NAISSANCE AVENIR


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NAISSANCE AVENIR

De l’oeil resté à l’humide de ta fenêtre

je sens le brise-bise  dévoiler l’horizon

Ce bruit de cheval allant à la forge

ventile à faire soufflet n’est pas jouer

A l’abreuvoir, sous les tuiles

le tant clair gargouille de source

naissance avenir

Les algues au rythme

vont andantes sans modération.

Niala-Loisobleu – 23 Avril 2018

 

ARBRES 1, 2, 3


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ARBRES I

Du monde confus, opaque des ossements et des graines ils s’arrachent avec patience

afin d’être chaque année plus criblés d’air

ARBRES II

D’une yeuse à l’autre si l’œil erre

il est conduit par de tremblants dédales

par des essaims d’étincelles et d’ombres

vers une grotte à peine plus profonde

Peut-être maintenant qu’il n’y a plus de stèle n’y a-t-il plus d’absence ni d’oubli

ARBRES III

Arbres, travailleurs tenaces ajourant peu à peu la terre

Ainsi le cœur endurant peut-être, purifie

Je garderai dans mon regard

comme une rougeur plutôt de couchant que d’aube qui est appel non pas au jour mais à la nuit flamme qui se voudrait cachée par la nuit

J’aurai cette marque sur moi de la nostalgie de la nuit quand même la traverserais-je avec une serpe de lait

Il y aura toujours dans mon œil cependant une invisible rose de regret comme quand au-dessus d’un lac a passé l’ombre d’un oiseau

Et des nuages très haut dans l’air bleu qui sont des boucles de glace

la buée de la voix

que l’on écoute à jamais tue

 

Philippe Jacottet

APRES UN RÊVE


 

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APRES UN RÊVE

La lune glissait simple et majestueuse

laissant ses longs cheveux de soleil

onduler blond ocré de bleu-nuit

sur le drap d’étoiles pendant par les fenêtres ouvertes entre les arbres

Avant que nous ne passions le seuil de ce soir retenu par le parfum des jasmins

nous avions longuement bus les secondes d’un jour à s’aimer

insouciants

défaits de tous les vêtements d’un quotidien au must éculé

Au point que je remarquai

le détail qui laissait tes hanches se régler au balancement de notre marche

girations de croupe

roulis des seins

comme si tu t’étais à mon image faite dame cheval

se laissant conquérir par l’état sauvage

Je te dis souvent en te chevauchant tenue par ta longue crinière

piquons des deux et allons sauter la rivière

On venait de passer le gros rocher de la pointe

écoutant le vent nous rabattre les voix de marins en escale

quand de la mousse tapissant le sol s’allumèrent les premières lucioles

Je t’en pêchai quelques unes que je piquai au touffu de ton ventre

cela le fit rire à faire claquer mes mains en applaudissements de plausir

Nous restâmes allongés dans l’espace borné par les pierres de la clairière

chambre à coucher verte d’une nuitée amoureuse

C’est là que je t’ai dit :

Emporte en toi le violoncelle de ton âme

l’archet qui s’y frotte agite la nature d’une respiration régulière

la paix qui envahit loin

a vaincu le mauvais temps

cette musique est le silence du bruit de nos étreintes

qui veulent aller au-delà de la nuit

Niala-Loisobleu

4 Avril 2017

FRAGRANCES D’UN ETE


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FRAGRANCES D’UN ETE

Le tant d’un passé d’être

a crépi son bleu

au mur blanc d’un souvenir accroché

Reste toujours un frisson

des retraites aux lambeaux

nouées aux cordes d’une guitare

qu’un chien tire sur sa chaîne au travers des notes

tenant la mémoire des promesses

La lune

éternelle

penchée à la portière du rêve

pleure des toiles

en fontaine

dans les senteurs fichées au coeur du patio

Ecrin gardant au frais

les baisers de l’Andalouse randonnée

aux bords de la Méditerranée

La route détachée

traverse

en dehors du clou

la couleur indélébile du tableau

Niala-Loisobleu

27 Juin 2016

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