MISE A L’Ô


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MISE A L’Ô

« Si tu veux construire un bateau,

ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres,

pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose…

Si tu veux construire un bateau,

fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes

le désir de la mer. »

.Antoine de Saint-Exupéry

 

La première ligne est à l’écume sans que rien ne barre face à elle. De l’hostile juste une trace d’enclume laissée en post-scriptum sur une ligne de nuit du livre de bord

 Le tranchant de l’étrave s’est écarté des filets de pêche. Sur l’horizon les écluses se remplissent  du retour du désir. La vigie à l’écoute ne quitte pas l’ancre des yeux prête à venir au premier signe d’éveil

Marée forte

Odeur de flux

Les odeurs du pore ont les ailes déployées sur les marques du lit laissées en sillage. L’horloge rancunière bat la tempe d’un reste de doute laissé en aval pour garantir l’acceptation cochée en petites lignes. Amarre submergée que le scaphandrier lui-même ne trouve au noir des profondeurs de l’abysse. La murène embusquée dans son repaire est un potentiel danger soutenu par la clarté publicitaire d’une fausse annonce de fond clair.

Grains de vent risant la surface  au-dessus des carcasses des péris en mer. Hissant l’alizée j’arbore pavillon bleu pour bien identifier mon désir d’aimer sans affûts chargés cachés derrière les écoutilles….

Niala-Loisobleu – 29/09/18

AIMER AUTREMENT


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AIMER AUTREMENT

Devant l’impression figée qui m’agite quelque chose en moi se refuse à se résigner. Je sens la sécheresse du ton regimber. L’oeuvre n’est pas à craquer. Les toiles ont gueule ouverte, tendant la gorge à la goulée , du bleu, du blanc, oui une pointe de rose, il faut savoir revenir en arrière et peindre dans l’esprit mis à jour. L’art ne transcrit pas  il crée.

Ces mains, ces visages il faut les réunir autrement. La clarté les appelle au levé d’un autre jour.

Niala-Loisobleu – 3 Juillet 2018

MOUVEMENT D’AIR


MOUVEMENT D’AIR

Si près qu’on soit n’est jamais aussi loin

Toujours

Que deux mains coupées d’hier

Aujourd’hui

Niala-Loisobleu – 4 Avril 2017

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Notre Mouvement

Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses
Le jour est paresseux mais la nuit est active
Un bol d’air à midi la nuit le filtre et l’use
La nuit ne laisse pas de poussière sur nous

Mais cet écho qui roule tout le long du jour
Cet écho hors du temps d’angoisse ou de caresses
Cet enchaînement brut des mondes insipides
Et des mondes sensibles son soleil est double

Sommes-nous près ou loin de notre conscience
Où sont nos bornes nos racines notre but

Le long plaisir pourtant de nos métamorphoses
Squelettes s’animant dans les murs pourrissants
Les rendez-vous donnés aux formes insensées
À la chair ingénieuse aux aveugles voyants

Les rendez-vous donnés par la face au profil
Par la souffrance à la santé par la lumière
À la forêt par la montagne à la vallée
Par la mine à la fleur par la perle au soleil

Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites

Paul Eluard

in Le dur désir de durer, 1946, Œuvres complètes t.II © Gallimard, La Pléiade, p.83

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TEMPERE AZUR


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TEMPERE AZUR

A bord de fenêtre

je géranium l’étreinte de deux pigeons

le ciel se fait colombe

l’amer descend

un  bateau mouche le courant mort voeux…

Niala-Loisobleu

2 Novembre 2016

Ma destination


Ma destination

Nul autre bruit

ne montre

la moindre idée d’un trouble

Mon coeur

pourquoi irait-il regarder au dehors

il sait que le feu quand il brûle

n’éteint que les forêts sans voies

des trains taris d’ô

Au bois flotté

blanchi par le sel

il s’en remet

aucun hasard

allongé clair

sur fond noir

de la ligne

d’horizon bleu

tracé à son cap

Niala-Loisobleu

8 Février 2016

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AQUA-TINTA


AQUA-TINTA

Dans l’enfilade des colonnes

le passage frissonne

d’une perspective

ouverte au coeur d’un amas d’écarts

Ôtez le sparadrap des taire

des arbres neufs de printemps au bord du mois

végètent

perdus entre deux parois d’une cheminée

Déchirant le fond sans teint  d’un horizon rayé

voici venir

des petites-mains d’enfants

saisir l’écope des nuits

pour coudre le soleil au donjon de leurs châteaux

Nous sommes étrangers au commerce du sentiment

Partir ?
Et non

Rester fidèle aux pensées visionnaires

sans autres cordes que celles des guitares

Gorge bleue

chuintant de nos salives rauques

que la tessiture amarrée au ponton libère crescendo

Amphore pleine

à venir des huiles essence ciel

que tu m’as mises à la voile

tout le temps que tes cils ont peint

au tempo de leurs aqua-tinta

dévoyant l’acide au bénéfice du miel…

Niala-Loisobleu

26 Février 2016

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