Poèmes Païens


 Poèmes païens

C’est peut-être le dernier jour de ma vie,
J’ai salué le soleil, en levant la main droite,
Mais je ne l’ai pas salué pour lui dire adieu,
J’ai fait signe que j’aimais bien le voir encore : rien d’autre.
 Fernando Pessoa  (Poèmes païens)

Au bord du ruisseau des traces animales conservent le point d’eau.


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Au bord du ruisseau des traces animales conservent le point d’eau.

 

Nous avançons de la main, des marques d’yeux au fond des poches de notre perception.

Ni le bruit racoleur d’une chanson dissimulant son lucre derrière du sirop, pas plus que la sortie de chez le coiffeur de la nouvelle tête du présentateur, ne pourront faire du fond de nôtre âme un étal de foire.

Tu n’as pas changé l’intérieur de tes seins en regardant la vitrine d’un soutif au balconnet provocateur. Il peut sentir la frite, le marchand de moules ne nous a pas formaté. Ta peau est bien dans la mienne pas besoin de me pincer.

Au bord du ruisseau des traces animales conservent le point d’eau.

Tu dors au milieu de nôtre chemin quand la nuit se fait jour. J’ai ôté les fers de mes chaussures pour ne pas rendre les étoiles filantes hésitantes. Le ciel contient dans l’armoire de ses gros nuages tant de rêves bleus. Chacun est écrit sur ton do. Musique lancinante que tes reins fredonnent au rythme de la vague des miens. Reste contre moi. Mon ventre gouvernaille au centre de ton chenal. Les arbres morts n’iront pas prétendre redonner poumon à l’Amazonie, nous en plantons de vivants tous les jours de souffrance, sans pépins,  contre les mauvais serpents du verger.

J’ai vu saigner ma nudité quand tes lèvres l’embrassant, ont fait couler la couleur en paroles de silence de tes aisselles au bastingage de ton étreinte mon Amour. Ne m’attends pas je suis là mon Poisson-Chat, dore en corps.

Niala-Loisobleu – 20/05/16

 

10.05.16 - 1