EN ATTENDANT


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EN ATTENDANT

Un sourire non déguisé renvoyant le ciel au coeur de son oeil se gobe tous les nuages. L’image s’avale, se liche, sans mâcher. Un rond de jambe quitte la cuisse à cheval sur mes épaules comme une page à écrire un besoin d’aimer qui enverrait le générique du film de notre voyage au jardin pour grainer. D’un bond des talons le rideau s’ouvre. Mes bras se sont laissés aller à se nouer autour de ton apparition continue. Dans la veinule du nu des branches elle sève en corps Les dernières feuilles finissent d’écrire avant de rejoindre le sol. Quand tu remonteras sur la route cherche les bornes où j’ai laissé un morceau de mon nom. Il commence par un A majuscule entre la parenthèse de tes jambes. Bruit d’eau qui se répand, on éponge pas toujours ce qui vient de soi. Le geste qui sauve des jours creux où la neige se met à faire noir. Les chevaux que nous montons se refusent à faire la statue équestre d’un sujet royal, trop rebelles pour ça. Dans leurs fontes il y a du papier et un crayon, un pinceau et des tubes. Quelle Epoque nous écrivons là au fronton d’un édifice comme si lui manquait l’achoppement. L’après-midi s’écoule, j’ouvre au chant de ce coin sauvage qui garde au coeur des odeurs intimes. Dans la salle à manger j’ai laissé la chaise de Vincent sur le rayon qui descend du grenier par la volée d’escalier. Rayon bleu. Moelle épinière de notre tenue droite, ber du bord de mer où la coque attend le retour de l’écume. Tu ne dois pas en être loin, en collant mon oreille d’indien au rail de marée j’ai entendu ton souffle…

Niala-Loisobleu – 23 Octobre 2018

LA MAISON EVENTREE


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LA MAISON EVENTREE

 

Les arbres se retiennent les feuilles avec peine, le froid est brutal, de canicule on passe à en-dessous de la ligne de flottaison, au point qu’à l’entrée de la chambre d’amour les bouées ont parti migrer un anti, sorte de vieux beau plein aux as, misère, , si les repères se cherchent un sou teneur. La maison éventrée fait comme une tire-lire qu’on a cassé. Elle faisait pourtant rien de cochon dans ce coin bucolique, ma poésie est violée d’un regard aigri qui passe le seuil des orées. Tant de rêves que les pierres s’étaient gardées dans les lézardes, pour que les coins de cache-cache des enfants portent à vivre dans un monde qui meurt…

 

Niala-Loisobleu – 2 Septembre 2018

MAISON DE PIERRES


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MAISON DE PIERRES

Roulant à la remontée

la montagne

soulève haut

sa jupe de campagne

Debout sur les jambages de sa longue cheminée, son intérieur crépite de bonheur; on peut accrocher le bouquet du charpentier

son poil air hisse, la barque de la voie romaine ressortie livre amphore d’huiles essentielles et vins volcaniques au grain de peau…

 

N-L  20/07/18

Telle douce


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Telle douce

 

Telle douce et entêtante
à ma porte
l’odeur des brebis

les mêmes mots vont
et reviennent, les autres
jamais, les mêmes

s’aiguisent se lacent
et se perdent

dans la chair
dans le drap du mort

j’étais dieu dans le feuillage

la membrure de l’ordinateur
a mis le phallus en croix

tel le souffle expulsé
du mufle d’un taurillon

tel l’effritement du pied
dans la mer.

Jacques Dupin

L’entêtement stupide d’un ciel qui a cassé le gouvernail échoue au soleil

les remugles d’un ratage ondulent sur le début des parties claires

pourtant rien ne montre d’à priori dans l’idée que ton sabot résonne

je suis rentré à ton école en auditeur-libre, tu peux allumer les chansons d’amour aux élèves je ne parlerai que d’oreilles

les cornes laissent que le temps de pose aux pages, nous nous sommes pas finis de lire…

Niala-Loisobleu – 13/06/18

 

PETITE HERBE


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PETITE HERBE

Vieilles chandelles de mèche avec hier

froideur d’un extérieur caché je ne sais où.

Ma charrette a saigné l’herbe tendre

deux rails restent au pré

humides de rosée

 

Qu’importe les cris des musettes, les musiques des vins blancs, les vagues en remous de bulles pas pâles, les champêtres matins d’orages au bord d’une éponge à effacer la craie d’un calcaire de tartre à la crême, les foulures de chevilles, les entorses de tenons, la petite mort prend son aise à héler le rabot pour tirer la languette de la chevillette qui chérira unanimement le membre inscrit. Manifestement solidaire.

D’un coeur croisé

sorti

le rouge-gorge

a chanté.

Ah que la lune est belle, vierge de squats indélicats

Vive la marée !

Ma campagne-maritime est au zénith des navigants

Petit grain bleu-horizon

la pelle ouvre un sillon

pour germer l’innocence loin de l’incompréhension.

Mon coeur cabane

ma Muse

au-dedans de son espace-libre

Elle Emoi ramons

Niala-Loisobleu – 19 Juillet 2017