DIMANCHE EN ATTENDANT


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DIMANCHE EN ATTENDANT

Etendu aux plis du désert il s’épilait le vide de la coquille, pour laisser la chambre allouée soulever ses épaules à la pensée onduleuse des chameaux. Et moi pourquoi pourquoi pour moi, n’y aurait-il qu’une succession de fils fugueurs et de prometteuses ne tenant pas en place ? Mon enfance c’est vrai, a d’abord très bûchée à côté du programme…

Les yeux enfouis dans toutes les directions, il se dit

– Où que je regarde je ne vois que des bosses

pourtant mon Ami le vent

n’ignore rien de mon penchant à mettre les choses à plat

– C’est vrai mais tu rêves trop, me répondit-il en m’envoyant une poignée de grains dans les yeux

– Vois les choses en face

tu crois qu’il suffit d’être naturellement bon pour que le tant soit beau

c’est pas parce que tu vois le vrai apparaître en dépit des efforts du faux pour paraître

que tu vas initier un autre art de vivre

Cette manie des hommes de faire la roue

elle n’a nul besoin de la générosité

Tu donnes ils prennent

la simplicité ne mène à rien

le compliqué voilà comment l’homme se fait paon

et il adore

Le voilà devenu héros

Les grands mots du je au nom du nous

tu parles

c’est l’incroyant qui se devient dieu tout seul

de sa main

réflexe inconscient du mortel qui veut gagner l’éternité

Moi moi moi

c’est bien vrai ça que nous sommes tous égo

Le sable tournant le dos au sot

pris l’appel

et d’un élan du coeur

plongea dans la mer

en laissant les châteaux aux assauts de l’ô

Aux fonds du fond

il écouta le Capitaine se tenir la barre devant droite

monta au devant de la proue

caressa le rêve de la Muse en approche et descendit remettre le cap dans le bon sens.

Niala-Loisobleu – 11/03/18

 

AU BOIS DE VENT DEBOUT


 AU BOIS DE VENT DEBOUT

Sans autre bruit que le doux gargouillis de la tendre fontaine, au milieu de ton patio, les géraniums tendent le coup depuis les étages . Espoir né d’une simple curiosité ? Que nenni ma chair, besoin viscéral d’humidité, que cette période de l’année excite davantage. Côté rue, du matin jusqu’au soir les formes à la limite du lascif, passent sous les balcons, en cachant si peu, qu’à dessein les pauvres ibis culs mettent tout dans les échasses pour ne pas montrer de signe d’affaissement ostentatoire. Bon, ça c’est dans la calle, puisque vu la chaleur, on pourrait se croire dans la rue de n’importe quel village andalou au moment du zénith.
Sais-tu que ton bruit d’eau, fait buer les tomettes au point qu’en sortant du lit, le pied annonce immédiatement la couleur, en marquant de son empreinte la vieille envie qui passe l’humanité à gué, depuis des millénaires. Dans le fond, sans doute ce qui motive l’espoir
Ah, les hommes, ils en ont trouvé des trucs, des machins et des choses, mais aussi inventifs qu’ils prétendent être, en dehors de certaines pratiques castratives de cons frairies obédientielles où s’amuser conduit à des manèges diaboliques de traitement sévère à base de plusieurs rations de privations diverses par jour
Impossible dans ses conditions que ton p’tit jet d’ô ma Dame, ne foute pas le feu sur une grand échelle….pourquoi ? Ben Bouffi parce la femme, à la fourche, elle a, aile ah, le plus sûr des lance-pierre.
Chat docks ?
Non cale à soutra…
Oh qu’il est con !
Ben tu crois pas si bien dire..
Excuse Milady…et j’ai ramassé mes pro visions, refoutu le cas dit dans la guérite à panier, pour retrouver le bien-être du patio. En plein mois d’Août, 50° à l’ombre au beau milieu de la Sierra Nevada, que si t’en trouve un qui fait son jogging sur la ligne médiane, j’te donne la queue et les deux oreilles d’office. Le patio c’est l’aire conditionnée sans péage. Où, parmi les jarres et le petit jet d’ô, tu restes en apnée un long moment avant de remuer les doigts. Et là, au premier qui bouge, tu vois des papillons bleus qui sortent en même temps que t’entends mieux la mer sortir du coquillage, à côté du dragon sur le Mont. Porté sur le tapis de parfums orientalistes, te voilà qui volute au bout de ton bâton de berger, pour qu’au bout du conte, t’alpes la transhumance à dire niet à l’éternel retour at home. Des fois que l’autre, Jupiter, aurait ses foudres, on pourrait se faire limoger de congés mérités. Baignez-vous dans l’ô séant mes Chéris, la trempette faut en profiter pendant que la mer est gratuite. Avec ou sans caleçon selon vos inclinations. Vive la Liberté !

Eux, entre tant, les arbres n’avaient pas bougé d’une mèche, des verts allant d’un bout à l’autre de la gamme, tenaces comme un amour qui ne veut pas décrocher. Animé par une foi venant de la tripe et tenant à flot, que ce soit une saison ou une autre. On sait que la nature  a un rythme, ses caprices ne lui sont induits que par la main de l’homme. Toujours au travail, les trois-huit, jamais en vacances. Moi, ce que j’en ai appris c’est en suivant ses chemins sur les cinq continents. Une leçon sans égale. Quelque chose qui en matière d’amour porte au respect. Pendant des années à longer, je suis resté debout, allant sans coup férir vers cette clairière où nue, tu m’as un jour d’été, montré le Centre.

Niala- Loisobleu – 2 Août 2017

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Tamara de Tempicka