FACE A FACE AVEC MA PEUR


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FACE A FACE AVEC MA PEUR

Mes ongles ont rencontré la peur au contact des tables d’école, sans être alors en mesure de la lier au plongeon dans le vide du ventre maternel.

La peur comme ces odeurs d’encre

se garde dans ses livres d’histoire

de sa géo du patrimoine.

Les unes sur les autres

en estrade

mes peurs ont peint mes couleurs sur le tableau noir des jours.

L’enclume a battu la sève de mes arbres d’amour avec un faire pas toujours forgé à l’intention première. Je me suis tapé sur les doigts à tourner mal le marteau. au point que le savetier chante à perdre alène.

D’où es-tu, me suis-je dit tout tremblant, ce jour d’été où nous nous sommes trouvés face à face, à flancs de poubelles ? De partout, des endroits d’ici de mon pays, à là-bas, par mes racines la couleur de l’accent plantée aux creux des pierres, la peur en pisés, mélange de terre et de paille, s’est mise en planque des siècles sur les terrasses de nos flancs sans rien dire de notre rencontre programmée pour ce jour là. Dans nos natales différences préparées à nous mettre au pied du mur.

Chaque coin de chez-nous

heureusement,

existe autrement que par les tristes gravures de noms à son monument,

l’herbe qui renaît toujours aux bords des ornières

où les roues ont marqué le sol,

montre bien la verdeur de ses chemins

Ce que j’ai appris de la peur m’a suffit à comprendre que nous sommes maîtres et compagnons de notre existence

L’odeur du bois qui brûle sous la poêle de l’oignon roussissant le calcaire d’une vigne aux âtres des garbures, choucroutes, potées, tourtes, et charcutailles fromagères ou pas, plats qui ont mariné dans les cépages de nos crues, ont le tannin de nos chênes, derniers lièges, ultimes bouées. La suie des sueurs de mines, tient mieux les galeries des sources souterraines, phréatique des estuaires,  que les étais branlants d’un refus de surmonter sa peur sous prétexte que ne pas prendre de risques conforte. Et nos charpentes, vertébrales des pêches lointaines, bossoir maritime au vent des flèches vous ne voulez plus les entendre gémir la douleur du vouloir tenir coûte que coûte ? Allons on ne fait pas l’économie de son passé au seul prétexte de rester soumis à la raison du code d’une société.

Aimer ne correspond pas à une taille, une pointure,un étalon, un paramètre, un code de bienséance. Aimer n’est que la réponse d’une âme à l’autre, ayant trouvé le sens de ce qu’est le silence.

Je sais pour l’avoir vécu il y a quelques heures encore que la peur permet de se voir tel que l’on désire être.

 

Niala-Loisobleu – 4 Février 2017

 

PARIS MA BLEUE


Dino Valls THE WOUND 1997

PARIS MA BLEUE

Elle tourne au coin de mon enfance, ronde comme un jardin d’enfants qui conte in. Si tant que je suis d’venu un homme entre ses cuisses sans m’en plaindre. Et ça compte en tant que souvenir. Souvenir. Je pourrais haïr, c’est tellement facile. Vieillir ça aide à détester parait-il, ben j’ai loupé quelque chose au film. J’garde la peinture fraîche, le ban j’reste à distance. Paris ma Bleue. Tant de fracas, de bruits de bottes, de peur des trains qui aux chevaux de marchandises choisissaient l’étoile de David. La faim de vivre, la faim des tickets, la faim d’y être libre. Les attentats coloniaux, mur de Berlin, chars de Budapest, peine de mort, ivg, ô ma Femme…Personne ne me l’a fait comprendre aussi bien que tu me l’as expliqué mon Paname.

T’as changé, oui, mais pas pour moi, c’est normal de donner aux autres de quoi se construire leur image. Seulement faut pas décrocher la Lumière, ça c’est Paris. Pas besoin qu’une miss tain guette l’occase d’y dévisser la Bastoche. Le tant ça doit pas passer. C’est en dehors des pendules, c’est perpétuel. Un parisien c’est d’abord le mélange des provinces y compris les celles d’Outremer. C’est aussi la gare centrale de tous les exils. Mais c’est pas le terminus d’un rêve de vie dans un homme-pétard défoncé à l’intox religieuse. Paris faut savoir que ça barricade, que ça terrasse pour remettre les chaises aux marbres des tables rondes à trinquer la fraternité.

Paris ma Bleue, vois rouge que dans un vert. Mets-toi debout pour relever le conteur sur ta Seine, ne tombe pas dans le piège de la haine.

 

Niala-Loisobleu

18 Novembre 2015