LA MEMOIRE DES MUSES 6


LA MEMOIRE DES MUSES 6

Jaillissant par la veine ouverte qui exulte sa sève, le Bleu qu’elle porte arrive à terme. Ma Muse tes rondeurs ont limé les angles d’un ponton démantibulé à coups de dents par l’amer d’un quotidien n’ayant d’autre langage que celui d’égrener l’heur au son du glas.

Miserere.

J’entends les mots de Georges Rouault rebattre à mes tempes.

Le vieux Maître béatifie ses putes en les bénissant de larmes de clown. Acrobates, danseuses, chevaux équilibristes, musiciens, de nos mains mettons le doigt à la parade, dans le regard des enfants assis sur les gradins du Grand-Chapiteau.

Un âne au bord de la noria de l’espoir tire le sot de côté. Maisons Sainte-Chapelle où la lune donne l’hostie. Corps célestes, seins phréatiques nappant le désert humain d’une rivière souterraine.

Les blondeurs fauves ombrent le pubis du verger, les fruits d’Amour gorgés de soleil le jonche. Nous avons nos marques au fond de l’iris-mémoire, pour faire parapet aux ténèbres qui ont cette fâcheuse obsession inventée de toute pièce par l’homme en mal de dieu. Vertical bipède-lâche, non guerrier au bon sens initiatique du terme.

Niala- Loisobleu – 30 Juin 2016

 

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LA MEMOIRE DES MUSES 6

2016

NIALA

Acrylique s/toile 80×80

Adresse de mon site officiel: http://www.niala-galeries.com

30 Juin 2016

 

 

DECHIRURE


 

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DECHIRURE

 

Mains sales du temps

chiures de mouches aux carreaux

retiennent l’absence d’horizon

 

Salut Soutine

comment vas-tu la-haut

mon vieux ChaÏm ?

 

Qu’en est-il du grouillant comme l’essaim d’une poitrine écorchée

dont t’as éclaboussé le lin blanc

d’un sang de couleurs

qui fout l’expressionnisme en plein dans la gueule

comme un feu des toiles ?

 

Causes-tu avec les autres ?

Pas n’importe quels autres

tu sais bien, j’veux dire les Ruchains

qu’avec, t’as partagé la peau nue, un mal de vivre

dans un samovar du diable, chaudron de tous les malheurs ?

 

Non ?

 

T’es resté introverti

un mutisme paradoxal

n’ayant donné la parole qu’à la violence

des rouges, jaunes, verts, violets, bleus

hurlants de douleur

 

Le regard planté bien au-delà de la ligne d’horizon

de face éperdu, les mains tordues, tronc aux noeuds de plaie ouverte

enfant-adulte, poupée de son-porcelaine

veiné de carrare violet

épouvantail de la folie

Tu l’as-tu ce paysage de ta vision extrême ?

 

J’aimerai savoir que tu ne te déchires plus

comme ça quand j’viendrai, tu me feras voir ta constellation des toiles

 

Je pense beaucoup à vous

les événements en sont cause

Déception ajoutée

rapproche du dégoût du néant.

 

Niala-Loisobleu

20 Juin 2016

 

 

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J’Passe pour une Caravane


 

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J’Passe pour une Caravane

Comme le boyau d’un test 1 qui n’en finit pas de poser la question qui tue, tu m’fais voir l’couloir de l’amor. Aujourd’hui on solde. Les zamours en carton pâte viennent faire la rosace à la corps niche. Ouah gare au vide t’es précipice. T’as vu comme c’est, un ange qui passe – que sa vacherie à lui – sous silence. A la courte paille y a des  oeil qui poutrent un max. Marre de passer pour une caravane qui transporte rien pour soie. Tout pour tousse mon P’tit-Gars et mouche-toi dans mes en vie quand je r’fais surface. Un honneur que t’offre mon coeur à trinquer pour finir la bouteille un seoir où j’suis en manque…

 Je passe pour une caravane
Pour un chien qui n’en démord pas
Le labyrinthe
Conduit l’homme mobile
A des étreintes
Loin du réconfort

Je passe de sas en sas
Et mes visites s’espacent
Des ombres s’échinent
A me chercher des noises

Le plus clair de mon temps
Dans ma chambre noire
De l’étuve au blizzard
Des coups de latte
Un baiser
Des coups de latte
Un baiser
Des coups de latte
Un baiser

Je passe sous silence mes avatars
Je passe sur tes frasques
M’obnubiler ? Pourquoi ?
Pour un vasistas
Loin du réconfort

Je passe de sas en sas
Et mes visites s’espacent
Mes élans me courent et m’entraînent
Vers d’autres riveraines
Vers la grande inconnue
Loin du réconfort

Je passe de sas en sas
Et tes visites s’espacent
Des ombres s’échinent
A me chercher des noises

Le plus clair de mon temps
Dans ma chambre noire
De l’étuve au blizzard
Des coups de latte
Un baiser
Des coups de latte
Un baiser

Alain Bashung

Comme La chanson de Prévert j’ai plus souffert la chute des feuilles aux branches que je croyais vertes. Des fois, la pire c’est la mauvaise comme dit Ictère. Un homme ça pleure aussi. Elle est trop belle la vie pour ne l’ouvrir qu’à ce qui l’enlaidit. J’ai pas fini, le bout du chemin s’éloigne, j’choisis d’être encor sur la ligne de départ et pas celui de la mort. Un baiser. Debout la mer monte, j’embarque à d’air, l’amer épave au cimetière marre hein. J’passe pour une caravane et j’abois.

Niala-Loisobleu – 16/06/16

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CAMBALACHE


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CAMBALACHE

 

L’où y es-tu ?

Au vide creux nié

les vitrines zonent

l’amer roule ses gars laids, entre aide et générosité  quel est le plus déductible d’un pot ?

Je ratisse l’écume pour bourrer ma pipe

sans vouloir venir aux rives dans l’amer t’hume

Il ne manque pourtant pas de fanes à la carotte du sentiment

Si tu te fais une rencontre avec tes hiers, vois si c’est lavable en machine ou mieux à deux mains d’masseur dans la culotte d’un zouave en période de crue. Un foutoir à caresser dans dans le sens de la peluche.

Mystère Lapin a son chat peau bien en main mon Canard

Mais moi

qui suis-je autre chose que le con que je façonne

 au grand brique-à-braque de fausses églises ?

Les quat’-saisons sont sorties de leur réserve, il pleut été comme hiver et fait froid dans l’do, printemps comme automne. Bordel de la tendresse, qu’on nous remette un tango dans le brasero des cuisses de la chanson des rues. Marrons chauds – non c’est la frite qu’je préfère, avec la moule à nue sans moucharabieh pour le dispositif de ventile action

Beurque ah

Le jour ça se met à la voile sans cacher le  visage pour laisser appareiller l’air et les paroles du sentiment prononcés des yeux. C’est quoi la foi: un île était ? Je refuse de croire que c’est à la va peur des deux mains qui déchantent qu’on avance

La cause d’un coup tôt en planque à l’entrée du jardin ou l’arrivée brutale de violentes rafales un soir qui se voulait gay n’est pas recevable

Rock-attitude

troc Madoura

le rêve s’effrite à Vallauris

Rien à vendre en corps à donner

j’aime les seins oints et leurs Puces

 l’absence d’indifférence suréquipée en arrivée massive pour promo

Les beaux yeux des promesses politiques qu’une campagne pousse en vils, ça fait pantalon Garance un triste matin de sortie de tranchée d’assaut à Verdun

le canal St-Martin où c’est y qu’il a foutu l’hôte, tel du Nord du berger qui guide ?

Niala-Loisobleu – 15/06/16

Titre d’un des plus célèbres tangos des années 40, dont l’auteur est Enrique Santos Discépolo, le mot Cambalache désigne aussi en espagnol l’échange, le troc, la boutique du brocanteur, le méli-mélo et le bric-à-brac….

 

MALENA


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MALENA

Malena chante le tango comme personne
et dans chaque vers elle met tout son coeur
sa voix se parfume d’herbes de banlieue
Malena ressent la peine du bandonéon.
Peut-être autrefois dans son enfance sa voix d’alouette
prit ce timbre obscur de ruelle
ou peut-être cette romance rappelle seulement
quand elle devient triste avec l’alcool…
Malena chante le tango d’une voix obscure,
Malena ressent la peine du bandonéon.
Ta chanson
a la froideur d’une dernière rencontre,
ta chanson
devient amère dans la grâce du souvenir.
J’ignore
si ta voix est l’éclosion d’un chagrin,
la seule chose que je sache
c’est qu’au murmure de tes tangos
Malena,
je te sens meilleure,
meilleure que moi.
Tes tangos sont des enfants abandonnés
qui traversent la fange des ruelles
quand toutes les portes sont fermées
et quand aboient les fantômes de la chanson.
Malena chante le tango d’une voix cassée
Malena ressent la peine du bandonéon.
Ecrit en 1941 par le grand poète  du tango Homero Manzi on ignore qui peut se cacher derrière cette Malena. Plusieurs chanteuses argentines célèbres ayant approchées d’on ne peut plus près Homero ont été citées par la légende, l’une d’elles déclara publiquement être la Malena. Mais la véritable identité de celle qui fut ce grand amour et inspira ce tango fut gardée secrète par son auteur jusqu’à sa mort. Le secret d’amour le garde vivant pour l’éternité.
Niala-Loisobleu –  12/06/16

CE NE SONT PLUS CES SILENCES STERILES


 

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CE NE SONT PLUS CES SILENCES STERILES

 

Ne reste plus suspendu aux crochets d’étal que le poids accablant de l’odeur lourde des eaux mortes que des murs avaient suées. Sans clous remettre les toiles de l’horizontale attente à la verticale de la chanson de geste. Appareille, nulle ressemblance restera en place. Ce ne sont plus des silences de cons plaisances qui peupleront les bassins de mouillage.On ne retient pas l’air de la musique qui veut s’écrire. Le bateau était debout bien avant que le sable ne se mouille. Un accordéon replié n’a qu’un souffle prêt à danser. Quand pris de scorbut du manque le marin se penche aux pores de sa Belle, il croque à pulpe que veux-tu dans sa pensée charnue. Dans tes cheveux-nid un village fait accueil par la mue de ton visage, joues en tête de chenal.

 

« Costesoulane attendait les perdreaux et c’est la mort qui vint. Et la mort qui était pour les perdreaux servit pour lui. Et les perdreaux qui devaient être froids et l’œil voilé à l’heure où le soleil se couche, ce soir étaient encore chauds et vifs, et leur sang qui devait rougir le gravier bleu de la forêt était encore tapi dans la ténèbre de leurs veines et courait sous la peau à chaque coup pressé de ces cœurs serrés comme des poings de colère. Mais les pierres eurent leur part de sang rouge, celui de Costesoulane, parce qu’il était dit et écrit qu’en ce jour le sacrifice du sang devait s’accomplir dans ce lieu désert de notre terre, sous un ciel mourant, et dans le souffle d’un vent qui a vu bien d’autres drames. Costesoulane vida sur les pierres toute la chaleur de ses veines, son sang venu de l’obscurité de son cœur et comme surpris de tant de lumière et de tant d’espace, coulait doucement sur la roche et serpentait comme un voyageur de hasard — il s’accrochait aux fils de l’herbe, aux brindilles du thym, il descendait dans les creux entre les pierres et il fumait doucement et l’air en était tremblant. Costesoulane attendait les perdreaux et il ne savait pas pourquoi il était là, couché sur le ventre, avec cette tendresse qui lui faisait regarder de si près et avec tant de patience les herbes, les pierres et un trou de fourmis. »

Max Rouquette, extrait de La mòrt de Còstesolana (Vert Paradis I)[/i]

 

Le tilleul déployé sur la Chaume ignorera la tasse. Il renage à remonter sans endormir à bord du Gulf Stream, les deux continences atlantiques.

Chaume sans éteules hérissée de bois mort au regain tend le cou

Les eaux sales emportent en exode les files de jardins blessés aux tombes des déchetteries. J’ai tuilé ma chaumière sans que la moindre fumée me donne le nom d’une absente.

Après les trois coups, le rideau bloqué par une extinction de voie – impasse l’autre perd – oeuvrez pour le retour de migration du champ marin des oiseaux blancs au bleu du matin retrouvé.

Je m’enfourche en sel tout au long de sa ligne de flottaison. La vague retournée entre terre et ciel s’avale la matière du sablier. Je cours.

Niala-Loisobleu –  10 Juin 2016

 

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COMME UN PAPILLON BLEU


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COMME UN PAPILLON BLEU

 

Acrobate saoul, quelques pensées bleues aux antennes

j’hâlais aviné d’air par monts et par vignes

chemise à rayures ouverte

Les marches n’indiquant que la présence du possible changement de degré, en montée ou en descente, mieux vaut prendre la température du changement de niveau.avant de se lancer. Quelques points de repère faisant lieu de garde-fou, le chemin s’éclaire.Cette colline à l’extrémité du chemin du Pendu, il me semble que quelque chose l’a rabotée. Bien qu’encore confus, un début de paysage se laisse voir par-dessus son épaule. Il faut ajuster la part de souhait recherché depuis des jours et la vue sans mirage qui apparaît aujourd’hui. Pour l’avoir trop vécu, je sais ce que coûte l’enthousiasme d’un semblant de décrue quand les eaux noires vous ont tout inondé.. C’est le talon d’Achille de l’optimiste de ne jamais retenir en premier la possibilité d’un piège. Je me sens libéré du poids d’avoir honte d’une envie de recevoir. Un juste besoin d’équilibre, rien de plus qui se précise.

Mes idées naturelles grimpent à la tige des hautes herbes

entresol d’une chambre bonne atout fer

haut lumignon d’un phare resté aluné au réveil d’un rêve érotique

La bonne odeur de croissant étalant des toiles

fit comète un arrêt sur image

Pierrot bien que fou n’avait rien de furieux

assis fidèle

longs poils frisotant d’humides boucles

zébrées de maitres à rubans

aux nattes de la clef de sol

presque sur le sommet du ris des vagues

mains tenues en chapiteau

de mon compost ailes…

Niala-Loisobleu – 07/06/16

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TOI EMOI


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TOI EMOI

 

Le tant au poignet

frappe à la porte

c’est toi qui

je t’entends qui dis c’est moi

comme si ça pouvait être qui d’autre bordel ?

Dans la rue

la vie triée

cherche la pièce qui éclaire

à foutre dans le sombre puzzle

Y aura toujours un effroi dans le show

comme du chaud parce que t’es là

mon Moineau

Et que quitte à savoir qu’on mourira

on va d’abord vivre

cet amour si simple

qu’il fait pas de bruit

en passant d’une rive à l’autre

Niala-Loisobleu

3 Juin 2016

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Mon Soleil j’en ai toujours rêvé lucide


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Mon Soleil j’en ai toujours rêvé lucide

Tous ces crayons debout sur leur couleur ourlent à tue-tête la voie sacrée de mon rêve. Pas une pierre qui soit muette. La plume à l’empan s’est fête paume du jeu de mots. Tu seras ma Princesse advienne que pourra.Il n’est de roi qu’en tempête quand les sujets ne sont que récifs à franchir. Les beaux atours  eux ne sont que des cache-misère, reste nue telle qu’au sortir de ta mère, forte de la joie d’être belle sans colifichets.

Batterie

Soleil, je t’adore comme les sauvages,

à plat ventre sur le rivage.

Soleil, tu vernis tes chromos,
tes paniers de fruits, tes animaux.

Fais-moi le corps tanné, salé ;
fais ma grande douleur s’en aller.

Le nègre, dont brillent les dents,
est noir dehors, rose dedans.

Moi je suis noir dedans et rose
dehors, fais la métamorphose.

Change-moi d’odeur, de couleur,
comme tu as changé Hyacinthe en fleur.

Fais braire la cigale en haut du pin,
fais-moi sentir le four à pain.

L’arbre à midi rempli de nuit
la répand le soir à côté de lui.

Fais-moi répandre mes mauvais rêves,
soleil, boa d’Adam et d’Eve.

Fais-moi un peu m’habituer,
à ce que mon pauvre ami Jean soit tué.

Loterie, étage tes lots
de vases, de boules, de couteaux.

Tu déballes ta pacotille
sur les fauves, sur les Antilles.

Chez nous, sors ce que tu as de mieux,
pour ne pas abîmer nos yeux.

Baraque de la Goulue, manège
en velours, en miroirs, en arpèges.

Arrache mon mal, tire fort,
charlatan au carrosse d’or.

Ce que j’ai chaud ! C’est qu’il est midi.
Je ne sais plus bien ce que je dis.

Je n’ai plus mon ombre autour de moi
soleil ! ménagerie des mois.

Soleil, Buffalo Bill, Barnum,
tu grises mieux que l’opium.

Tu es un clown, un toréador,
tu as des chaînes de montre en or.

Tu es un nègre bleu qui boxe
les équateurs, les équinoxes.

Soleil, je supporte tes coups ;
tes gros coups de poing sur mon cou.

C’est encore toi que je préfère,
soleil, délicieux enfer.

Jean Cocteau (1889-1963)
Poèmes (1920)

Je tends la main sans penser aumône et quête par l’épreuve initiatique du voyage. Assez de bleu au regard pour crever l’épais nuage qui se voudrait brouillard à tous égards.

Niala-Loisobleu – 1er Juin 2016