RONDEUR


RONDEUR

La sirène remorque son train de péniches sans qu’une vache soit venue à quai. Pour ça j’ai St-Lazare qui guérit tout même le manque. Un convoi vers le Calvados et Magloire sort les culs roux des tables en chantant que le plancher des vaches ça vaut d’avoir une fille dans le pore. Le long de la Seine je balade mon enfance comme un sifflet de crochet ayant les deux doigts dans la bouche si le chanteur est mauvais. Au bas du Boul’Mich’, Prévert terrasse ça monôme plus qu’un charivari de 68. Abrité en haut des souches des toits je vois la rade, les pigeons faisant office de mouettes. Voici l’île de la Cité, Barbara pour ne pas la nommer. Je l’ai dessiné d’une rondeur à naître que plusieurs tomes en un seul roman d’amour. Ce que ça contient en commun ce désir là ne pourrait tenir dans une seule main de bout d’a. Du Mékong à la rue de Siam il n’y a qu’un pas de delta. Assise comme un tout que tu gardes ou rejettes la mendiante chante devant L’Ecluse. Les seins lourds qu’elle porte sans peine nourrissent bien plus de voyages qu’un guichet du Louvre au pied d’une pyramide bizarre. Si l’homme qui l’attend est le père de l’enfant c’est bien parce qu’en venant au beau milieu d’un bombardement leurs corps ont voulu se faire un jardin à la mère. Sacré Couesnon si t’avait pas ramené ta chanson chez la mère Poulard, on s’rait au pays du chapeau rond, au milieu des alignements dressés en chair de poule sur les ex-votos des péris en mer. Faut subsister, créer c’est l’amour qui ignore la cage. La vague bat son granit pour que l’embrun nourrisse sa lande et la bruyère. Voilà le moment venu Barbara depuis qu’on se quitte pas qui fallait bien qu’on sorte de quoi faire notre suite. Chante avec moi tout ce qui est à n’être que…

Niala-Loisobleu – 10/09/18

 

 

L’EPOQUE 2018 – ET DANS LES YEUX DE CEUX QUI DANSENT


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L’EPOQUE 2018 – ET DANS LES YEUX DE CEUX QUI DANSENT

 

Quand je vis la voiture s’arrêter devant l’atelier, je précédai la sonnerie de la grille d’une coudée d’intuition.

Bonjour je viens du passé, me dit le visiteur inconnu.

J’étais ami des ……… que vous avez bien connu, vous avez fait tant d’expositions ensemble, leur fille a posé pour vous, vous souvenez-vous ?

Ils sont morts tous les trois.

Dans mes yeux embués qui se retournent en arrière, devant moi les voici qui remontent, clairs et toujours joyeux. Amateurs d’Art, mécènes ce couple fut au premier rang de mes créations de salons internationaux. Leur fille en figure de proue….

Et plus de trente ans après, encore là, me voici repartant comme si c’était la première fois….en tant d’aime avec Barbara Auzou.

C’est un signe je crois.

 

Niala-Loisobleu – C’est vrai ça vient d’arriver le 23/04/18 à 14 heures.

 

 

 ET DANS LES YEUX DE CEUX QUI DANSENT

 

La lumière incendie ce qu’il reste d’absence
La couleur de l’instant se confond à demain
Je n’entends plus qu’un arbre au dessus de tes danses
Un sapin décoré de tes ongles sanguins
Entamons la chanson des enfants et des morts
Tout est beau tout est laid je ne sais plus rien dire
Peut-être un peu trop con pour accepter le pire
Le meilleur millénaire est celui où l’on dort

Je rêve seul dans les ruelles
Au seuil d’un vieux soleil tombant
Ce n’est pas que la vie est belle
Mais elle en a tout l’air pourtant
Je sors à peine de mes pleurs
Mes jérémiades musicales
L’eau fraîche a le goût du bonheur
Il n’y a rien de plus normal
Dire qu’il faudra que je meure

Je salue les passants d’un sanglot de fatigue
Sous le vent du sommeil aucun d’eux ne m’entend
Je me soûle en rêvant tout au bout de la digue
Je ne sais qui je suis je ne sais qui j’attends
Les fantômes fardés de mes fruits de mémoire
Se dessinent sans bruit sur les boucles de l’eau
Il ne manquerait plus qu’un oiseau vienne boire
Au cylindre de feu qui me sert de goulot

Les pianos s’accordent tout seuls
Les voix s’élancent du comptoir
Les lunes font ce qu’elles veulent
Le délire fait le trottoir
Faudra-t-il que la nuit s’avance
Jusqu’au midi du lendemain
Pour que le ciel auquel je pense
Trouve sa place dans mes mains
Et dans les yeux de ceux qui dansent

Pourquoi faut-il toujours que les matins s’écroulent
Au fil de ma spirale idiote et sans pitié
Au fond de mon cerveau j’ai des pierres qui roulent
Je ne suis plus très loin de ton château d’acier
La porte de tes seins m’accable de reproches
La porte de tes seins se ferme sur mes doigts
L’air chaud ne trompe pas je te sens tu approches
Pourvu que mon soleil soit resté dans ta voix
Et dans les yeux de ceux qui dansent

L.L.P – Louis Lucien Pascal

 

L’Âge de continuer d’Être


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L’Âge de continuer d’Être

 

Des pas de lune laissés au centre de la nuit

Un mouvement résonne avant le premier coup de l’aube

Ce qui luit

Aile le reconnaîtra

Si le réverbère penche la tête dans l’eau

C’est signe qu’il est à quai, prêt à repartir

Aiguillon

Pourquoi cette ardeur, jeune face? -Je pars, l’été s’efface.

À grands traits ma peur me le dit,
Mieux que l’eau grise et que les branches.


Genoux aux poings, ange averti ;
Sur ton aile mon fouet claque.

René Char

 

Rien de ce qui est face ne se dérobe à nos mains. Passé le vain de la fête, ses migraines et serrements de tempe, le présent se fait le plus beau cadeau. Dans ce qu’il a dedans, le  poitrail vivant bouge. Ce qui n’est plus qu’un lambeau de brouillard s’est inscrit dans la perte de mémoire.

La rondeur qui entre par l’ouverture des volets, premiers boutons de ton corps sage, appelle à jeter l’inspiration animale de ton bassin sous l’élastique du saut  respiratoire.

Niala-Loisobleu – 25 Novembre 2017

 


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L’Eté indien

 

L’arbre va bouger

sans laisser de mot d’adieu

Raccordé

à son prochain  courant

il va faire

mains tenant

télégraphe non-stop

Niala-Loisobleu – 23 Novembre 2017

 

Le long des Quais 6


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Le long des Quais 6

Madame de m’a balancé au rythme de ses boucles métaphysiques. Dans le glissement des cheveux qui s’imprègnent de chaque senteur d’une halte, me vient un brin de mon cinéma de quartier. Le Récamier garde le rire du gosse dans la main de son grand-père quand Laurel s’en Hardy à suivre la poésie de Chaplin. L’esquimo de l’entracte applaudit l’attraction, à moins que le crochet siffle le chanteur sans voix. Chaleur populaire qui ignore tout de la violence qui assomme de ses bruits de tueries le cinéma d’aujourd’hui. On est dans la main de l’autre, m’aime si on ne le connaît pas comme disait Prévert. C’était les Enfants qui s’aiment, les Portes de la Nuit porteuse de fruits. Du tiroir ouvert, je laisse une musique de Kosma accrocher sur les cimaises des Récollets. Ce que j’ai dans les yeux n’a que le vers des tiens mon Coeur.

Niala-Loisobleu – 23 Otobre 2017