VERT UN JARDIN


 

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VERS UN JARDIN

J’entends la suffocation de l’herbe jusqu’au caillou, quand l’âme bute contre les volets clos.

Dans le noir, tends les bras, avance, ici tu sens le dossier de la chaise, avance encore, plus à gauche, oui, c’est bien un battement de coeur que tu entends.

Tu arrives à la cheminée, pas besoin d’allumer, accroupis-toi et souffle doucement sur les braises que tu aperçois.

Le facteur est en route, tellement d’amour dans son bouquet qu’il siffle en pédalant, pourtant ça monte…

Le voici mon Liseron, sauvage, mon calice

Niala-Loisobleu

4 Décembre 2015

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ETRANGES SONT LES VOIES NOCTURNES DE L’HOMME


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ETRANGES SONT LES VOIES NOCTURNES DE L’HOMME

Ce matin me voici à écrire à la mélancolie qui habille un quotidien de tant de circonstances atténuantes, que je la montre pour qu’on sache sa part de vérité. Son juste lamento, sans que je n’ai perdu mes ongles à lacérer le mauvais sort, au nom de ce qui en nous doit vivre au premier rang sans céder à une souffrance indiscutable.

Toi qui a mal je ne t’en aime que davantage. Et moi l’ara-qui-rit, je choisis un des plus noirs oisos qui soient :

Georg Trakl

Poète des lacs sombres, des décadences et des transgressions, Trakl est le poète contemporain le plus dérangeant. Étranges sont ses voies nocturnes, et il reste un étranger pour tous. Maléfique sa poésie, éclatante et perverse son écriture.

« Qui pouvait-il bien être ? » demandera Rilke juste après la mort de Trakl. « Je suis à moitié né, je suis complètement mort », disait lucide Trakl.

Trop de réponses vont tuer la réponse, on peut juste s’approcher un peu de ce poète en éludant sa complexité et son sens du religieux très personnel, Pain et vin, ceux de la religion mais aussi ceux qu’il apportait aux prostituées les soirs d’hiver passent dans son œuvre.

Mais plus encore la neigeuse nuit, est dans ses mots qui sont « une croix de sang dans l’éclat des astres ». Il se voyait comme un pauvre Kaspar Hauser, l’homme sans identité, l’étranger total.

Une poésie noire et glacée

Issue des débris pourrissants de l’Europe austro-hongroise, de la joyeuse apocalypse viennoise, du nihilisme féroce berlinois, une poésie noire et glacée a vu le jour : la poésie expressionniste de langue allemande. Pressentant les bruits terrifiants de la grande « guerre-boucherie » qui s’avance dans les tranchées des têtes, toute une génération de peintres, d’écrivains hurlera avant de disparaître, broyée devant la bêtise coagulée en haine répandue. Il aura retransmis le crépuscule métaphysique de l’Occident.

D’ailleurs « Occident » est l’un de ses plus beaux textes. Il est profondément l’homme du déclin et il n’aura de cesse de décliner.

Trakl est né à Salzbourg le 3 février 1887, il est mort le 3 novembre 1914 à 27 ans.

Il était pharmacien militaire, pour mieux se rapprocher de ses drogues. Sa vision de la boucherie de Grodek, entre le 6 et le 11 septembre 1914, le marqua au tréfonds. Il fera une tentative de suicide pour ne plus voir au fond de lui tous ses corps déchiquetés, ces dormeurs sombres au front fracassé.

Trakl est mort autant d’overdose de cocaïne une nuit de 3 novembre 1914 à l’hôpital psychiatrique de Cracovie que d’overdose du monde en sang. Il demeure, sans doute le plus grand de ces sacrifiés, comme Franz Marc, August Macke, qui surent jusqu’aux bouts des « champs d’horreur » parler de beauté. Nul n’aurait connu sa poésie et son théâtre sans le dévouement de son éditeur Ficker. Et depuis il est le soleil noir de la poésie allemande. En 1925 ses restes sont ramenés en Autriche près d’Innsbruck, pas si loin de vienne qu’il détestait. Une seconde vie commence dans la conscience littéraire européenne. Il devient la voix du malheur dans l’écrin du lyrisme proche de Novalis, avec des formes qui semblent rassurantes, – sonnets, quatrains -, mais qui pervertissent le genre.(Source Esprits Nomades)

Mélancolie

L’âme bleue s’est refermée muette

Dans la fenêtre ouverte tombe la forêt brune

Le silence des bêtes sombres ; dans la profondeur meule le moulin

sur le chemin,, les nuages dévalent,

Ces étrangers dorés. une cohorte de coursiers

jaillit rouge dans le village. Le jardin brun et froid

L’aster tremble de froid, sur la clôture peinte tendrement

l’or des tournesols est déjà presque enfui.

La voix des jeunes filles, la rosée a débordé

dans l’herbe dure et l’étoile blanche et froide.

Au milieu des ombres chères vois la mort peinte

chaque face pleine de larmes et fermée sur elle-même.

Georg Trakl

Je n’ai de mal que d’aimer tant le bonheur passe par la souffrance combattue .

Niala-Loisobleu

13 Novembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=qzOmPUu-F_M

CHAQUE MATIN D’UN TANT QUI REFAIT SA VITRINE 1


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CHAQUE MATIN D’UN TANT QUI REFAIT SA VITRINE

Chaque matin d’un tant qui refait sa vitrine, le changement d’ouverture se demande à quelle heure il pourrait se vouer l’essaim. Y a toujours les gros titres que le soutif a du mâle à maitriser. Ils font la hune, sans crier taire, vu le rôle d’est-ce-ta-fête qu’on leur a définitivement alloué. Et puis toi qui gonfle du bulbe, as-tu pensé à leur bonté naturelle, les gros ils ont une compassion pour le lecteur myope qui n’existe pas dans les alinéas des conditions d’assurances. Sont que pour des tournées d’inattention. Bien que mes doigts manifestent une émotion non rentrée devant les beaux nibards, là, mes mains con descendent à pas mettre à l’index. J’suis qu’un manuel – n’ayant rien à voir avec le Valls heurt de nôtre roi faits-néant- je me presse de préciser, vu la confusion générale du mot ment, qu’on lance comme une vérité sans appel.

Aujourd’hui c’est lessive si je reviens dans mon enfance. Après un Dimanche propre, chez moi on va pas à la messe, ma mère sort la putain de grosse lessiveuse et se la colle cul au feu, vache. Je me barre top content de retourner à l’école, tellement ça va puer le bouilli de sueur. Elle a mis des boules de bleu dans l’eau. Paraît que ça blanchit le linge. J’aime pas trop. Mon idée du bleu est noble. Elle est loin de vouloir boucher les yeux du contribuable. En aparté, fur et mesure que j’écris, je constate qu’en français énormément de mots commencent par con en première syllabe. Pas étonnant qu’on soit dans cette panade. Aparté, moi c’est le cas fait qui m’intéresse. J’chui pas de la race des causeux, des qui sont en toutes saisons atteints de gastro chronique du verbe. Comme disait Léo, vu que je suis de ceux qu’on jamais de papier sur eux, ça explique. L’herbe ça peut torcher sans que ça remonte polluer la canopée.

A deux mains, si vous l’voulez bien …

Niala-Loisobleu

9 Novembre 2015

Low Tide by Baden Bowen

https://www.youtube.com/watch?v=lAPkO_7kL3k

ETAT DES LIEUX 7


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ETAT DES LIEUX 7

L’une après l’autre les maisons blanches se décrochent des arbres. La mer s’éloigne des poissons, les pieds de vignes se jettent dans le  vain. Un ciel sans nuages devient un mouvement  sans têtes à faire voyager quand on est couché sur le dos. C’est le cinéma La Pagode qui décroche du plafond. Mes milliers de pas ne se seront rassemblés autour de ma rue de Verneuil que pour rencontrer l’épars de tout ce qui se noie en lui-même. Fâcheux destin. A quoi bon semer quand les autres ne veulent que récolter.

Combien en faut-îles pour en trouver ailes ?

Ce ne fut pourtant pas faute de monter des rangs de pierres sur la fondation du repoussement de l’impossible. Les couloirs de l’offre de coeurs désespérés ont plus de portes que Barbe-Bleue ne pourrait vouloir de placards.Que le temps soit à ce qui lui passe par l’humeur, il y en a toujours une qui cogne pour entrer. D’un coup l’extase leur fout tant le soleil au nid que l’arrière disparaît  pour que rien que devant s’ouvre la route sur les ronciers de la croisade. Un port-ex-porc, le preux importe les délices, les eaux bleues, les magies de l’espoir rencontrées, l’incomparable, la délivrance, le superlatif dans toutes ses phases.

Avec son échelle à tondre les mauvaises herbes, quelques mots de simple drapé sur le nu, la bonté d’une sincérité à faire pleurer les saules pour qu’Ophélie ne plonge, sa révolte devant l’imposture, sa manie de repeindre le ciel, d’y croire, de vouloir, y fait chier chui là, vite qu’y barre avec son bleu que j’m’encage à mon ombre !

Niala-Loisobleu

6 Novembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=7LIHWmQKBu4&list=RD7LIHWmQKBu4

L’ATOUT SEINS


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L’ATOUT SEINS

Mon Mémoire, sur le bord de la fenêtre, a pris l’eau des pluies aquarelles. Lavis s’estompe, à l’acide des eaux-fortes. Je soliloque aux éraflures du burin qui incise le métal son mécanique d’un jour fade.
Les épiciers sont autorisés à diffuser les antidépresseurs pour équilibrer la pression des barreaux maîtres. Mer, cure de montagne, à la campagne, les airs paissent à 3000 m au-dessus de l’amer. Vive les petites en glaises, on va remodeler le profil de l’Eve nouvelle, à l’herminette. Non salope je parle pas de l’ère minette d’où t’issuce. Le sot de l’ange perce le mur du con, mais sans que rien n’y paraisse. On lui a certifié qu’il avait été reçu avec mention. Au moins voilà trois bangs d’honneur à la gloire du navet, qu’on ne vienne plus me raconter les difficultés des parents des lèvres, il n’y a pas qu’Angelina qui soit jolie bien que moche de pare tout, malgré le beau Tox, à qui elle a refilé un priapisme chronique, en lieu et place d’anti-rides.
Ce qui me désole c’est de penser que ceux qui m’abusent, n’imaginent même pas que je le sais, quel temps gâché a raconter n’importe quoi, quand ça leur chante.Fais-toi mal et sois moche, c’est ton lot.
Allez j’me tire, la cabane est de nature à nettoyer le mauvais tant. Même que quand je la ferme elle m’ouvre, faut dire qu’avec elle la mer n’a rien d’acide, ce n’est qu’un go élan qui pêche à la lune.

Vive l’atout seins.

Niala-Loisobleu
1er Novembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=CrtxDNNc5Uw

INVENTE AIR


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INVENTE AIR

La paillasse de l’évier, égouttait les dernières nouvelles. Ici un mort d’adieu,

là des mortadelles en promo, et là-bas…

– Quoi là bas fit la voix d’Off ,

– Ben quoi là-bas ailleurs, hôte part, en résidence, répondit la mémoire invisible qui pourtant, dans la cuisine, était bien là. quelque part en attente.

Le matin les cuisines sont un peu une correspondance, pas forcément Le Châtelet, mais un endroit qui pareil, transporte pêle-mêle de l’inerte sentant le saucisson à l’ail, l’amertume du coup foiré, un zeste de fumet de la clope  de la première pipe bourrée vite fait tout en se trempant la tartine, les croissants à peine des cons gelés, rien que de la laine de cow-boy aux poils de la brosse Adam.

Romantique la radio locale crache son Julio Iglesias en boucles,les strings ne peuvent rien contenir, ça balance au bout de la ficelle. Le plombier-zingueur lui, s’est fait renverser sur les clous d’un passage fakir. Ce con au lieu de regarder s’il y avait des voitures, rêvait d’un oeuf dur et d’un chant de percolateur, façon bougnat. Toute cette foule marchant sur la pelouse d’un mercredi ça n’affole plus le gardien du square, le bac à sable, le manège et le guignol, ne font que de la télé-réalité,

pour faire rêver faudrait tout réinvente air….

Chut ne bouge pas, j’ôte la poussière de ton oeil d’un doigt de bleu, en m’aime temps que ton sein se gonfle…comme tu mets du jamais vu dans mes miens d’oeils !

Niala-Loisobleu

21 Octobre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=zs6t4QvY_Ao

DIXIT ELLE


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DIXIT ELLE

Je me souviens du goût qu’elle avait pour les anémones.. Pas celles des vases à l’oeil noir serti jaune au bleu violet des rouges journées d’un tant retenu au napperon d’un bois de meuble. Non celles qu’elle aimait, se blottissaient au creux d’un rocher englouti sous les eaux. Dans le variable clair-obscur des profondeurs, où le soleil se glisse en apnée suivant ses capacités thoraciques.Ne dormant jamais cette fleur-animale marche comme un métronome. Brassant des traversées aux nombreux passages des tropiques, que le trident de Neptune a laissé plus ou moins sanguinolentes On dit qu’on se souvient que du meilleur, oui et non, dans le sens où ne pouvant oublier le pire, c’est après le bon qu’on court. Majestueuse. Elle me disait c’est une étoile danseuse, regarde comme elle fait des pointes, elle est plus vaporeuse qu’un cygne de mort, la vie en permanence, Les pastels de Degas sont sortis purifiés d’elle, lavés des coulisses des vieux bourgeois chassant le petit rat. Et l’odeur, pas une trace de terre, c’est sang pour sang sel. Ah le silence c’est leur monde. Quoi que…tout dépend des mains tenant. Me voici où l’eau s’approfondit. Je me retiens de respirer, un désir de voir mieux. Ne pas troubler le tain du miroir. Janus n’a pas été convié. Rien qu’un huis-clos pour ouvrir large, jusqu’au dessus du jeu nous, trousser, tout autant à l’hussarde qu’à l’égard de sa virginité.

Sans sucre, nue sortie de la boîte, m’a-t-elle demandé…

Niala-Loisobleu

17 Octobre 2015

The Bride

https://www.youtube.com/watch?v=LS04M9Mz26E

FESSES DE NOBLESSE


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FESSES DE NOBLESSE

Moi, j’aime beaucoup les gens qui s’aiment. Enfin ceux qui jouent pas avec…

Entre un projet de renouvellement de l’air du champ des Six Reines de l’Eugène, qui prévoit de remplacer les chênes par une forêt d’héô hyènes, et le chemin de derrière la cabane, par un échangeur à péage, pour aller dégazer au fond du jardin….j’hésite pas un instant, je jette les mécaniques et garde les fonctions naturelles.

Et c’est avec tendresse que j’écoute les belles histoires de fesses. Parce que la fesse à ses lettres de noblesse. Ce ne sont pas que des pitoyables gymnastiques, des acrobaties phallusico-éromanesques-à-3-balles, qui peuvent décrire l’émotion que me procurent ces sphères traversées par le détroit du pétard, le suez de panorama, l’isthme à elles, le ben trou fion de la étrange légion, le chemin des dards d’à n’elles, la côte d’y voir, le chemin des douaniers, le chocolat de chez pousse-king, la place vents dôme, va-t’y quand à Paques et à la Trinité, mais toujours à pieds, sans te presser.

Tiens je vous laisse devant une histoire belle comme la pureté. Je m’éviterai de vouloir l’écrire, ne me sentant pour ce genre, guère doué dindon
LE ROSE AU FRONT
Ou la correspondance érotique de Gabrielle et Constant pendant la première querre mondiale

Extraits choisis de la correspondance érotique de deux époux séparés pendant la première guerre mondiale. Constant et Gabrielle se sont mariés en 1904. Ils tiennent un petit commerce de vins et spiritueux dans un petit village du Jura jusqu’à ce que Constant soit mobilisé en 1915.
Lettre de Gabrielle, 24 août 1915

Retire-toi dans le petit endroit réservé à tous et là réfléchis à ce que je te dis. En rêve suppose que je suis contre toi. Prends la petite qui bientôt à ma pensée sera surchauffée ; fais-toi pointu et donne avec efforts tout ce qu’elle me destine. Tu verras comme ce sera bon et comment tu seras soulagé. Ne fait pas cela trois semaines avant ton arrivée ici car tu aurais de la peine à agir ensuite. Il faut conserver ta bonne liqueur quelque temps de façon à ce que le flacon reste bien plein.

Lettre de Constant, 2 septembre 1915

J’aurais bienvoulu avoir la chère mignonne, va ; mon désir ardent toujours a été violent cette fois-ci, mais j’ai eu beau jeu d’user d’expédients, le lulu a fait la sourde oreille ; on dirait qu’il se refuse à tout et ne veut être gentil qu’avec sa petite sœur. Ah ! Si elle avait été là, ça aurait été les inondations de 1910 !

Lettre de Gabrielle, 7 septembre 1915

Alors ce petit lulu ne veut pas fonctionner du tout là-bas ? Mais pauvre chéri tu n’as pas pu suivre exactement mes conseils, n’étant pas dans votre abri. C’est au cantonnement seul que la chose sera faisable. Il faut que tu puisses te mettre alaise et que ton attouchement la fasse vibrer en la frottant toi-même du haut en bas et cela à toute vitesse. La chaleur jointe à mon souvenir complètera l’excitation et les veuveux de lulette chatouilleront le petit lulu encore davantage. Je suis désolée de te voir souffrir ainsi et vraiment, c’est intolérable pour toi. Il vaudrait encore mieux, je crois, que tu puisses rencontrer une femme proprette et saine qui te fera passer tes moments de passion sans que tu y attaches le moindre amour.

Lettre de Constant, 11 septembre 1915

Ah ! Combien j’étais heureux avec toi et je ne le savais pas. Mais tu sais ma belle la Guerre m’aura servi et je saurai apprécier mon bonheur futur qui sera plus grands encore que le premier. Ma chère belle, ne me prends pas pour un martyr, ma souffrance sexuelle ne va pas à ce point. Ne cherche plus d’expédients, ma belle, pour me procurer de bienfaisants épanchements, je veux tout garder pour toi. As-tu donc peur que je t’en livre trop ? Mais je ne saurais avoir recours à un bon remède car c’est toi et toi seules qu’il me faut.

Lettre de Gabrielle, 13 septembre 1915

Mon adorable petit totome, comme nous allons être heureux cette première nuit ! Ce sera une grande fête et dans nos cœurs et à la maison ! Moi je tiendrai lulu, toi tu tiendras lulette et il en sera ainsi dans tous nos instants de solitude. Je te promets que lulu ne s’en ira pas gonflé comme il arrivera. Ah non ! Je veux qu’il soit entièrement soulagé et qu’il ait même besoin de repos à ton départ.

Je suis très heureuse de savoir que mes lettres te font grandement jouir. Je voudrais qu’en les lisant ton jet parte tout seul. Prends tes précautions auparavant et glisse un mouchoir contre le lulu afin qu’il décharge à volonté. Je me cache dans les jambes de mon totome en mettant ma languette contre le lulu bien-aimé.

Un mois plus tard, Gabrielle rejoint son mari pour quelques jours avant que le régiment de celui-ci ne soit envoyé en Serbie. Ils ne se reverront plus. Atteint de dysenterie, Constant meurt à Salonique le 5 janvier 1916. Gabrielle lui survivra jusqu’en 1969.

(Sources : le monde hors série oct-nov. 2008)

Ainsi va le monde et sa tragédie. Eternel psycho-drame où se croisent indistinctement dans un brouillard épais, Tartuffe, Messaline, Pierrot et Colombine.

Constant et Gabrielle

une histoire à moi façon,

scato-pure comme l’âme de l’amour

qui se poudre pas de suc que rit…

Niala-Loisobleu
14 Octobre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=JALug3tM_aU

ETAT DES LIEUX 2


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ETAT DES LIEUX 2

La porte est coincée, trop de cartons pleins

mélange d’effets jamais portés

et de méfaits endurés, aïe querida

Repeigneur de ciels disait-on  en hésitant sur le choix du cordonnier

quand le moi boitille

pas hésiter

Se faire refaire une semelle

neuve de bons jours

Repeignez-vous !

Ah merci

j’avais pas vu mon épi

vite je brosse

pour effacer

la mauvaise couleur déplacée à côté…

Ce que l’on peut se gourer

ni jeune ni fillette

aveuglé par des amours sans retour

sans envie

par pitié

vérité tue

Docteur ne le débranchez pas

dans l’armoire

sur ses cintres

il garde l’autre temps de mes affaires…

Niala-Loisobleu

29 Septembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=1LkmvFo4i5s

CARTE DE VISITE


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CARTE DE VISITE

Tout autour un mur, chercher la faille dans l’oeil du voisin

Du fond du souterrain les vibrations transportent, l’arbre se prête à la taille des branches mortes

Au dehors la classe en récréation lance ses billes en  se riant entre elles

Carreaux que n’êtes-vous pas demeurés aux tabliers ?

Les oiseaux auprès haut de ma blonde pouvaient boire à l’infini

Automne

Les restes d’été effilochent leurs feuilles, le sable remonte des vases

L’empreinte des coeurs gravés a repris le dernier train des saisonniers

Quelques vendanges laissent traîner l’âcre odeur des mous, le vin nouveau fermente

Le pire attend les garennes, au réveil des chiens de fusil

Equinoxe

Une égalité de mesure naturelle

Seconde après seconde dispense son illusion éternelle, les puits tiendront-ils encore longtemps ?

Sorti de l’aumônière

Un bruit sec de fruits tend à se faire mendiant

De quoi, de qui, pour quand ?

Que pour ça

Qui va qui vient

Assassin du chemin  qu’il dessine comme un mouton

Faute de Petit Prince…

Niala-Loisobleu

26 Septembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=SlGKfLDPG_0