ENTRE ET…


ENTRE ET …

J’entrevis la rive

où les canards

en liberté

gardaient l’apporte de son ponton

Avisant une touffe d’iris

je frappais

j’entendis sa voie me dire

Entre et…

Niala-Loisobleu

11 Février 2016

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Elle a cousu la porte, les branches et le tronc, feuilles à la corbeille


Elle a cousu la porte, les branches et le tronc, feuilles à la corbeille

J’ai vu venir la vague avant que son bruit n’avale l’arbre

Et notre roulotte ?

Echouée au plus loin de la vague

Quand tu pars sans domicile fixe

m’aime plus une poussière de tes seins

ne fait voler les frissons de ton cou

Des fleurs imprimées sur ta jupe

plus une feuille ne couvre tes épaules

Ton claquement de mains

est fichu

il descend en châle à tes talons

casser la voie

Niala-Loisobleu

8 Février 2016

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Un parapluie dans la rue et du vent, un bateau de papier froissé


Un parapluie dans la rue et du vent, un bateau de papier froissé
D’odeurs d’herbe en attente
à la page précédente
elle se balade en morceaux
par des fissures d’escalades
que le vent furieux
sort de sous les jupons de la tempête
Indécence
énumérée
lune après l’autre
la pensée s’accroche aux poussées
au temps qu’elle peut
Danger de submersion
les mots
ont péris en mer
dans le froissé
du bateau de papier
Niala-Loisobleu
8 Février 2016

A FAIRE VA SANS DIRE


 

 

A FAIRE VA SANS DIRE

Accroché aux tringles des branches le rideau de la nuit se frotte les paupières. Au pied des tables les souris s’empressent de manger les miettes de sommeil. Je suis sorti promener mes pieds nus vers 2 h, un bruit d’idées m’ayant tiré du lit. En entrant dans l’atelier j’ai vu mon travail d’hier. Entre un dialogue et une promenade ailleurs, on se retrouve parfois, le nez chaussé d’un autre regard sur le chemin pris la veille. Le bruit qui réveille vient justement du tableau qui appelle à la reprise après une gestation. Germination créative.
Cette heure nocturne est propice, elle révèle mieux qu’en plein jour, les chemins qui ouvrent sur le but immatériel. Nous tournons au bout d’une ficelle, accrochés pour un temps à un vieux manège installé sur une place de la terre . Cheval de bois qui monte et qui descend en compagnie du carrosse et des trois petits cochons. Sous l’action de la lune tout se met en place. Une autre marée est en marche, pleine de plancton frais, renouvelée d’autre écume, vigoureuse comme une jeunesse nouvelle.
Ne laisser personne venir troubler cet instant de mon éphémère. L’intimité est au point le plus élevé, je peux sans crainte converser avec ma folie. Est-ce que la mort prend les souvenirs en mémoire ? J’entends sourire la cabane. La plage est en musique. Les éclats de coquilles scintillent de leur nacre. Les messages du Télégraphe viennent se poser sur ma palette. Voici le bleu, les ocres et les verts-résine, les jaunes-cabanes, des grands A pour l’inscription-maritime des barques. L’amour est servi, ses deux seins sur le plat.

Niala-Loisobleu

27 Janvier 2016

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APPARENTS DANS LE RIEN


APPARENTS DANS LE RIEN

Les yeux au creux des cheveux où ton cou se cache du vent

juste penser mourir la virgule de ces mots habillés

pour en allumer tout simplement d’autres nus

Les absences de simulations de carrière soulèvent le m’aime réel besoin

Ce qui dresse nos pierres l’une sur l’autre

en restant libre d’adoubement seigneurial

retrouve le souffle originel

quand la cathédrale faisait d’abord son tracé au sol

sans penser aux prolongements  a tirer de l’harmonium

Intercalons-nous – en parenthèses – dans les faits divers en boucle

Pour vivre-là

où l’amour ne fane pas

Sans revouloir mourir d’une érosion au quotidien

triste chaussure de vair attelée aux restes de la citrouille du carrosse imaginé.

N-L 25/01/16

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LE PARLOIR DU CADDIE ENCOMBRANT


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LE PARLOIR DU CADDIE ENCOMBRANT

Comment laisser au sort de la remise le fond d’un vert, cette rouillure d’un été qui automne, crispé sur sa chaîne. Je n’aime pas avoir les doigts qui grincent, il suffit du vent chargé de bourrasques humides pour battre le volet sur ses gonds. Impossible dans un obscur ambiant de mesurer le diamètre de la quadrature du cercle.Pas plus que d’avoir soif ça pourrait rafraîchir d’ouvrir un flacon de musique baroque pour le boire en jam session. C’est la raison pour laquelle les journaux n’ont pas de fleur en bouton à leurs manchettes. Un bruit court, voilà que ça réduit le marathon.On a, ou on a pas, l’esprit du déménageur. La vieille maison disparait dans l’épaisseur de la réverbération des idées à dormir debout. Pourquoi aurait-on besoin d’une chambre à louer quand on dit du mal du lit ? Déjanter de nôtre sentier où tout dire sur l’absurdité galopante.

Notre sentier

Notre sentier près du ruisseau
Est déchiré par les labours
Si tu venais, dis-moi le jour
Je t’attendrai sous le bouleau

Les nids sont vides et décousus
Le vent du nord chasse les feuilles
Les alouettes ne volent plus
Ne dansent plus les écureuils
Même les pas de tes sabots
Sont agrandis en flaques d’eau

Notre sentier près du ruisseau
Est déchiré par les labours
Si tu venais, fixe le jour
Je t’attendrai sous le bouleau

J’ai réparé un nid d’oiseau
Je l’ai cousu de feuilles mortes
Mais si tu vois sur tous les clos
Les rendez-vous de noirs corbeaux
Vas-tu jeter en flaques d’eau
Tes souvenirs et tes sabots ?

Tu peux pleurer près du ruisseau
Tu peux briser tout mon amour
Oublie l’été, oublie le jour
Oublie mon nom et le bouleau…

Félix Leclerc

Qu’est-ce qui pleut nom de dieu, y faut que j’me sauve les yeux, quand ça retrousse l’air d’une chanson d’amour, on voit plus que les dessous d’une valse à l’envers

Niala-Loisobleu

8 Janvier 2016

https://www.youtube.com/watch?v=gMA4l1biHng

GILLES D’UN CHÊNE


 

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GILLES D’UN CHÊNE

Plus rare qu’un jardin des plantes

c’jardinier là

m’fait la bonne soupe

Ses yeux me chantent les pattes de l’alphabet

comme la pluche qui retient la vie t’à mine

j’aime le rugueux du coeur

au poil

d’art t’y show

Pas la douceur du sirop

de la main qui flagorne dans l’dos

A faire  qu’mentir l’art de l’humain

Dédicace à Gilles Vigneault

Niala-Loisobleu

14 Décembre 2015

NON JEF T’ES PAS TOUT SEUL


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NON JEF T’ES PAS TOUT SEUL 

Plus rien

ficelle coupée, inerte, le cerf-volant est à taire

Dehors les derniers

cris se sont enroulés dans la bande rôle du bac à glas sons 

Qu’est-ce à dire ?

Jette l’interprétation, saisis le message, te trompe pas

l’impression encore fumante ça brûle la langue

Viens mon Coeur ne me quitte pas

Parle

dis-toi tout dans le bon sens

des mots d’encre criés
à deux mains pressées
sans hâte et sans but de victoire

de détournement de sens

Ecoute comme il faut
du remontant de la cheville
en corps dans sa chrysalide
à l’émoi du mollet ton
des plis du jeu nous, là où la cuisse dépose l’écume du jour
branlant de la fourche
pour trouver la source
sortie du tarissement d’un ailé fan trompeur

Parle plongé

nu hors du scaphandre mon Coeur
le tuba en banda empruntant toutes les venelles
à la course au tort haut
dans les rues de pampres lune
mamelles olé olé sorties des basques être
jour de criée
retour de pêche à la b’haleine

N’aies cure
du bedeau et de son éminence érodé

déroute des voies de Jeanne

Entends-toi bien

ce qui est dit en muet d’un sentiment qui s’écrit par la fenêtre

Fais place au tertre
et dense, dense, dense sur le cornet de Boris
qu’à du Tabou une idée avancée
sortie de sa tombe
prête à cracher

Non Jef t’es pas tout seul

Niala-Loisobleu

14 Décembre 2015

Quand Vous Mourrez De Nos Amours


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Quand Vous Mourrez De Nos Amours

Quand vous mourrez de nos amours

j’irai planter dans le jardin
Fleur à fleurir de beau matin

Moitié métal moitié papier
Pour me blesser un peu le pied
Mourez de mort très douce
Qu’une fleur pousseQuand vous mourrez de nos amours
J’enverrai sur l’air de ce temps
Chanson chanteuse pour sept ans
Vous l’entendrez, vous l’apprendrez
Et vos lèvres m’en sauront gré
Mourez de mort très lasse
Que je la fasse

Quand vous mourrez de nos amours
J’écrirai deux livres très beaux
Qui nous serviront de tombeaux
Et m’y coucherai à mon tour
Car je mourrai le même jour
Mourez de mort très tendre
À les attendre

Quand vous mourrez de nos amours
J’irai me pendre avec la clef
Au crochet des bonheurs bâclés
Et les chemins par nous conquis
Nul ne saura jamais par qui
Mourez de mort exquise
Que je les dise

Quand vous mourrez de nos amours
Si trop peu vous reste de moi
Ne vous demandez pas pourquoi
Dans les mensonges qui suivraient
Nous ne serions ni beaux ni vrais
Mourez de mort très vive
Que je vous suive

Gilles Vigneault

POUR CHANT J’AI


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POUR CHANT J’AI

Ramassé de gratte, du sable, un peu de craie, un morceau d’ardoise

3 citrons, 1 trou de gruyère

quelle salade

un bout de torchon

la nature morte

conte les jours

La chandelle tremble

des vents passés

remuent des chansons à rire et à pleurer

Deux mains

oui deux mains

pour chant j’ai

autant de couleurs que des toiles

au large

bleu bois flotté

Niala-Loisobleu

3 Décembre 2015

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