UN PEAU PLUS LOIN


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UN PEAU PLUS LOIN

En grattant l’épisode au moment du mot à suivre, alors que le grand Jacques faisait ses adieux, j’ai vu venir l’écriture de ces paroles détournées du temps à remplir. On a des longueurs de bassin d’ennui phénoménales dans une seule journée en mauvaise compagnie. Du ton de voix qui monte on se couvre les oreilles  pour suivre sa pensée. La vie est un curieux assemblage de distances à rapprocher. A croire que la taille des bonnets change entre le saint du jour et ceux avec qui on ne fête rien à acheter. L’enfant dans son cauchemar accélère sa fuite et avance toujours de moins en moins vite. Au bout du lit en soupente, la table de toilette tient la cuvette et son pot sur les veines de son marbre de Carrare. Les pensées oniriques s’y caressent d’un gant qui éponge avec précaution, propre à séparer ce qui est à garder de ce qui est à nettoyer. Il faut chasser ces regards déplacés. L’image intime est saine. Elle n’a pas à craindre d’appartenir à certaines formes de maladie. Le cadre de Notre Jardin Bleu prolonge le tableau sans le limiter.

Niala-Loisobleu – 15/09/18

LA BOÎTE A L’ÊTRE 36


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LA BOÎTE A L’ÊTRE 36

LETTRES DE PANDORA 2

 

Bernadette Griot

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Minuit, Wellington

Ma chère Athéna,

Ce qui m’intéresse, c’est l’écart.

La distance entre deux lieux ; entre vous et moi.

L’écart entre deux êtres ou entre deux choses, dans son

apparence de rien, me paraît contenir tout l’or de notre désir, en

même temps que son ombre. Dans l’air, circule ce que le mental

projette ; on ne sait jamais d’où ça vient, et cela fait peur.

L’arrière du visage brouille le regard qui, pour se rassurer, préfère

endiguer plutôt que s’abandonner aux eaux du fleuve.

Plus que réunir, j’aimerais pouvoir traverser ce que le monde

sépare.

Mais je ne sais comment vivre cela.

Je vous interroge, Athéna, dans le silence des mots.

Pandora

 

A Barbara, quant à son genre d’écriture

Parti pour un bain de lumière, j’essaie de coordonner le mouvement de mes bras avec ceux de mes jambes. Savez-vous ce qui en blizzarde la progression ?

Je n’ai pas de partage avec la cynique attitude qui assure qu’on se noie à la première goutte d’ô. Et qui surnage avec assurance en se mettant des brassards de police secours.

C’est dans les petites lignes que sont tendus les rêts.

– Non Madame, rien chez-moi ne laisse croire que je suis oiseleur…

Réunir NOUS…sans toucher à ce qui fait notre MOI

et je ne crois en rien d’autre…

Niala-Loisobleu – 9 Novembre 2016/ 20 Avril 2018

 

 

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Je t’en prie, surtout reste Femme !


 

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Je t’en prie, surtout reste Femme !

 

A l’écart des asphaltes, je marche dans la moiteur de son ventre de hautes herbes. Un coq sans clocher étiqueté d’une religion,  sonne ses seins à toute volée. Elle justifie ma voix contraire aux dires  des presses de la Cité. Dans ses hanches pleines, se forme le cortège du mariage adultère où l’Amour a banni les robes blanches à traîne et les redingotes à chapeau haut de forme.  Je retiens les fragrances du creux de ses aisselles  comme ce que le vent porte au coeur de la forêt pour l’assemblage minéral-végétal marqué des traces animales. Naturel en tout, m’éloigne de faire  usage de l’inépuisable arsenal du produit commercial de beauté. La santé des sens passe par leur maintien en bon état de marche. L’Esprit donne au corps ce qu’il possède d’Âme. Le regard plongé dans ce qui n’a pas à se cacher, permet de voir calmement la profondeur de ce qui disparait dans l’excitation sans frein du besoin possessif. Quel merveilleux langage elle m’inspire quand j’écoute son vagin  me dire dans le texte pourquoi on la faite Femme. Poésie, voilà tout ce qui fait chez moi la nuance entre L’animal et la bête. La différence n’a pas de prix, elle est ce qui se est de plus entier de Vie.

Niala-Loisobleu – 8 Octobre 2017

Tu te souviens de ce jour là…


Tu te souviens de ce jour là…

 

Dans tes mots où j’avais pas mis de doute

aux poubelles

tout ce qui me diminuait de Toi

m’a sauté  à la gueule de mon âge

La distance de nos manières

la couleur de nos parcours

ont grandi comme ce qu’on change des malheurs de la vie

faisant d’une grosse moche l’herbe fine

où je me couche à vélo dès l’orée de mon bois

sans que la montée des zoos m’écarte du sauvage

qui garde ses griffes aux ongles de ses dires

cru comme un liber teint

avec du poêle autour qui carbure à la pudeur

J’ai l’amour au-dessus de la ceinture d’une Fanette au creux de la vague

Mais parlons d’autre chose…

 

Niala-Loisobleu – 25/03/16