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Tu penses à quoi ?
Au bain show d’un jour
que tu veux autre
et qui ne serait pas las
où les heures sont sales d’attente
dis-moi
tu penses à quoi ?
A l’ô qui coule
à remplir le lave à beau
mon Amour !
Niala-Loisobleu – 23 Août 2016

Au bain show d’un jour
que tu veux autre
et qui ne serait pas las
où les heures sont sales d’attente
dis-moi
tu penses à quoi ?
A l’ô qui coule
à remplir le lave à beau
mon Amour !
Niala-Loisobleu – 23 Août 2016

Alors que nos bouches ne se sont pas décollées d’une lèvre, je vais écrire QUE TU ME REPARLES, assise sur mon coeur, dans un jour lavé des heures, seule avec moi, tes mains en nous et rien d’autre, à part le sel de nos pores qui ignorent tout de l’évaporation de l’ô.
Tapnée en plongée constante c’est te téléphoner sans paliers. Imagines le mérou comme y danse que ses bulles, nous le savons, il est devenu impossible de les distinguer des nôtres vu qu’il n’y a pas un mail haut fessé entre nous.
Plongés dans cet autre monde nous devenons sourds aux maux qui fusent dans d’insupportables diarrhées verbales. A part nos craies qui dessinent des marelles pour garder le repère de la terre ei du ciel, l’algue à rade ne sert que pour nous faire des chatouilles au jeu de pistes. Ton coquillage à la nacre plus luisante au travers des siennes qu’un tondu qu’on ramasse dans les boutiques de souvenirs.
Il faut que je te dise que je ne rêve plus qu’en dehors des promesses de la surface. Ils ont mis tant de balises au chenal qu’il s’est laissé couler de tristesse pour rejoindre Ophélie dans un coin navigable de la mangrove. En passant sur le lieu où mon Capitaine repose, tu as vu comme il a mis ta robe blanche à la voile. J’en ai eu la larme avec Toi. Avant que cessent les enfants que nous sommes je te marierai. Voir tes cheveux fleurir de mon jardin, couronnera l’abstraction d’actes notariés . Liber-taire c’est crier le non-dit des bavads
Oui, tu es cela m’aime mon Coeur !
Niala-Loisobleu – 23 Août 2016


Des chemins d’eau sortent aussi bien des crues que des tarissements
le caillou ne trempe pas toujours au sel
et l’humide peut se cacher derrière la ligne de flottaison
non embusqué
juste le temps qu’il lui faut de sourdre à nouveau
A l’étiage mes pinceaux et moi
on a planté notre atelier-jardin
des iris au liseré du palier
quelques canards plus amoureux que jamais
et des ondes en ronds excentriques
Au vent
quand le temps est au souffle
la toile de lin bande des quatre coins
quelque nouvelle histoire d’amour
d’un jour de vie ajouté à la suite des autres
Ne sommes-nous pas la suite de nous ?
Bien sûr que si
et m’aime sans savoir écrire
Certains ont avec la craie leur langage
d’autres trouvent à tremper leurs mots aux éclairs des orages
plus enclins à faire tonner le ton
beaucoup se taisent à l’abri d’un pied de mur
monté en pierres de suspension
C’est ainsi qu’aux almanachs des sentiers on voit des oiseaux de toutes les couleurs
ils font le jour la semaine et les mois
chacun tout seul ou tous ensemble comme un kaléidoscope.
qui tourne en toupie
au son d’un orgue de barbarie pacifique
que des enfants percent pour y accrocher leurs rondes
Je suis enfant père
je suis le buisson la forêt et le désert
je suis la femme mère de mes landes et chemins douaniers
senteurs bruyères de mauves parfums où vient le sébum des racines
je suis rien qui sert je suis tout ce qui serre
Mes doigts braillent l’alphabet de ton émotionnel partage
lisant pore après pore le chemin de tes attentes
sans idées tordues
sans dessein indécent
que de la folie d’aimer
naïvement
infiniment
parce mon air à moi c’est de te respirer uniquement
Bon Jour alors !
Niala-Loisobleu
24 Octobre 2014


Années 40, Jeannot et Alain,devant le 51 rue de Verneuil Paris 7°
Jeannot, Eric, Christian, où êtes-vous ? Nos maternelles se sont sevrées d’elles m’aime, c’est le plat du jour que la cantine met à la carte. Ribouldingue à pieds entre le Louvre et l’Elysées-Montmartre.Nous y voilà au pavé, puti c’est que ça cogne dans la poitrine quand la java tourne au pugilat. « L’Année terrible »pour les enfants du même nom, un cocktail molotov que les guerres allument épisodiquement
– Le monde n’en finira donc jamais de devoir être refait, fait un quidam aux guichets Rivoli ?
– Pardon Monsieur mais tout entrepreneur qui gagne le marché s’y emploie. Sitôt adoré, sitôt brûlé pour non respect présumé des attentes.
Le gogo ne demande que ça. L’apparence il en veut.
Mon tailleur est riche, c’est faux de dire que le peuple va nu pieds, il se fait tailler des costards sur mesure. Du prêt-à-porter il en veut pas.Doit y avoir une différence entre le devoir et le droit. « Moi-je ». Dupont & Dupont, me le disaient avant-hier, dans les années 80, travailler plus pour gagner moins c’était absurde quand on pouvait s’inscrire au chômage et gagner plus en foutant rien. Nous vivons de la combine, les années du loisir on primé sur le goût au travail. Ah le mythe errant, un foutu jocrisse, raté d’la droite a viré à gauche pour gagner. Ce fut vivement Dimanche…pour caviarder Jaurès.Qu’en reste-t-il du tant de la cerise ? Que dalle, même pas le gâteau.
Les balais s’emmanchent les uns aux autres. Je vieillis à rajeunir de jour en jour. A preuve après plus de trente ans de perte de mes enfants v’là t’y pas qu’un de mes petits-fils dit à ses parents :
« Pour mes 18 ans j’veux connaître mon grand-père ».
Ouah ça tangue mais attends c’est pas fini, dans le même colis j’apprends qu’un petit Nao me fait arrière-grand-père pour la seconde fois.
J’savais bien que la méchanceté, fusse-t-elle d’une mère égocentrique pouvait pas aller à terme. La justice immanente, ben ouais ça existe. L’amour j’lai payé au prix fort. Mais il est là plus vivant que jamais. Et sur mon grand bassin des Tuileries je flotte avec mon Coeur à bord.
Ô si vous saviez comme j’aime avoir toujours pris le parti d’aimer !
Quand, vidant les litres,
Nous cognons aux vitres
De l’estaminet,
Le bourgeois difforme
Tremble en uniforme
Sous son gros bonnet.
Nous vivons. En somme,
On est honnête homme,
On n’est pas mouchard.
On va le dimanche
Avec Lise ou Blanche
Dîner chez Richard.
On les mène à Pâques,
Barrière Saint-Jacques,
Souper au Chat Vert,
On dévore, on aime,
On boit, on a même
Un plat de dessert !
Nous vivons sans gîte,
Goulûment et vite,
Comme le moineau,
Haussant nos caprices
Jusqu’aux cantatrices
De chez Bobino.
La vie est diverse.
Nous bravons l’averse
Qui mouille nos peaux ;
Toujours en ribotes
Ayant peu de bottes
Et point de chapeaux.
Nous avons l’ivresse,
L’amour, la jeunesse,
L’éclair dans les yeux,
Des poings effroyables ;
Nous sommes des diables,
Nous sommes des dieux !
Nos deux seigneuries
Vont aux Tuileries
Flâner volontiers,
Et dire des choses
Aux servantes roses
Sous les marronniers.
Sous les ombres vertes
Des rampes désertes
Nous errons le soir,
L’eau fuit, les toits fument,
Les lustres s’allument,
Dans le château noir.
Notre âme recueille
Ce que dit la feuille
À la fin du jour,
L’air que chante un gnome.
Et, place Vendôme,
Le bruit du tambour.
Les blanches statues
Assez peu vêtues,
Découvrent leur sein,
Et nous font des signes
Dont rêvent les cygnes
Sur le grand bassin.
Ô Rome ! ô la Ville !
Annibal, tranquille,
Sur nous, écoliers,
Fixant ses yeux vagues,
Nous montre les bagues
De ses chevaliers !
La terrasse est brune.
Pendant que la lune
L’emplit de clarté,
D’ombres et de mensonges,
Nous faisons des songes
Pour la liberté.
Victor Hugo


Je voulais que mes doigts de poupée pénètrent dans les touches. Je ne voulais pas effleurer le clavier comme une araignée. Je voulais m’enfoncer, me clouer, me fixer, me pétrifier. Je voulais entrer dans le clavier pour entrer à l’intérieur de la musique pour avoir une patrie. Mais la musique bougeait, se pressait. Quand un refrain reprenait, alors seulement s’animait en moi l’espoir que quelque chose comme une gare s’établirait ; je veux dire : un point de départ ferme et sûr ; un lieu depuis lequel partir, depuis le lieu, vers le lieu, en union et fusion avec le lieu. Mais le refrain était trop bref, de sorte que je ne pouvais pas fonder une gare puisque je n’avais qu’un train un peu sorti des rails, qui se contorsionnait et se distordait.
Alors j’abandonnai la musique et ses trahisons parce que la musique était toujours plus haut ou plus bas, mai non au centre, dans le lieu de la rencontre et de la fusion.
(Toi qui fus ma seule patrie, où te chercher ?
Peut-être dans ce poème que j’écris peu à peu.)
Alejandra Pizarnik, extrait de « Figures du pressentiment », in l’Enfer musical (1971), Œuvre poétique, traduction de Silvia Baron Supervielle, Actes Sud, 2005,
Le bruit des aiguillages va et vient. Les petites gares que sont-elles devenues ? Sales des pas perdus ou consigne de voyageur sang bagages ? Je n’ai jamais regardé le panneau horaire des départs, guidé d’instinct vers celui des arrivées. Peut-être faut-il chercher là la réponse aux trains demeurés fantômes. Restés en cours de route, coincés dans une nuit sans bout. Ces navires partis lourds vers l’Absolu, cales pleines de promesses, qui passent inévitablement par le Triangle des Bermudes.
Avoir toujours tenu les siennes ne croyez pas que ça allège la tare. Il y a au centre même du bonheur des poids morts qui vous gueusent l’envol avec toujours un retour à la case prison. Pourtant ce n’est pas d’avoir vanté le bleu à tort. Je l’ai, plus pugnace qu’une couleur indélébile. Seulement il peut arriver qu’il soit tagué contre sa volonté. Se trouvant recouvert par un dessein parasite.
Ah la musique, la musique c’est bien là que tout s’embrouille. L’instrument se prend les pieds dans le tapis. Devenant dans l’esprit du joueur un jeu de chaises musicales. Le fond se retrouve le cul par terre au profit de la forme qui fonce sans scrupules se poser les meules n’importe où.
Je me souviens avoir appris à évider le sureau. Certainement par inadvertance à tout calcul de formation musicale. C’était au bord de mon premier ruisseau pour accompagner au flûtiau le petit moulin propulsant ce bateau en papier sur lequel il faut croire que je dérive encore. Comme un enfant d’Marie qui s’est cru au ciel.
Niala-Loisobleu – 15 Août 2016


Vous êtes spontanément généreuse, mais du coup, vous avez parfois l’impression de vous faire avoir. Il est vrai que certaines personnes n’hésitent pas à abuser de vos largesses et ne savent pas doser leur demande. Vous avez pourtant un atout majeur dont vous ne vous servez pas assez, c’est votre flair. Vos intuitions et vos instincts sont d’excellents guides si vous savez y être attentive. N’hésitez donc pas à suivre votre première impression, qui est souvent la bonne !
Merde serais-tu passé cage aux folles ?
Te v’là au féminin
Non, Bouffi, comme dab t’as rien compris.
Moi j’ai toujours été Androgyne et je m’en flatte
pour mieux comprendre les deux genres. Pour le flair ça me l’affûte.
Pas superstitieux non plus le fait que la prédiction citée en haut soit pour un 13 me fout pas le traczir. Je passe sous les échelles sans tourner la tête.
Mon grand-père a été chui là qui m’a mis en garde contre les abus naturels des hommes. Tout petit, il m’a dit, tu auras des problèmes, tu donnes d’abord, sans te faire de réserves. Surtout ne change pas. Ouvres ton nez en grand pour repérer le profiteur qui va t’abuser. Pour repérer le fond de la nature humaine t’es super doué mon P’tit-Gars !
Je l’ai toujours dans mon présent mon René. Avec Marthe. Tous les deux ils m’ont donné l’innocence qui n’a pas pris une ride après un sacré bout de route. Je roulotte toujours, le coeur sur la main, passant au milieu d’une pourriture qui ne départira jamais. Oh des je t’aime j’en trouve plus qu’il n’y a de pétales à une marguerite. Les coups dans la gueule que les menteries me donnent ça me fait si mal que je le tairais. Je tiens à ne pas ternir mon bleu.
La vie monte ses murs, moi je fais des trous dans le plafond pour m’envoler. Que l’haleine des fleurs me tricote des arias si le choeur couac de sécheresse. J’tiens debout comme je suis et suis pas une béquille à paumés, encore moins un jouet..
Niala-Loisobleu – 13 Août 2016


Un champ d’élingues, des mouettes et une porte battante, pour le reste rien de nouveau. Voici le bon moment pour aller faire ses courses, les vacanciers ne sont pas encore dans leurs voitures. Un marché s’installe, sur son vélo le marchand de chichis sort de chez lui sans façons. Heureux moment d’Août le calme débloque la respiration. J’en profite pour aller voir la mer. Pendant qu’il n’y a pas de serviettes la plage a son visage au naturel. Qu’elle est belle. J’ose pas penser aux tronches des Bouffis qui ont en corps les yeux collés d’avoir fait du toboggan géant dans le bassin du camping, de la moule frites en barquette et du pince-fesses sous contrôle du DJ local. Guetta se faisait ailleurs.On dit qu’ils viennent se reposer des grandes villes, dommage qu’on taise qu’à la campagne personne ne souhaite avoir des usines à boucan.
J’ai le ver luisant pour me guider la nuit quand j’entends ton appel. La pinède au repos sur un lit d’aiguilles c’est autre chose que l’Ibis étoilé . La terre parle. Les belles histoires que l’arbre raconte de ses racines sont magiques. C’est fastoche de penser aux milliards d’individus qui se sont aimés là où les paumes font du peint. Un sacré ressort dans les ébats. On peut crier l’amour avec la nature. Pareil que les fleurs, les collines, les lacs, dans les marques des p’tits lapins, la course de la biche, le brame du cerf, les p’tits ch’mins, les meules, l’herbe en poussée, le caillou qui trace, la craie qui gardera la preuve écrite.
C’est le m’aime endroit d’où parti le cri originel.
ou que là je recolle la vie avec …
Niala-Loisobleu – 11 Août 2016


Publié en 2012 aux éditions Bruno Doucey un texte de Yannis Ritsos dont c’est la première parution en français, en version bilingue avec une traduction du grec de Anne Personnaz.
Cette Symphonie du printemps date de 1938. Dans le Poète d’aujourd’hui consacré au poète en 1973, Chrysa Prokopaki écrit : « La découverte de l’amour, l’euphorie de la vie grâce à l’amour s’expriment dans le livre suivant, Symphonie du printemps. La présence d’une femme qui vient effacer les traces d’un passé morne, apportant la vie et la jeunesse, domine tout ce poème. Les jours anciens reviennent dans la mémoire comme une contrée lointaine, au goût de cendre. Aux yeux éblouis du poète, s’ouvre un monde tout frais, tout neuf. »
Je quitterai
le blanc sommet enneigé
qui réchauffait d’un sourire nu
mon infini isolement.
Je secouerai de mes épaules
la cendre dorée des astres
comme les moineaux
secouent la neige
de leurs ailes.
Ainsi un homme, simple et intègre
ainsi tout joyeux et innocent
je passerai
sous les acacias en fleurs
de tes caresses
et j’irai becqueter
la vitre rayonnante du printemps.
Je serai l’enfant doux
qui sourit aux choses
et à lui-même
sans réticence ni réserve.
Comme si je n’avais pas connu
les fronts mornes
des crépuscules de l’hiver
les ampoules des maisons vides
et les passants solitaires
sous la lune
d’Août.
Un enfant.
In Symphonie du printemps, © Bruno Doucey, 2012, p.19
Dans la préface du recueil Bruno Doucey écrit : « Un hymne à l’amour, à la nature, à la vie. Plus encore, un chant de haut vol, dans la pure tradition des chants que nous offre la littérature grecque depuis Homère. La publication de ce texte, enfin traduit dans notre langue, pourrait paraître commune si elle ne répondait à deux exigences majeures de toute grande littérature : Symphonie du printemps est d’abord un antidote à la crise effroyable que traverse Yannis Ritsos dans les trente premières années de sa vie. Ce texte écrit en 1937-1938 prend aussi, dans le contexte actuel, une autre dimension. Comme si le soleil d’hier s’étirait sans se rompre jusqu’à l’horizon d’aujourd’hui. »
Ritsos allie l’art des mots simples au passage du personnel à l’universel. C’est la marque des plus grands dont la parole grandie dans une histoire individuelle, ancrée dans une culture, porte son écho à tous.
Nous tendons nos bras
au soleil
et nous chantons.
La lumière gazouille
dans les veines de l’herbe
et de la pierre.
Les cris de la vie
ont déployé les branches
arcs puissants.
L’écorce des arbres
verte et luisante
brille
– robe rayée déployée
sur de seins naissants de paysanne.
Comme nous aimons
nos corps sensuels.
Ne nous priez pas de partir.
enfermés dans notre corps
nous sommes partout.
Chaque oiseau
qui plonge dans l’azur
chaque petite herbe
qui pousse au bord du chemin
nous apporte le message de Dieu.
Les êtres
passent près de nous
beaux aimés
revêtus
de notre rêve de notre jeunesse
et de notre amour.
Nous aimons
le ciel et la terre
les hommes et les bêtes
les reptiles et les insectes.
Nous sommes nous aussi
tout à la fois
et le ciel et la terre.
Notre corps orgueilleux
par la beauté de la joie.
Notre main toute puissante
par l’ardeur de l’amour.
L’amour dans son poing
contient l’univers.
Ibid, p.77
Dans un numéro de la revue Europe d’octobre 1993, Charles Dobzynski conclue un Pour saluer Ritsos par ces mots : « La poésie de Ritsos est cette exigence tenace : déclencher entre nous et nos mots, entre nos mots et nos actes, entre nos actes et les choses, entre les choses et leur commune désignation, une sorte de transfert d’énergie, un courant inversé qui aurait le pouvoir d’irriguer et d’iriser notre intelligence du monde. Les données de notre existence appartiennent à l’ordre élémentaire, à l’ordre tellurique, à l’ordre complexe et mutable de l’univers. Mais le donné ne nous est jamais offert, ni acquis. C’est lui qu’il faut intercepter et extraire des ténèbres primitives. Et le langage de Ritsos, dans la mine de notre nuit, me semble à coups de pic, à coups de mots et d’images inouïes, abattre des blocs de songe pareils à l’anthracite, des éclats de diamant pareils à ceux qui nous parviennent des plus lointaines étoiles comme un signe de la naissance de l’univers.
Et le poète grec Yannis Ritsos nous a donné cette joie-là, qui nous demeure comme un legs, d’assister, dans la poésie, à la naissance d’un univers. »
Le jour se lève.
La brume se retire.
Les choses
dures brillantes et non démenties.
Je ne sais combien de mois nous dormîmes.
Oubliés nous fûmes oublieux
dans un éblouissement dense
de nuit et de soleil.
Je ne pleure pas
parce que le sommeil m’a renié.
Derrière notre jardin
existent aussi d’autres jardins.
La mort gravit
échelon après échelon l’échelle
qui mène au ciel.
S’enfuit l’été
mais la chanson demeure.
Pourtant toi qui n’a pas de voix
où te réfugier à l’abri du vent ?
Comment accorderas-tu la lumière à la terre ?
Ouvre les fenêtres
qu’entre la lumière
l’indomptée rafale du vent
l’haleine âcre
des montagnes grandioses.
Regarde l’inépuisable sourit
devant les bras croisés.
Délie les bras.
Ouvre les fenêtres
afin de voir l’univers en fleurs
de tous les coquelicots de notre sang
– que tu apprennes à sourire.
Tu ne vois pas ?
Dès lors que s’éloigne le printemps
derrière lui arrive notre nouveau printemps.
Le voilà le soleil
par-dessus les cités de bronze
par-dessus les vertes terres
en nos coeurs.
Je sens aux épaules
le fourmillement intense
alors que poussent
toujours plus jeunes et plus larges
nos ailes.
Relève tes cils.
Le monde resplendit
hors de ta tristesse
lumière et sang
chant et silence.
Mes chers semblables
comment pouvez-vous
encore vous courber ?
Comment pouvez-vous
ne pas sourire ?
Ouvrez les fenêtres.
Je me lave à la lumière
je sors sur le balcon
nu
pour respirer à fond
l’air éternel
aux fortes senteurs
de la forêt humide
au goût salé
de la mer infinie.
Le monde resplendit
infatigable.
Qu’il soit regardé.
Ibid p. 133
Source La Pierre et le Sel 10 Mai 2012

L’Amitié – Pablo Picasso
Sur l’infinité


J’m’a rage
Eclabousse
Urine
Défèques
Tripes en sot
Ailes astiquent
A hurler
Que j’t’aime
Ah mon à vie
J’suis qu’un con damné
Qu’éjacule ras
A l’amour
Jusqu’ô dernier jour
Dans c’monde de sourds
sachant faire que guère
!!!
Niala-Loisobleu – 2 Août 2016
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