ILE EST UNE FOI


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ILE EST UNE FOI

Ma foi île est -elle ?
Oui
Elle est île

Nom

Paupières épinglées d’aiguilles de peints

Parent à sol en survolant les pâquerettes
Ascendances du ciel pour le planeur de poitrine
Mèches de ta nuque levées à mon haleine
Les sauvages fleurs des champs de courses lointaines
Le rocher de ton enfance malmenée
La fenêtre givrée de tes départs polaires
Les plages de l’étendue arc-en-ciel de tes yeux
L’aventure de tes inquiétudes soudaines
L’écume de tes pêches nocturnes
La selle de mes découvertes équestres

La piste sableuse de mon zinc à Ulysse
Mes moutons bel an d’écume au pré salé de la naissance du monde
Mon dessein
Mon utopie
Ma cabane
Mon port
L’estuaire de tes membres écartelés ouvert sur le large
Le voyage au creux de tes secrets enfouis
Tu es île dans la constellation de notre ciel
Silence de la beauté
Aux oreilles écho de la symphonie d’un nouveau monde
Ma foi île est toi
Elle est toit
Ile est une foi
Le cerf-volant qui m’élève dans la nacelle de tes seins

Avec assez de folie avancée pour arraisonner le doute de l’âge de mauvaise raison

Ne retenant de l’automne que le contenu du prochain printemps qui fera table-rase du tant perdu

Il est une foi
Le chant du soleil et le crépitement de toi sur mes paupières
Les feuilles de tes bras sur ma peau
Tes perles de pluie allongées sur mes jardins
Tes vents du sud sur mes délires embarqués
Tes embruns accroupis sur mes lèvres
Tes tempêtes en mes reins furieux
Tes navires en mes forêts de chantier naval
Il est une foi
Sur tes côtes herbeuses
Tes fontaines pour breuvage
Tes écorces pour vêtements
Tes sables pâles et fins moulés de mes empreintes
Il est une foi

l’Ile aux mille fragrances

Issue des naufrages pestilentiels
De nos ciels habillés d’envols d’oies sauvages
Il est une foi

nos jungles hostiles
Et nos félines cruautés
L’ouragan de nos crinières mêlées
Le tonnerre de nos bouches
La soif de nos regards intérieurs

Et rien qui ne vaille d’en repousser la bataille

Niala-Loisobleu

13 Octobre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=JAv8UPSKF7g

ET TU TE RECONNAÎTRAS


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ET TU TE RECONNAÎTRAS

Sans jamais devoir étiqueter tes composants

quand bien m’aime tu fus en surcharge de sots d’hiommes

génération des cadences oblige

au rire de tes seins déployés

libérée des mâles façons de vouloir dépasser les quarantièmes rugissants

simplement femme

qui veut l’être et le rester

tu te reconnaîtras

sans que je donne le nombre de points de rousses heures

que nous avons fait flamber en ta cheminée

Sans jamais dire le grade de la pierre à franchir

l’usage du bon outil nécessaire à se polir

le tablier de sa peur

d’eau, d’air et de feu

tu testes amanteras l’épreuve philosophique

un peu de sel beaucoup de soufre

et personne pour te tenir la chandelle

juste Toi

à devoir te connaître

Au bord de nous

rien de derrière ne bouche de vent

la traversée ne prend les rides que du temps inutile

Mains tenant

les yeux fermés

ton ventre me porte

sans judas contrôleur d’entrée

Du monde qui s’effrite nous aurons étayé

en nous transvasant l’ô jusqu’à l’estuaire

pour appareiller l’amour au large sans dire de non

Niala-Loisobleu

10 Octobre 2015

Bed

D’ARBRES MORTS EN FEUILLES VERTES…


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D’ARBRES MORTS EN FEUILLES VERTES …

Mon pays n’est pas d’ici, tout au moins d’ici-bas, puisqu’il est de désir plus haut. Ce qui fait que les septiques et toutes autres fausses, n’ont pas à s’interroger sur le comment con fait pour y aller. On n’a que ce qu’on mérite. Qui restent là où y sont, c’est leur place.La mienne est t’ailleurs de pierre, donc je polis

J’allais à la Plaine des Jarres autrement que par l’inaugural crash d’air France, sans un ersatz, au volant du zinc à Ulysse, pour me refaire un plein d’air de mine de rien, fait de satisfaction à pieds, pas en auto. Un air d’aimer jouir de la vie sans nécessairement avoir besoin de pilules, poudre, où fumées magiques, pour tenter d’y parvenir. juste avec trois gouttes de bon sens. Simple plande déménageur.

Dans leurs longues queues et leurs belles crinières des pointes d’étoiles brillaient encore. Tant qu’il n’y aura plus d’hommes le bonheur sera illusoire. Et au vu du depuis quand ça dure, m’arrive de frémir en pensant que la terre aura cessé d’être avant que les pseudos y parviennent. Mais qu’on se rassure d’ici là ils auront débarqué les premières équipes de démolition sur Mars.

Ce soleil brille à faire enrager Saturne et malgré tous ses efforts à me pourrir l’existence, aujourd’hui je pars bichonner la cabane en vue de la mise au sec d’hiver. Le sel c’est une autre peinture personnelle dont un univers pourri ne saurait pouvoir s’astreindre.

N’oublions pas la coutume :

Amis de Fesses de Bouc

Bon Jour !

Niala-Loisobleu
9 Octobre 2015

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MAINS TENANT ENCORE


MAINS TENANT ENCORE

Le jour n’avait pas sonné qu’il était encore cette lumière à l’intérieur

déjà..

Dans l’enveloppe du gland, de la faîne, la poche du rein,

la prescience du minéral battant la roche,

la pierre à feu soufrant le bout de l’allumette,

pourquoi pas

le tabernacle

eh oui, si tu veux

le choix est,

le choix sera-t-il ?

Le secret du vote se fout de l’urne, tu le connais dans le coeur

Il n’existe pas ici-bas d’endroit plus haut

Le tremblement bleu-argent, olive dans les branches de ses veines

artères tordues, doigts à l’incision d’où jaillit la sève du vouloir contrer l’impossible

cette puissance qui alimente le néant à perte de vue

partout présente dans nos matins jusqu’au soir

Nous y sommes confrontés

Alors la promesse va devoir défier sans rien d’autre

De partout les bêtes lance-flammes déploient leurs ailes

la ville passe à l’ombre

les rues tombent au fond des souterrains d’un avaloir quotidien

Ne sommes-nous pas sortis de la pire des conditions pour avoir  dit oui à la croisade ?

Le graal c’est l’entité initiatique

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Mains Tenant 5 – 2015 – Niala – Acrylique sur panneau 65×50

L’amertume déverse le verre fielleux en pleine pulpe

la coupe de fruits se taille au bazooka au verger d’un incendie de faux rais

le vitrier et le rémouleur sont en plein film d’épouvante

qu’est-ce que ça plombe la chasse au bon heur

Jusqu’aux os

jusqu’au par-dessus la tête

Et dans tout ça vous étiez à quel endroit ?

Au fond de la tranchée devant le sifflet de l’officier ordonnant l’assaut

tous les nids de guêpes des mitrailleuses en batterie dans l’axe

Et la mine ?

Anti-perso pour t’arracher les jambes des fois que t’aurais encore des couilles

Et l’à venir ?

Le trou-noir

Ben dis-dont

c’est quoi ce plan ?

L’espoir mon P’tit-Gars

ça qui fait le pigment de mon bleu

qui te propulse à poil pour sortir du mauvais oeil

qui porte quand la rafale lâche ses vagues scélérates

qui rend visible

ce pour quoi tu avais décidé d’un nouveau départ

et qui te relève quand t’es au plus bas, attrapé par la ficelle du cerf-volant

Mains tenant…

Niala-Loisobleu

30 Septembre 2015

CORPS ET BIEN


CORPS ET BIENS

Un matin le rouge-gorge d’un noir corbeau a teinté l’eau du caniveau. Décroché de l’heure, son chant tombé à l’eau s’en est remis aux dérives. Quel vent soudain peut pousser la porte à la place du coq ? Mais, avons-nous les moyens de répondre, les questions en arrivent à se le demander. Noir dilemme. Un marchand de fenêtres, rencontré au hasard d’un bal masqué, un soir de nouvelle lune, me confia ses doutes en partie branchés sur la lumière dans la couleur du tant. Je pensais avoir trouvé un essayiste avisé de qui je trouverai de quoi avancer sur ce sujet passionnant. Hélas, malgré mes efforts, ne compris pas où il comptait en venir. Le pauvre, en plus d’être bègue, avait perdu l’usage de ses deux membres supérieurs suite à l’abus d’une pratique onaniste de l’inférieur. Constater qu’on a de plus en plus affaire à des branleurs pose quand m’aime la question de font trois p’tits tours et puis s’en vont. Je laissais le quidam opiner, je le quittai et m’en vînt à profiter d’une solitude sous les étoiles pour mesurer l’infinité des possibles.

Janelle McKain - Unravel Me

Quand la rage venant je sors écouter la musique du vent, je peins, là nu comme je suis constamment, les neurones au placard pour pas connaître la non-végétation transcendantale du bulbe. Mes regards entrent dans des lieux déconventionnés. Tu te demandes pas où on est, Toi qui m’y retrouves, dans le même appareil. On se mange sans s’arracher de l’arbre, sans lire les petites lettres de notre composition génétique. L’âme-soeur s’étant reconnue. A l’époque, ailleurs que dans un macdo de rencontres, ni dans les foires au vain. Nous buvons à la pluie ce que les nuages dévalent. Sans dégazage. Cette clairière au centre de ton front, j’aime y asseoir mes yeux. Un endroit où ton coeur bat plus fort que le mental. Comme si ton cul n’était pas mis à prix sur un marché aux esclaves. On en parle souvent de ce qui n’esr jamais dit. Histoire de poésie qui mélange pas les gros maux avec les bonnes lettres qui s’apprennent pas dans les écoles. Plutôt aux zones de l’humanité, bords de misère, d’indifférence et d’usage manuel de ses capacités. Tiens laissons-les nos mains, qu’elles gravent le noir en bleu  

Niala-Loisobleu

22 Septembre 2015

BLEU NU


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BLEU NU

La rougeur du feuillage ?

Dans le tourment des pendules cette aile qui bat, roulement incessant. La mémoire vive cogne, chaque coin de seconde me l’a dessiné de son musc. Vent d’aisselles qui s’est enfui de la bretelle dans la chute du sein trop lourd. Les feuilles où la pilosité a trainé marquent.

Dans mon souvenir un geai me les chante bleu nuit.

Qu’en sait-elle ?

Entre l’idée de peindre, qu’on peut s’en faire simplement, l’atroce passe nécessairement en force dans la couleur de l’espoir fait amour.

C’est dur, tout est mou.

Des doigts le mental voudrait donner le ton. Tante Jeanne, oh, je fais pas de la cuisine. Surtout pas.

Non.

Refus d’un plus savoir, j’ai peur, ça tremble au mot peint,  Va falloir sortir de la tranchée.

Assaut.

Lacérer l’étoile de lin, le bleu se hissera.

Frissons, oui

vous avez dit frissons ?

Retroussé à nu.

Le trait défile, ondulant, une vapeur, Le glacis chauffe. Transparence, voilà casser l’opaque.

Monte avant que la marche se mette à descendre. Jamais le délire ne fut approché d’aussi près.

Mot juste, vite je l’arrime à la rampe. Le palier lance ses planches dans un geste de salut. Les longues branches des arbres bleus qui étaient privées de bras dressent la tête. Une amarre ? Oui. Avec sceau à l’accorde.

De la chair, peindre sensuel, pour l’orgasme bleu. Un mort me donne « Les couleurs du Temps », je m’abonne à ailes.

Emoi dans la gorge. Nous ne nous essuierons qu’aux chiffons de nos langues. De mes doigts elle est bleu nu d’un sein à l’autre éclaté, avec les yeux grands ouverts, le poison vomi.

Niala-Loisobleu

16 Septembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=4hTpR-TYTZ0

LE SECOND PASSAGE


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LE SECOND PASSAGE

Ces pluies battantes qui lâchent en trombe des grains de beauté de leurs trémies béantes, c’est roulette russe. Soir de déprime quand du Bario ça chaloupe d’un pore à l’autre sans que le rideau s’ouvre. Traversée aux rugissants, cap à doce en l’absence des cheminées des Fées.. Dans l’ascension inversée d’un tombé de soleil,  si on allait pécher de quoi remettre la marée d’équerre.? On se dirait au-revoir tristesse l’haveneau en traîne. Sans la sardine de la Canebière.

Les carmins du vert de tes yeux sur ma bouche, me disaient que ton cul t’appartenant tu me le donnais rien que pour ça. Comme une chanson française qu’aurait fait les clandés, armée du salut, plutôt que ceintes chapelles de tous les dogmes propres à loucher par les trous de serrures.

Au luisant de l’espadrille, j’ai horreur du vernis, pour tangoter rien ne s’ouvre plus large que l’ente des épidermes quand le sein fuit du corsage dans un glissé grand-écart. Et ça t’en connais un rayon quelque soit la phase de lune en cours. Je te parle pas des tringles….la ventouse résiste mieux que la vice sans fin. Et le clavier des vertèbres c’est d’un écho irremplaçable pour les pièces à quatre mains.

L’orage et la boue pour les bains ça fait peaux douces. Pis quand ça tonne on peut remplir le foudre seins est-ce pris câlin maillard. Au premier rayon de soleil, le champignon pointe dans la magique combinaison humidité, chaleur + humus. Comme tu sens bon, ton odeur je l’ai dans les ongles plus loin que les lunules. J’en zozote le cheveu sur la lande quand le chien remonte la piste jusqu’au terrier qui ne peux plus prétendre qu’il a paumé la clef.

Songe

Soulève-toi les cils étaient une fois.

C’est pas bon génie qui offre 3 voeux parce que tu t’aies pris le pied dans la fiole.

Non.

C’est debout les mors, je monte à cru

les talons et l’éperon.

Haras qui rit…

Niala-Loisoibleu

15   Septembre 2015

https://www.youtube.com/watch?v=UzJxuwEyomw

ESSENCE DE ROSE


Adrian Borda - Love Slowly Kills

ESSENCE DE ROSE

La dernière goutte m’a prise jusqu’au genou, une douleur des orteils. Tout défile en arrière. Depuis ? Oh rien . Le son était coupé bien avant que mes doigts cessent de pouvoir écrire.

Fleur de mal, odeur de marre et basse.

Cette petite fille qui s’enferme dans son album à colorier, Quel silence ont parfois les bruits de ferraille avant qu’ils vous traversent le coeur. La maison bleue de Frida n’a jamais été plus rouge que ses cris de peinture.

En rangeant le vélo dans le placard à poubelles, les arbres les plus proches ont tiré la porte. L’air de rien. Là où l’écume a perdu le jour, il n’y a plus de cheval qui court, l’histoire est par taire.

Dormir si ce n’était pas toujours debout, mais n’oublie pas de fermer la cage en sortant.

L’été finira plus pourri qu’un champignon .

« Mes yeux et la fatigue doivent avoir la couleur de mes mains.

Quelle grimace au soleil, mère Confiance, pour n’obtenir que la pluie.

Je t’assure qu’il y a aussi clair que cette histoire d’amour : si je meurs, je ne te connais plus. »

Paul Eluard

Niala-Loisobleu

14 Septembre 2015


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L’HOMME QUI SORT EN RENTRANT…

Du tant périmé où les trains sifflaient

comme les sept-nains

reste-t-il de l’embauche pour un vrai travail sur soi-même

Voyageur allant nulle part
Partant de gares vides
En voies de garage
Triage impossible
L’aiguillage est grippé.
Ah ah ah
Je suis l’étreint fantôme
D’une gare abandonnée
Disait l’homme égaré
Qui suis-je , où vais-je, où cours-je ?

Termes minus

Prend un billet pour toi même
Et voyage -toi
Genre tour-opère à torts
Déménage
Habite-toi
Tiens écoute Loiso te parler de son pote
Walt Whitman
Un barbu qu’en avait dans la moustache
Lis tout
Jusqu’au bout
De ton intérieur…fenêtres ouvertes du bon côté

Niala-Loisobleu

14 Septembre 2015

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WALT WHITMAN

Whitman naquit le 31 mai 1819, près de Huntington dans l’État de New York, au coeur de Long Island; il était le second enfant d’une famille qui en comptait neuf. Alors qu’il avait quatre ans, ses parents déménagèrent à Brooklyn, où il devint apprenti chez un typographe. Il partit, ensuite à New York pour exercer sa profession, mais revint à Long Island en 1835 afin d’enseigner dans des écoles de campagne.
De 1838 à 1839, il édita à Huntington un journal intitulé le Long Islander. Poussé par l’ennui, il retourna à New York, reprit ses activités de typographe et de journaliste, et fréquenta assidûment l’opéra, le théâtre et les bibliothèques. Il écrivit à cette époque des poèmes sans grande originalité et des récits destinés à des magazines populaires. Il rédigea aussi des discours politiques pour les démocrates du Tammany Hall, qui le remercièrent en le nommant rédacteur en chef de plusieurs journaux éphémères. Après un séjour à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, il revint à Brooklyn où il essaya de créer un journal pour le parti qu’il avait défendu, puis exerça différents métiers avant de se consacrer à l’écriture de la poésie.
En 1855, Whitman publia la première édition de Feuilles d’herbe, un recueil de poésie dont la versification était tout à fait inédite. Cet ouvrage, bien différent des poèmes d’amour en vers rimés qu’il avait composés dans les années 1940, chantait sans retenue le corps humain et glorifiait les sens; il ne trouva pas d’éditeur et Whitman dut publier l’ouvrage à ses frais. Si le recueil était anonyme, en revanche le frontispice représentait la silhouette du poète en pied, les poings sur les hanches, en bras de chemise, le chapeau incliné sur le coin de l’oeil. Whitman avait également composé une longue préface dans laquelle il annonçait l’avènement d’une littérature démocratique « à la mesure de son peuple », simple et invincible, écrite par un poète d’un genre nouveau à la fois tendre, fort et héroïque, et qui s’imposerait par la force et le magnétisme de sa personnalité. Whitman passa d’ailleurs le reste de sa vie à s’efforcer de devenir ce poète dont il avait clamé les vertus.
L’édition de 1855 de Feuilles d’herbe contenait douze poèmes sans titre, écrits en longs vers cadencés. Le plus beau d’entre tous, que le poète intitula par la suite Chant de moi-même (Song of Myself), consiste en une vision d’un « moi » symbolique, ravi par les sens et embrassant indirectement toute l’humanité et tous les lieux, de l’océan Pacifique à l’océan Atlantique. Le poème désigné par le titre Ils dorment (The Sleepers) est également un élan visionnaire, symbolisant la vie, la mort et la renaissance. Après cette première publication, Whitman reçut une lettre de félicitations de l’illustre essayiste et poète Ralph Waldo Emerson, ce qui le poussa à publier à la hâte une nouvelle édition de Feuilles d’herbe (1856). Cette édition, revue et corrigée mais également amplifiée, allait être suivie de nombreuses autres. Whitman tentait, dans le poème intitulé Sur le bac de Brooklyn (Crossing Brooklyn Ferry), de communier avec tous ses lecteurs et avec tous ceux qui empruntaient ou allaient emprunter le bac. Dans la troisième édition, établie en 1860, il donna à sa poésie une forme plus allégorique. C’est ainsi que dans Venant du berceau perpétuellement bercé (Out of the Cradle Endlessly Rocking), un oiseau moqueur, qui incarne la voix de la nature, révèle la signification de la mort à un petit garçon, futur poète. On retrouve dans la musicalité de ce poème l’influence de l’opéra italien, que Whitman appréciait particulièrement. Le recueil était enrichi de deux nouvelles séries de poèmes: Enfants d’Adam (Children of Adam) et Calamus dans lesquelles le poète évoque l’amour charnel et homosexuel. (Calamus relaterait une liaison homosexuelle de l’auteur). Un volume de poèmes intitulé Roulements de tambour (Drum-Taps), d’abord publié en 1865 et ajouté à l’édition de 1867, reflète la profonde compréhension qu’avait Whitman de la guerre de Sécession ainsi que son espoir de voir se réconcilier les belligérants. Parut ensuite l’Embarquement pour l’Inde (Passage to India, 1871) qui traduit, à partir du symbolisme associé aux moyens de communication et de transport modernes, sa vision transcendante de l’union, non seulement de l’Occident avec l’Orient, mais aussi de l’âme avec Dieu. En 1881, Whitman publia une nouvelle édition qui lui convenait presque parfaitement, ce qui ne l’empêcha pas d’ajouter encore de nouveaux poèmes, qui apparaissent dans la version finale parue de 1892. Une série de poèmes intitulée Old Age Echoes fut également publiée, à titre posthume, en 1897.
Tous les poèmes de Whitman ont ensuite été réunis dans une édition définitive établie en 1965. Pendant la guerre de Sécession, Whitman travailla comme infirmier dans les hôpitaux de l’armée de l’Union, à Washington. À la fin du conflit, il resta dans cette ville, avec un emploi de fonctionnaire d’État. Cependant, en 1873, il fut atteint d’une attaque d’apoplexie et il préféra aller vivre chez son frère à Camden dans le New Jersey où il resta jusqu’en 1884. Après quoi, il acheta une maison, où il se consacra à l’écriture et à la révision de Feuilles d’herbe jusqu’à sa mort, le 26 mars 1892. Pendant ses dernières années, il avait également composé divers essais, rassemblés dans Perspectives démocratiques (1871), une oeuvre qui constitue désormais un texte de référence sur les fondements théoriques de la démocratie et sur la légitimité du régime politique établi sous ce nom aux États-Unis. C’est aussi à cette époque qu’il rédigea Jours exemplaires (1882-1883), un ouvrage où figurent aussi bien ses souvenirs, des récits sur les années de guerre et l’assassinat de Lincoln, que des notes sur la nature.
De nos jours, la poésie de Whitman a été traduite dans la plupart des langues et de nombreux érudits étudient la valeur et la portée de son oeuvre. On s’accorde désormais à reconnaître l’influence qu’il exerça sur des auteurs comme Hart Crane, William Carlos Williams, Wallace Stevens et Allen Ginsberg, ce dernier ayant été particulièrement marqué par la liberté de ton avec laquelle Whitman évoquait la sexualité. L’édition en cinq volumes de la correspondance de Whitman (1961-1969) ainsi que l’édition définitive en seize volumes de ses Collected Writings (1963-1980) ont permis d’approfondir la connaissance de sa pensée et de son oeuvre.
Référence:Whitman, Walt, Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2000. © 1993-1999 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
Je chante le soi-même

Je chante le soi-même, une simple personne séparée,
Pourtant je prononce le mot démocratique, le mot En Masse,
C’est de la physiologie du haut en bas, que je chante,
La physionomie seule, le cerveau seul, ce n’est pas digne de la Muse;
je dis que l’Ëtre complet en est bien plus digne.
C’est le féminin à l’égal du mâle que je chante,
C’est la vie, incommensurable en passion, ressort et puissance,
Pleine de joie, mise en oeuvre par des lois divines pour la plus libre action,
C’est l’Homme Moderne que je chante.

Walt Whitman, Feuilles d’herbes (Traduction de Jules Laforgue)

Werner Hornung_Nice meeting you

https://www.youtube.com/watch?v=H6mfWun73vI&list=RDMMVl3k5cwQ94Y&index=9