.com/watch?v=VfodRPeOiWU

ANDALUCIA 40 ANS DERRIERE – 1


ANDALUCIA 40 ANS DERRIERE – 1

Le clairon coincé dans la gorge de l’arène

aplatit la poussière aux naseaux du toro plus furibard que jamais

les cons qui réclament l’abolition de la mise à mort

trouvent rien que de plus normal de coller le mot Fin à une histoire qu’aucun livre n’aurait eut courage de mettre sur ses pages. Un roman d’amour platonique sans chair à l’étal, autre que celle d’une fratrie ennemie ça ferait bander qui ?

Nous sommes partis main dans la main vers un autre Compostelle que les mots sirupeux qui font passer toux, y compris l’intolérable.. Elle dans ses deux langues moi dans la seule que je timbre. Des rois au bas du pied des stalles, du rouge au travers en bande du drapeau soleil.

L’ombre d’un immense oiseau-noir plane sur sa tête à elle.

J’évente de mes deux bras désarmés, terrifié en voyant que je ne fais pas peur à la bête…

Niala-Loisobleu – 18 Février 2018

 

Andalucia (2013_08_20 09_57_16 UTC)

 

LES GALÉRIENS

Grignotées par les rats

nos chaînes peut-être tomberont en poussière

mais jamais celles de la passion sinistre dont nous

sommes esclaves charpentes vouées aux fers à la tyrannie profonde des mots et des tatouages de

hasard

Figurations emblématiques qui capturez notre destin

et le faites s’emboîter de force dans des schémas

nos poitrines soulèvent en respirant vos lanières gravées

filets moins tendres à la peau que les paroles amoureuses

lorsque pareilles aux cordes enfantines qui font tourner et chanter les toupies

les phrases s’enroulent

et accélèrent les mouvements du cœur

Il était une fois

une rose espagnole sur l’épaule d’un forçat

Un sang rosé coulait à travers la pulpe de la rose une tige mince et courbe reliait son palais de pétales

au sang d’une bouche un peu au-dessous du palais noir d’un peigne planté

dans la chevelure
Cette rose devint aiguë marine sitôt la galère sombrée

Il est des heures

mieux vaudrait être galériens qu’être où nous sommes
Nous roulons nous tanguons pareils aux autres hommes mais un boulet imaginaire de métal rouge nous parcourt des chevilles aux yeux plus consternant que des hoquets d’ivrogne

Toutefois

un jour sera

où les épines déchireront les fouets

Sacher-Masoch et
Sade s’étant donné la main

dessinés sur le dos d’un marin

Les échines nues danseront

puis d’un seul coup les boulets éclateront

astres noirâtres gonflés par le pus d’une blessure trop

ardente caillots d’espace désentravés qui tueront
Dieu et les

siècles à venir

en dépit des chiourmes rationnelles et des syntaxes bariolées

Michel Leiris