FREMISSEMENT MATINAL


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FREMISSEMENT MATINAL

Le domaine dans lequel j’évolue reste différent de ceux qui l’entourent. Les paysages partent des mêmes ingrédients, enfin c’est ce qu’il me semble, mais à l’arrivée beaucoup de choses changent en eux. La vitesse de transformation s’accélère, beaucoup de mouvements aériens élèvent le point de segmentation. Un enfant marche à côté d’un univers qui ne lui ressemble pas. Il s’arrête souvent, lève la tête pour se mettre à la taille des choses sans pour autant avoir la moindre envie d’y associer sa stature et ses signes extérieurs. Ce qui le marginalise, reste en dehors de toute nécessité de remise à niveau. Le blanc d’une petite fille l’accompagne partout. Si ce n’était le rose de sa vue, l’immaculé prendrait place sur tout ce qui constitue le fond. Innocence, pureté, des vertus qui n’ont pas à être inventées, elles sont innées dans mon périmètre non enclos. Le rire moqueur qui naît spontanément derrière cet aveu, est laissé accroché à la chaîne de la niche où il stagne. La petite-fille a fait un mouvement de vague avec sa chevelure, des papillons bleus y sont venus danser. Un vieux cheval de bataille, relis ses cicatrices pendant que la Muse l’accompagne à la guitare.Certains mots comme rancoeur, n’ont aucune place où s’asseoir et encore moins tenir debout. En revanche tout ce qui frémit trouve sa peau de fourrure au pied de l’âtre sienne. Un lieu imbécile disent des troupeaux qui ne font que passer. Certainement vrai suivant la loi du nombre. Pourtant l’unique de l’être et le nombre s’annihilent. Au coeur d’une poche à cailloux, un vélo suit les odeurs laissées par les traces animales. Le corps vibrant des amours donne sa place au sexe de la vie sans élucubrations préparatoires et inclusions de colorants. La sexualité végétale minéralise des chutes d’eau ascensionnelles. Voyages renouvelés dans une m’aime transparence quotidienne. L’enfant double, fille et garçon, n’a pas à recevoir de messages d’orientation pour hâler son chemin vers la Lumière. Ne me demandez plus de consignes pour vous aider, j’ai compris que vous êtes les seuls à pouvoir pourvoir pour vous. Mes lèvres ne sont pas pétrifiées, elles sont justes fermées à ce qui nuit au silence.

Niala-Loisobleu – 29 Décembre 2017

De Maintenant


De Maintenant

par Edouard Glissant
 

Les murs ont de la peine à se tenir debout
Au long de cette rue
Qui monte et tourne.

On dirait qu’ils sont tous venus, ceux du quartier,
Essuyer leurs mains grasses au rebord des fenêtres
Avant de pénétrer ensemble dans la fête
Où croyait s’accomplir leur destin.

On voit un train peiner au-dessus de la rue,
On voit des lampes qui s’allument,
On voit des chambres sans espace.

Parfois un enfant pleure
Vers l’avenir.

ÉTÉ

La femme enceinte attendait sur le seuil
Dans l’air de la récolte.

Tant de bonté mûrissait

Dans les pommes et tant de force

Dans le bois de la porte et dans l’eau de la mare

Abandonnait la lutte.

La petite fille avait déjà
Ses beaux yeux pour plus tard,
Au pied du lit où furent les morts
Dans des draps blancs.

Cependant, l’épervier
N’interrogeait pas son destin.

Les étoiles d’un feu d’artifice de passage vont rentrer dans l’armoire. Voilà le défilé, les cérémonies, la comédie – tout au moins celle des commémorations,  est terminée pour un temps, va falloir remplir avec autre chose – l’orgueilleux Petit-Chef va finir par devoir se mettre vraiment à l’ouvrage et quitter cette scène de théâtre. On ne peut pas avoir indéfiniment cette veine de circonstances favorables. Les élections bidonnées par l’épouvantail de la Marine, le Panthéon, le Ricain, les partis en débandade, jusqu’au Vel-d’Hiv….vraiment ça fait qui déborde (en Général). La République va finir par regarder du côté des comptes à rendre. Petite-fille ton premier bal, coûte cher. C’est pas un jeu. La trêve des grandes vacances a toujours un amour d’été sur la plage qui perd sa culotte à la rentrée. Place Cigale, un p’tit jet d’ô…comme dit la chanson…
Niala-Loisobleu – 17 Juillet 2017
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