PASSAGE A NIVEAU


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PASSAGE A NIVEAU

Un lourd climat s’est posé sur la fragilité apparente  de l’herbe que des feuilles n’ont pas eu le temps de protéger

Les oiseaux craquent dans l’épaisseur de l’air sur des branches qui peinent à sortir

Les reliefs d’une réunion bruyante gonflent les yeux d’un matin pâteux

J’ai ouvert les fenêtres pour donner un mouvement à l’inerte sans être certain d’avoir vu le fumet du café rejoindre la vie sortant du soupirail du boulanger

Il va falloir changer l’hébergement de couche, les draps sentent le pique-assiette que le pli ne peut plus cacher dans la culture d’une inertie consommée

La bouche sèche à se fermer les oreilles dans le fatal condescendant qu’on a refusé pour soi-même au temps de l’absence de ses propres parents

Les premières gouttes d’un orage couchent la lueur des bougies, le vent couche la flamme des senteurs du jardin dans une clarté tombée dans l’escalier. Un serment de coeur avale la carte bancaire sans le moindre scrupule

Ne pas jeter le lieu où le caillou marque la clairière au refus d’intolérance, l’imaginaire a des battements de coeur audibles.

L’arbre qui parle a les jambes qui marchent sur la mer.

Niala-Loisobleu – 1er Juillet 2018

 

C’est peut-être


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C’est peut-être

C’est peut-être Mozart le gosse qui tambourine

C’est peut-être Colette la gamine penchée
Qui recompte en cachette le fruit de ses péchés
Jamais on le saura, elle aura avant l’heure
Un torchon dans les bras pour se torcher le coeur

C’est peut-être Grand Jacques le petit au rire bête
Qui pousse dans la flaque sa boîte d’allumettes
Jamais on le saura, on le fera maçon
Râpé Bora Bora, un mur sur l’horizon

C’est peut-être Van Gogh le p’tit qui grave des ailes
Sur la porte des gogues avec son opinel
Jamais on le saura, râpé les tubes de bleu
Il fera ses choux gras dans l’épicerie d’ses vieux

C’est peut-être Cerdan le môme devant l’école
Qui recolle ses dents à coup de Limpidol
Jamais on le saura, KO pour ses vingt piges
Dans le ring de ses draps en serrant son vertige

C’est peut-être Jésus le gosse de la tour neuf
Qu’a volé au Prisu un gros œuf et un bœuf
On le saura jamais pauvre flocon de neige
Pour un bon Dieu qui naît, cent millions font cortège