UN DIMANCHE


LE CHEMIN DE MON JOURNAL 003

UN DIMANCHE

 

Des lambeaux de brumes se tordent les bras , ici et là un barbelé, une branche morte, les derniers mots d’une épitaphe les retiennent au passage

pourquoi les jetteraient-on ?

Le cimetières marins où les charpentes navales gisent, vertèbrent d’une moelle épique plus qu’un ex-voto à l’abri d’un monte en chaire

C’est porteur de suivre la carte où l’on a noté l’emplacement des épaves, les bans de récifs, les sales de concerts des Gorgones et les barres à pute où les gogos viennent oublier leur fuite.

Je signerai ce que j’ai peint, pour entamer le passage à l’acte. La robe de ce jour se fout du temps variable. Ses petite bretelles glissent sans problème pour laisser le jardin prendre l’air.

Photo: La Soloire devant chez moi, un moment de printemps

Niala-Loisobleu – 15 Avril 2018

 

2018 – Sire Président


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2018 – Sire Président

J’aurais aimé que chaque pensée trouve son partage, quand la couleur entre dans l’impasse
J’aurais aimé que tout reste si simple à l’écart du paraître avancé en toutes circonstances
J’aurais aimé ne jamais voir mourir l’arbre de sécheresse dans des crues artificielles
J’aurais aimé transcender la banalité par le désir de créer la propulsion de l’autre regard
J’aurais aimé être la goutte d’eau tenue à l’écart du supplice
J’aurais aimé face à l’horreur dite, édifier le secret de la beauté tue
J’aurais aimé abreuver la pureté du sentiment à la fontaine de mon innocence
J’aurais aimé que l’herbe ne jaunisse pas sous la foulée des appétances du profit
J’aurais aimé faute d’être ludique ne jamais déranger qui ne peut sortir de l’ennui
J’aurais aimé rester simple dans les méandres des petites lignes planquées du contrat
J’aurais aimé que mes pores transitent les frissons hors des labyrinthes de l’égo
J’aurais aimé ne pas brûler mes ailes au rayonnement de mon énergie naturelle
J’aurais aimé troquer sans payer plus que je n’ai jamais voulu posséder
J’aurais aimé ne pas avoir été remis à l’heure pour être venu en avance
J’aurai aimé demeurer fou sans être ramené à la raison castratrice
J’aurais aimé ne pas m’être trompé d’avoir cru sur parole

Vaines utopies

Cette Année en corps, je n’ai pas envie de décroîre aux secousses orgasmiques, essences mêmes de la vie , l’ébranlé de la motte à l’étiage, les galipettes des seins chiots, garderont le cru de ma profession de Foi, sans blablabla, en acte.
« Le soleil me parle en paroles sublimes »
Je n’ai donc pas de regrets de savoir que d’ici la fin de l’ânée vous n’aurez rien obtenu, ni changé de ce que je suis « Amoureux ».

Niala-Loisobleu
1er Janvier 2018

Illustration: Le viol – René Magritte

De Cap et pas d’Epais


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De Cap et pas d’Epais

Au levé d’un juste sommeil

le matin sent bon le propre.

Il y a l’iode et la coque

qui tirent le ris d’eau.

J’ouvre mon accordéon

en tire une chanson

voilà qu’elle nacre

rien à foutre

des fâcheux faiseurs d’ictère.

Vis mon Alain

tu dois rien à personne

vas où va l’Amour

un point c’est tout !

Niala-Loisobleu – 6 Novembre 2017

Un si grand petit Mot


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Un si grand petit Mot

 

Le petit bout de papier plié, un bord du bateau qui commence. On gratte les mousses du coin d’ombre, caresse l’arbre sous l’écorce. Tu sens comme ça bat ? Rappelles-toi les bas-flancs des baraquements, la peur gelant la raison même du sang,. La voix de dogue des coups de bottes, l’haine du matricule tatoué  à la hauteur du pouls. Il a tellement neigé sur la vie qu’à la faim on rêvait de fin.

Jusque là où ? D’où vas-ton ? Où c’est le mal moins  ?

Elle m’a dit n’oublies jamais. Je parle bien sûr de ma vie. Qu’est-ce que je ferais du désespoir d’une promesse de pute qui n’as rien que de gratte ?

Qu’il m’appartient ce grain de  le planter.

Dans l’inimaginable pouvoir inventif des moyens de torture et de destruction que l’homme s’applique en en voulant toujours qu’aux autres, si j’avais pas confiance dans mon pouvoir de planter mon existence dans une île qui s’rait pas une traînée d’archipel, qu’est qu’elle orée ma gueule ?. Dans ce trou d’ô qui lave autrement les pieds qu’un Dimanche pascal. Ah les p’tites en glaise pour le bourrage de pipe ça t’ébranle le carillon comme un Westminster. Zazie aile c’est pas que le métro, sa sueur, son contact de boue. C’est Cerise qui te fait l’amour sans tirer la gueule à cause des mi-graines, non, c’est fastoche parce que c’est dans ses gènes, naturliche comme un pont c’est l’Espoir, ce qui relit deux fois, avant de se mettre le corbeau dans la boîte à l’être.

Niala-Loisobleu – 17 Octobre 2017

 

LA BOÎTE A L’ÊTRE 22


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LA BOÎTE A L’ÊTRE 22

CRAMOISIES ROSEURS

L’heure était à me glacer, dans ses sueurs froides, retenu sans défense aux draps froissés. Par le rayon du phare lunaire, les formes en s’agitant du dos sur le ventre, donnaient à la campagne un visage de remous du passé. Ces ombres, en même temps qu’elles me remettaient leurs images d’angoisse dans l’âge du présent, me faisaient entendre les hurlements de leurs instruments de torture. La nuit on perd plus facilement la victoire contre les assauts de ses mauvais souvenirs.Quand le grincement des roues fige ses rayons dans l’ornière, tout semble s’enliser. Le coeur saigne à ne rien s’y retrouver. Seuls les spectres de l’idée qui s’impose occupent tout le terrain de la pensée. En même temps que le sentiment fort crie au menteur, le loup carnassier mord dans le charnu de la confiance. Quel jour est-il donc du malheur, qu’hier se conjuguait à ne plus  savoir se mettre au présent. Le jour se fait brouillard sur le clair.  Où suis-je, où allons-nous mon vieux Gauguin, de quel cauchemar il me faut espérer pouvoir me sortir ?

L’Amour tombé des nues

Un samedi du moyen âge

Une sorcière qui volait

Vers le saba sur son balai

Tomba par terre

Du haut des nuages

Ho ho ho madame la sorcière

Vous voilà tombée par terre

Ho ho ho sur votre derrière

Et les quatre fers en l’air

Vous tombez des nues

Toute nue

Par êtes vous venue

Sur le trottoir de l’avenue

Vous tombez des nues

Sorcière saugrenue

Vous tombez des nues

Vous tombez des nues

Sur la partie la plus charnue

De votre individu

Vous tombez des nues

On voulait la livrer aux flammes

Cette sorcière qui volait

Vers le sabbat sur son balais

Pour l’ascension

Quel beau programme

Ho ho ho voilà qu’la sorcière

A fait un grand rond par terre

Ho ho ho quel coup de tonnerre

Il tomba d’l’eau à flots

Et l’eau tombe des nues

Toute nue

Éteint les flammes tenues

Et rafraîchi la détenue

L’eau tombe des nues

Averse bienvenue

L’eau tombe des nues

L’eau tombe des nues

Et la sorcière se lave nue

Oui mais dans l’avenue

L’eau tombe des nues

Qu’elle était belle la sorcière

Les présidents du châtelet

Les gendarmes et leurs valets

La regardaient

Dans la lumière

… et un éclair qui brille

Et c’est vos yeux qui scintillent

… et votre cœur pétille

Nous sommes sourds d’amour

Et nous tombons des nues

Elle est nue

Oui mais notre âme est chenue

Nous avons de la retenue

Nous tombons des nues

Sorcière saugrenue

Nous tombons des nues

Nous tombons des nues

Qu’on relaxe la prévenue

Elle nous exténue

Nous tombons des nues

Et je…

Mais tombe des nues

Tu tombes des nues

Le monde entier tombe des nues

L’amour tombe des nues

Et vive les femmes nues !

Robert DESNOS

(Recueil : « Les Voix intérieures »)

Ô Paul, se pourrait-il qu’aux Maldives aussi, les chiens fous qui gardent l’esprit sein aux belles vahinés, leurs mettent à l’idée des goûts de prothèse ? Une catastrophe écologique à faire mourir de vrai le Grand Jacques. Tenons-nous en dehors de la décadence, de toutes nos dernières forces vives. Oui, oh ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Niala-Loisobleu – 30 Août 2013

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Le jour en entrant par mon oeil droit, se retrouva l’ordre dans le flou. Posant les pieds hors de la tranchée du front où s’était déroulé mon combat intérieur, je fis chauffer l’atmosphère. En appelant  Arletty à l’ô, tel le Nord pour ne pas marcher sur la tête, comme cette nouvelle génération humanoïde qui n’a plus rien d’humain. Protester à juste titre pour 5 euros piqués à l’étudiant et applaudir ensuite au transfert footbalistique du siècle qui va octroyer au récipiendaire un salaire mensuel de 30 millions d’euros…mais c’est pas possible….je cauchemarde…que vous reste-t-il de conscience mes frères ?

Niala-Loisobleu è 5 Août 2017

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VIDE-POCHES


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VIDE-POCHES

Sur la place vide je n’ai pas eu à tendre le cou pour sentir battre l’artère du chemin de taire. La poste a mis ses boites à lettres sur le parking pour que les voitures qui stationnent s’adressent à elles. Quelques mots en pensée, au dehors d’une carte-postale, ça possède plus de relief qu’un restant d’assiette sur une nappe de brouillard. Les pigeons de là me paraissant domestiqués par l’usage des miettes, je continuai  jusqu’à la lisière du coin inaccessible en voiture. Besoin de me retirer au creux du tissu charnel, là où la touffe d’herbe ne craint rien du desserrage du bouchon de vidange. Et du vent porteur  il y en a. Dessinant le contour d’un trait léger, j’appuyai un peu plus fort au Centre. C’est émouvant de recevoir la réponse instantanément. Ce qui enrobe la surface à perte de vue finit par faire croire. Comme si la vie n’était pas un tiret coupé d’aire. Le bistro qui retenait les joueurs de manille de mon enfance, ne laisse plus passer sous ses brise-bise qu’un disque de der. Ceci ne lui enlève rien de l’atout. Il est à moi, une image à jamais de mon vivant parmi les morts. Comment pourrait-on imaginer que j’accepte de commencer ma journée sans tes lèvres ?

Niala-Loisobleu – 25 Juillet 2017

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CE SOIR


 

CE SOIR

Appuyé sur l’horizon le regard se porte

à col ouvert

Quelques paroles à musique sur la portée du sens positif qu’on lui donne de préférence à ceux qui tombent à côté. Il y a dans la rondeur l’élasticité de ce qui allaite. Vivre en dépit de ce qui fait tout pour s’y opposer ce n’est pas le mauvais choix. Vu qu’en dehors du suicide peu d’options se proposent comme solution.

Une musique de Simon and Garfunkel traverse la pénombre en laissant à la lumière assez de place pour poser ses pieds. On marche, armés de cette force que rien en dehors de son espoir ne justifie. Le croyant et l’incroyant se rejoignent, une foi peut-être différente, mais voilà, les différences complètent davantage qu’elles ne soustraient.

Niala-Loisobleu – 18 Mai 2017

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MOUVEMENT D’AIR


MOUVEMENT D’AIR

Si près qu’on soit n’est jamais aussi loin

Toujours

Que deux mains coupées d’hier

Aujourd’hui

Niala-Loisobleu – 4 Avril 2017

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Notre Mouvement

Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses
Le jour est paresseux mais la nuit est active
Un bol d’air à midi la nuit le filtre et l’use
La nuit ne laisse pas de poussière sur nous

Mais cet écho qui roule tout le long du jour
Cet écho hors du temps d’angoisse ou de caresses
Cet enchaînement brut des mondes insipides
Et des mondes sensibles son soleil est double

Sommes-nous près ou loin de notre conscience
Où sont nos bornes nos racines notre but

Le long plaisir pourtant de nos métamorphoses
Squelettes s’animant dans les murs pourrissants
Les rendez-vous donnés aux formes insensées
À la chair ingénieuse aux aveugles voyants

Les rendez-vous donnés par la face au profil
Par la souffrance à la santé par la lumière
À la forêt par la montagne à la vallée
Par la mine à la fleur par la perle au soleil

Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites

Paul Eluard

in Le dur désir de durer, 1946, Œuvres complètes t.II © Gallimard, La Pléiade, p.83

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DEVANCE TON OMBRE ET SOIS VISIONNAIRE


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DEVANCE TON OMBRE ET SOIS VISIONNAIRE

Cet instant

garde-le en lunettes sonotones

sois préhominien

ce qui bouge oscille monte évapore,se montre et se cache, caméléone, s’adapte en mimétisme, fuis le modèle, invente, crée, pulse, bat, ressent, intuitive, bouleverse

c’est ta partie la plus sensible qui s’éveille

ton moi le plus intime

ton antenne

ton saut nard

juste préhensile, prégnant, précurseur, préexistant, prédéterminé, préconscient, prééminent, prédicat

n’aies pas peur

rêve parce que tu existes

fort et ô

tout de toi n’est que stimuli

ne crains pas la rouille t’as rien de métal hic

t’es que de boyaux

tendus

d’un piano aqueux

à un no bois

de seins balles

aux gambes de viole au-dessus des coucous occasionnels

la racine des violons allant des chemins

ouverts par les guitares

aux archets acérés

qui émincent le plomb des scaphandres

pour nager nu aux vagues de ton cerf-volant

invente-toi tel que tu vibres

sors aux encres chacune de tes pierres à fusil

émane comme t’es

Devance ton ombre, touche ta vérité

sois là par ta constante présence signifiée

Ne reste pas à te fuir dans un mensonge cultivé

Niala-Loisobleu- 14 Janvier 2013

A VOUS


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A VOUS

Soudain on s’aperçoit. Un jour, qu’on ne s’en était pas rendu compte, c’est entré dans le coeur et la tête à tisser, t’hisser, tellement que la côte est devenue visible…

 

Il est des heures qui nous ouvrent les mains
et retournent comme un texte fané
la leçon fatiguée qu’est le monde.

L’initiative ne nous appartient pas.
Les choses se déprennent ou s’ouvrent
comme s’il y avait des ondes, des courants
ou des motifs
qui parcourent le temps et l’espace
changent les situations
corrigent les substances
dépoussièrent des textures
et peut-être même inventent
de nouvelles manières de l’être,
des variations ou des échappements.

Roberto Juarroz

La tête de tous les jours ne va plus avec la pensée qui déborde. Les costumes étouffent par l’étroitesse de nos épaules. Comment j’ai pu faire ça de passer à côté de Moi ? Oh, vie de merde, tu m’as foutu des défis dans les bons chemins, genre Tartarin j’ai foncé, joué les Zorros et me voici enlisé dans mon bayou. Marais cage. Héron cendré, j’aime plus les lentilles, faut que transhume !

Un espace blanc de lin étale sa virginale possibilité. La toile me cligne de l’oeil. ö Amour sans Toi que serions-nous devenus. Une fausse idée de soi, un fac-similé de réussite,un projet constamment à l’étude, c’est tout le désir des autres qui est réuni là. Mais l’égo dans tout ça, il est où hein mon P’Tit-Gars. La Divine Comédie ouah bonjour tristesse…Je me ouvre, je me extirpe, je me vomis, je me transite…me purge. Les personnages sortent et entrent des petites-maisons dans les arbres. Voilà, ça grouille de vie, peins, peins ne renferme rien aimes que dans un Cri !!!!

Niala-Loisobleu – 23 Octobre 2016

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