ENTRE TIEN EMOI 5


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ENTRE TIEN EMOI 5

Les pierres m’on dit que je t’ai

mais pour en prendre toute la saveur j’ai marché derrière  la colline vers le bouquet de menthe,

un répit dans la chaleur puis l’arrosage vespéral , en ont remonté le parfum hors sol.

Ce plomb arrive à écraser le vol du papillon. Il faut tremper le bleu pour qu’il puisse profiter des cigales.

N-L – 25/07/18

IL Y A UNE TERRE QUI HALETE DANS LA GORGE


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IL Y A UNE TERRE QUI HALETE

DANS LA GORGE

 

Il y a une terre qui halète dans la gorge,
il y a un bouquet qui embaume la maison.
L’air est solide, le chemin pierreux.
Je cherche l’eau profonde et pavoisée de noir.

J’emplis de terre le crâne, je veux respirer plus haut,
je veux être la poussière de la pierre, le puits verdi de mousse ;
le temps est celui d’un jardin
où l’enfant rencontre les fourmis rouges.

Je vais jusqu’à la fin du mur chercher un nom obscur :
est-ce celui de la nuit proche, est-ce le mien ?

António Ramos Rosa, Le Cycle du cheval suivi de Accords, Éditions Gallimard, Collection Poésie, 1998, page 43. Traduction du portugais par Michel Chandeigne. Préface de Robert Bréchon.

CHANT POUR LE JARDIN DE L’EAU


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CHANT POUR LE JARDIN DE L’EAU

L’eau inaugure le lieu

L’eau, âme libre venant à toi

du moindre obscur

Écoute l’eau

toi

qui passes cette porte

Premier pas

est l’amour

Tous les suivants

gravissent la mémoire

pour saluer les passants

Ici, nul étranger

Tous frères nous sommes

venus glorifier la pureté de l’eau

Ô souveraine

qui veilles à la pureté

n’oublie pas qu’entre tes mains

l’eau fait fleurir l’âme et coule jusqu’à l’infini
Rien ne te sépare de cet air

rien de ce silence

Que je touche une pousse

revient pour moi

à toucher l’étoile

Notre nature est la même

Ici. j’écoute les entrailles qui scandent

Écris le salut

écris l’absence

Si j’étais ici une fois

je serais toujours ici

Les plafonds ne sont pas moins hauts que le ciel

les branches pas plus lentes que l’aile d’une tourterelle

L’escalier qui conduit à ma chambre

mène aussi au théâtre des mots

Scrute cette lumière jaillissant de la pierre
Les coins écartés du jardin se rapprochent les uns des autres
Le courant d’eau les pousse dans la paix de la vasque solitaire

Lente, l’ombre avance

portant nos pas

vers ce que nous ne connaissons pas

Libère-toi de l’allégresse de la fin

Tu es voué à cette marche

d’une âme l’autre

et les revenants ne se rappellent plus qui tu es

Habite la chambre du silence

Comme un sourire retenu

les miroitements reproduisent

des fleurs jamais semblables

Le jardin accueille chaque fois les premiers souffles

A chaque pas

commence

la danse

L’Andalousie n’est pas un vocable
Regarde

ces couleurs de musique

ces traces

d’amants
Ne cherche pas d’autre lieu
Ici

est l’Andalousie de l’eau ton
Andalousie

Le jardin des déserts

recueille

mes amis errants

l’un

après l’autre

Ils sont ici

échangeant des coupes de vin

sans relâche

Les nuits se déversent

sur des pentes descendant

vers les vallées du silence

Mais les amis se réunissent ici

nuit

après nuit

jardin

désert

Mohammed Bennis

ROUGE BAN BLEU TRIPLE BANC


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ROUGE BAN BLEU TRIPLE BANC

Stanilas était mieux versé dans les grilles

que dans la porte

Pourtant j’ai reçu un carton

d’un bleu banc

que la mer avait rempli de son sel

à l’apporte du soleil

le fils se faisant cygne

Je m’y suis assis les yeux fermés

banc de la Place du Forum

Pompidou marchant à son tour sur une grille

cette fois de métro

s’est soulevé jusqu’au ô

façon Marylin

T’as d’belles cuisses ai-je dit à ma Muse

en plongeant au bain de ses yeux

seins dans les seins

Notre-Dame n’ayant pas retrouvé son bourdon

et Rome toujours sous pape

il a fallut qu’une mouche débarque  en marie-salope

Eh l’Oiso je monte à bord

dans ta trière ya du bon suc de vigne

et les cales en jarres telles que mains tenant

la porte est double

et le bleu triple

sous les fées de l’Al cool

Les rameurs tenaient le marchand d’esclaves

par le fouet du tambour

et la chaîne galère vaine et ri hyene

par la peau des couilles

devenues si bleues

qu’on aurait dit la porte de vingt cènes

en position des tireurs couchés

 

Que du bonheur en bleu de chauffe

l’ô fourneau rallumé

les mines réjouies du géniteur et d’un de la progénitue

trois moins deux et je retiens un

trempant jusqu’au cou

dans l’encrier

pour peindre

en qu’aime et narre

la voie du bleu d’un triple ban

comme si un ange pouvait être haut-de-contre

Niala-Loisobleu – 14 Mars 2018

 

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LA BOÎTE A L’ÊTRE 33


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LA BOÎTE A L’ÊTRE 33

MOTS PEINTS,TRACES DE PLUME 1

« Un peintre c’est quelqu’un qui essuie la vitre entre le monde et nous avec de la lumière, avec un chiffon de lumière imbibé de silence. »

Christian Bobin

Rien de ce qui apparaît dans la lumière, n’est parti d’elle. La ligne de départ est toujours à l’ombre, voire en pleins ténèbres.

Je me reconnais dans bien des domaines, avec cet auteur. Son goût inné du lieu de vie, éloigné des bruits de toutes sortes, en particulier de ceux de la renommée. Sa simplicité, sa poésie, sa belle écriture aux clartés humbles, et sa foi si pure, j’en accepte pleinement le regard tourné vers Dieu. Elle force mon respect d’agnostique et de mécréant, par la non allégeance au dogme que j’y sens. Il a l’esprit d’ascèse d’un Franciscain.

Aujourd’hui il est un maillon qui, dans un moment de doute, ramène à la surface. Qui, sans remettre les choses en cause, aide à les franchir. A ne pas se laisser bouffer par la gangrène d’une société en faillite.

Peindre en écrivant son espérance, c’est nettoyer la vitre sale. Je suis conscient de la réalité de cet acte. J’en ai l’intime conviction.

Et de penser que mes pinceaux se croisent avec son écriture, ranime la flamme de mon désir d’aller peindre, jusqu’à encore plus loin.

« Je ne connais pas d’apôtres du néant sinon par imposture. Ce qu’on veut nous faire croire aujourd’hui, ce que clame cette littérature de la nuit, c’est que la vérité est toujours plus du côté du mal que du bien. Une croyance comme celle-là signale la disparition d’une personne. C’est une disparition bien plus profonde que la mort. Celui qui pense que la vérité est du côté du mal s’assoit très profondément dans le fauteuil de l’air du temps, et il n’est pas près d’en sortir. C’est pire qu’un lieu commun. »

Christian BOBIN, La Lumière du monde,

Paroles réveillées et recueillies par Lydie Dattas,

Gallimard, 2001.

Dans la société occidentale, tous les chemins nous sont donnés pour nous perdre. Le seul qui nous soit enlevé est le vrai chemin.

Christian BOBIN, (La Lumière du monde)

Niala-Loisobleu – 7 Décembre 2010

 

ET LE VOICI…

 

Il faut autre chose que le temps pour retrouver le vrai chemin, ni les états civils , ni les états de service n’y contribuent. Il surgit au détour d’un virage, d’un méandre, au bout d’un tunnel, sur le précipice à franchir…et…

Les MOTS PEINTS voici qu’ils se dressent désormais et à jamais à la verticale de l’ECRITURE…Ils se sont unis en blanche, pure et complète Union POESIE-PEINTURE.

Niala-Loisobleu – 06/03/18

 

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L’AQUEUX DU CHAT 1


L’AQUEUX DU CHAT 1

 

De pieds-nageoires remontant la tension

ses seins au bout de mon souffle pompaient une myriade de poissons par traction

Cet oeil qui reste vif dans le bassin de ses tuileries ne demande qu’à ouvrir son four

tant d’émoi granule ses taches de rousseur,

que d’argile je la saisis à deux mains sur mon tour

pour la pétrir d’un bonheur céramique

Fleur d’entre-cuisses cannibale, l’alarme érigeant l’antenne avale

me voici uni, jambiste, comme un cirque de pékin qui a sorti sa canne de l’amarre

Ô Femme ma seconde nature surréalisée, tu m’es Muse.

Niala-Loisobleu – 1er Juin 2017

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J’ai d’Encre 2


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J’ai d’Encre 2

Ma chambre pleine de lune

je sors du rêve

en corps bercé

par le chant du robinet qui coule

Côté jardin le gendarme en frappant les trois coups fait s’ouvrir le rideau sur la scène- acte flux positif. Le projecteur de poursuite distingue l’émotion, trie le bon grain de l’ivraie, choisit un flux positif. Isolant l’ombre des non-dits, libérant l’aveu sur parole.

Deux fois deux mains d’une m’aime foi sont sur la poignée du bout du corridor

au bout de la chaine l’ancre retourne dormir dans l’écubier

j’ai d’encre de la proue, réécrit son sillage.

Niala-Loisobleu – 11 Janvier 2017

 

Rêver de robinet symbolise le contrôle sur la sphère affective de votre vie. Rêver d’ouvrir et fermer le robinet à sa guise suggère que vous maîtrisez vos émotions à perfection. Vous en êtes conscient.

SERRES-TOI BOIRE CONTRE


2015 - 1

SERRES-TOI BOIRE CONTRE

Frémissant d’un désir qui se retient par la bretelle, le temps ne tiédit que de la rage d’être.

Bien sûr l’entrave de la course au sac, pille
Au loin un cri sourd au bord d’une vue qui baisse, entre deux champignons de la dernière nuit, voilà la décélération qui chuinte.

On monte dans la descente. Sous les feuilles une plume couve l’oeuf des phrases.

Mon Coeur je ne suis pas loin. Serres-toi boire contre
P.S. : N’ôte pas l’écharpe de mes bras, ta poitrine bien que forte est si fragile.

Le voisinage râtèle la meute. Ils sont tous retournés. Me voici face.

D’un air d’accordéon je suis sur ta nacre, dix doigts en dedans du niveau de la mer.

Ah tu avais reconnu l’air, je m’en doutais,

t’as les ris du poil plus gutturaux que l’acoustique d’une guitare sèche.

C’est bon quand tu soulèves les pois de ta robe pour taper du talon.

Quoi qu’il fasse, on n’hôte pas sa peau contre un caleçon long.

L’incommunicabilité du transport nous est étrangère.

Il suffit pour ça d’entendre les gargouillis de nos silences dans les canalisations de nos ventres.

Tu te souviens de cette grosse pierre qu’on souleva du dégoût d’aimer,

elle a encore monté de trois étages.

Et rien à louer.
Caresses ton petit poisson rouge. Le fleuve nous reflète l’un dans l’autre plantés.

Niala-Loisobleu
3 Novembre 2015

2015 - 1 (1)

https://www.youtube.com/watch?v=7-0lV5qs1Qw