C’est peut-être


437003

C’est peut-être

C’est peut-être Mozart le gosse qui tambourine

C’est peut-être Colette la gamine penchée
Qui recompte en cachette le fruit de ses péchés
Jamais on le saura, elle aura avant l’heure
Un torchon dans les bras pour se torcher le coeur

C’est peut-être Grand Jacques le petit au rire bête
Qui pousse dans la flaque sa boîte d’allumettes
Jamais on le saura, on le fera maçon
Râpé Bora Bora, un mur sur l’horizon

C’est peut-être Van Gogh le p’tit qui grave des ailes
Sur la porte des gogues avec son opinel
Jamais on le saura, râpé les tubes de bleu
Il fera ses choux gras dans l’épicerie d’ses vieux

C’est peut-être Cerdan le môme devant l’école
Qui recolle ses dents à coup de Limpidol
Jamais on le saura, KO pour ses vingt piges
Dans le ring de ses draps en serrant son vertige

C’est peut-être Jésus le gosse de la tour neuf
Qu’a volé au Prisu un gros œuf et un bœuf
On le saura jamais pauvre flocon de neige
Pour un bon Dieu qui naît, cent millions font cortège

Des trains fantômes croisent des bateaux sans hommes à bord…


hourglass-1055711_1280

Des trains fantômes

croisent des bateaux

sans hommes à bord…

Le vent qui cherche à soulever le silence dans l’espoir de trouver le son de sa voix, cogne aux incertitudes des carrefours où les panneaux indicateurs manquent

Un jeu, une inconscience, des empêchements, la panne d’un orage privant de connexion ? Voilà autant de possibilités parmi le nombre illimité d’interrogations que le coeur cogne dans sa poitrine. Sur la table, le couvert non débarrassé entasse l’évier de plusieurs repas inachevés. Plus d’écoulement. D’autres priorités ont fait leur tri pour établir l’ordre d’importance réelle qu’on peut avoir.

Des trains fantômes croisent des bateaux sans hommes à bord.

Quelques citations et maximes, se joignent, pèle-mêle,  aux commentaires à côté de la plaque flottant en surface. La conduite fait du slalom pour les traverser en zigs-zags. Que de paroles d’outre-tombe s’alignent en haie au long d’un parcours s’évertuant à faire se perdre dans l’incompréhension…

Des verres progressifs sur le né de chaque jour, rapprochent la nuit à la loupe. Zoom sur le trou d’aiguille, je donne ma langue au chas pour que le fil repasse et me recouse au bien-être qui ne pensait pas chanter faux en s’étant défait du mal de do.

Niala-Loisobleu – 14 Septembre 2016

updown

EN SORTANT D’UNE CERTAINE PEINTURE


lunaaaa

EN SORTANT DU TABLEAU

Me brisant, la chute décrypta en un instant des jours de course au sac. Que les oiseaux en devenaient noirs.. Boum.Tant pis pour la toile, en la perçant c’est comme repartir tapis volant.Un trou? La meurtrière à lumière peut-être ?

Du haut des tours le panorama entre dans le moindre détail. Du crénelé de soi-même défilent les chapitres.. Questions labourées, l’automne se blottit le semis aux plus fertiles. La réponse lève. Dans l’ocre terre percent de minuscules points vers.

Arrêter. Ne plus peindre, écrire d’abord. Vox je t’écoute sans brouillon. Lettres capitales. Epitre. Heures riches ?

 Le feuillage éclairé – 2

La voix était d’ironie pure dans les arbres,
de distance et de mort,
de descellement d’aubes loin de nous
Dans un lieu refusé. Et notre port
était de glaise noire. Nul vaisseau
n’y avait jamais fait le signe de lumière,
tout commençait avec ce chant d’aube cruelle,
un espoir qui délivre, une pauvreté.
C’était comme en labour de terre difficile
l’instant nu, déchiré
où l’on sent que le fer trouve le coeur de l’ombre
et invente la mort sous un ciel qui change.»

Yves Bonnefoy,

(Le chant de sauvegarde, extrait de Hier régnant désert)

Avec timidité le sourire se remet en marche. Sur les pierres le son de l’écume blanchit les passages. On dirait que le soleil avale les carreaux. Il manque la rage, la vague s’est faite étale. Temps mort. Je me regarde de face. Quel baume mettre à la douleur ? Les maux débusqués demandent l’attention. Convalescence. Le cheval ira en alpage, l’air d’altitude de lui redonner confiance en lui-même. D’oublier de guérir les autres. Se porter à la partie accessible du graal. Ulysse, rappelles-moi…

Reste du feu sous la cendre. L’âtre n’a pas refroidi ses pierres. La crémaillère tend les bras et la table allonge son bois. Du bleu ramure de l’intérieur. La saison d’automne fait ses coupes avant la vendange. Le printemps ne monte que de la chute des feuilles

Niala-Loisobleu

18 Septembre 2015

Johnny Palacios Hidalgo 1970 - Peruvian Surrealist painter - Tutt'Art@ (1)

https://www.youtube.com/watch?v=KTtZhaDZfyk