La Herse


La Herse

par Jacques Dupin
 
 

L’océan rendait ses noyés, les débris de ses barques… J’interrogeais pour deux le délabrement emphatique du ciel au bout du promontoire. Les algues sur ton corps el le
scintillement du sel te disaient complice du turnulle el sœur du silence qui s’édifiait au fond de lui. Mon amour, le vent n’était pas plus rapide au milieu de la mer qu’à
la surface de ton ongle. Mais le vent s’est couché, les oiseaux ne sont plus. Et leurs ailes jonchent la mer. Leurs ailes, leurs griefs : nos impatiences déroutées… Je ne sais
rien de nous, excepté peut-être ce rivage qui s’éloigne dans le matin, excepté cette barque qui n’a pas sombré.

 

Flottant entre les deux zoos du comportement, le tronc commun dérivait  Sur la partie non immergée, on pouvait voir les coeurs que la flèche n’avait pas effacée. Dedans leurs initiales « N’oublies jamais que je t’aime » gardaient l’intime au journal.

Niala-Loisobleu – 20 Septembre 2017

 

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LA BOÎTE AU L’ÊTRE 4


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LA BOÎTE AU L’ÊTRE 4

A LINE PAR COURS POETIQUE

Avant de frissonner d’hiver,
des derniers rayons d’un été au soir des ânes,
la forêt sortit une essence d’arbres du placard
ne sachant parler que l’enfant

Bien avant
ils avaient commencé par connaître la peur au vagissement natal
mais à quoi cela importerait-il de savoir pourquoi certains s’en souviennent
et pourquoi d’autres grandiront tout à côté de cette empreinte ?

Les arbres qui font des parcours de conversations en ne parlant que l’enfant
s’en sont lavés le premier jardin pour s’éviter de devoir culpabiliser jusqu’au delà de la vie

Toutes les feuilles n’étant pas tombées

il était possible de noter au passage certaines fantaisies sans que l’incongru ne s’interpose
comme dans chaque prise de parole des grands

A la souplesse des branches on en voyait immédiatement la différence
pas de bois raide aux fruits moralisateurs
mais des oiseaux pleins de soleils de toutes les couleurs
aux mouvements d’Elle
et cerise sur le gâteau
le chevalier sur son cheval
allant d’un repas de l’ogre à la chambre de la mariée
sans que le serpent rendit toute digestion impossible

Line
sortie d’un autre monde
comme un de mes dessins qui griffonne avant d’attendre la question
et colorie pour éviter les fausses réponses,
en se tenant du fruit naturel
ces églantines que l’horticulteur n’a pas trafiqué en rose trompeur
allait bien à ma main
toute belette
et porteuse d’une assurance que le mystère poursuivait son existence

Aujourd’hui
Line
elle a 9 ans
j’ai rien à lui offrir d’autre qu’une humide trainée de joues
qui lui rappellera peut-être qu’au bois nous avons marché
en ne regardant que les glands dont le ventre se perforait d’une pousse
comme pour ne retenir que ce qui n’était qu’amour.

Niala-Loisobleu
18 Décembre 2014

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