Je t’aime plus que tu ne le sauras jamais moi non plus…

Scotché par un doute dans cette traverse journalière où j’aère mes neurones en ouvrant la fenêtre sur la baie de mon âme, je pause , revoit, analyse, ausculte.Nous avons une nature qui a sa tendance perso – dont la principale intention est de régler la lorgnette sans toujours recadrer selon – la mollette bloquée au cran définit.. Les vues courtes n’étant pas de mes focales, ceci concerne donc l’idée plus élaborée qui pourrait malgré tout s’être prise une escarbille en tunnel. C’est quand le bateau file son erre que la vigie prend sa pause.
Au mouvement du grand arbre bordant la maison je fus mis en arrêt. Vieux chien qui reçoit les stimuli avant l’image. Il a sa tête à lui, rien dans la mise qui pourrait surprendre, non c’est son souffle sa respiration qui télépathisent. Je m’approche. A peu de distance le ciel a brusquement noirci. Les moineaux sont en planque, pas de crissements dans le gravier, seule l’herbe a un port différent. Il se prépare quelque chose.
Une vision de cage s’interpose à mon regard libertaire.
Pas de doute ça étouffe dans mon atmosphère. Il y a un oreiller qui est appuyé sur le visage de mon quotidien. Quelqu’un fait pression de tout son poids sur la lévitation pour la clouer au sol. Un amarrage tortionnaire destiné à bloquer l’envol entre les barreaux d’une cage. Prison de l’âme. Insupportable, j’ai déjà les couteaux qui me viennent aux cordes
Largue et appareille ! me crie mon instinct
J’étouffe du corset serré sur la nudité.
Derrière le paysage d’un inhabité pèlerinage des chevaux attelés ont des nervosités dans les antérieures. On a mis des fleurs dans les traînes des robes gitanes, une pivoine en papier sur le dessus de leur tête sert de point de rencontre avec le cavalier au chapeau à larges bords. Ces calèches rassemblent une vieille dévotion que la première peur de l’homme traditionne de siècle en siècle. Pourquoi depuis le jour où tout débuta rien de ce qui avait été mis sous surveillance n’a jamais été éradiqué., état de siège ou pas. Ii y a eu des Lumières aux jours les plus sombres. Des moments de surhumanité tels qu’on voyait déjà les femmes libérés du joug des hommes, les enfants plus jamais torturés, les animaux n’ayant plus de terreur de l’homme…Le rêve devenu réalité. L’Amour ne s’écrivant plus qu’en grand A.
Il se trouve, je l’ai vécu hier à ces orages d’une violence terrifiante qui ont suivis l’instant d’après que le grand arbre avait pressenti le danger.
Les dieux sont des êtres-de-paille que l’homme a inventé de toutes pièces. Machiavel abouti, pour faire passer ses tares, son ignominie, ses perversions, ses aliénations sadiques, ses mégalomanies en tous genres. Sa seule erreur aura été d’avoir ressenti l’Amour. Il ne pourra jamais changer sa méchanceté, ses propensions à la haine tellement l’Amour le cloue à terre.
Toujours rebelle au captif.
On peut le tenir enfermé selon tous les procédés de domination possibles. Jamais on pourra retenir l’Amour en cage, il s’évadera pour vivre tel qu’il se sera révélé en prenant le mimétisme qui lui permet d’échapper au prédateur.
Niala-Loisobleu – 22/05/16

Le ciel qui crash sur le soleil
tombe à côté du cimetière
de Boris
on s’habitue pas à être incompris
surtout quand on voit le nombre de ceux
les autres
vrais cons
en liberté
m’aime pas surveillée
Du mat d’un échec
vient s’alanguir la plainte de tes reins
étires-moi
du cornet
de tes cordes
le blues ça vient de là
j’ai en vie de toi
pas de leurs nichons ras plat plat
Je tangue bout à bout de ta langue
tout comme plein du sel
de la marée montante
entre-feux de la jetée de ton estuaire !
Niala-Loisobleu – 15/04/16

SEUL IMPORTE LE TANT QUI HURLE
Matin en doute
le soleil fera comme s’il s’était levé
qu’importe le rideau fermé
du temps bouché
il peut pleuvoir sans que la plage soit interdite
aux bains de la pensée
hormis
d’émerveillement
de te lire en réponse
venir à moi
me pas me dire
BON JOUR
par un avis qui me place manquant à l’appel
comme d’être le banni de ton partage
Ce qui n’est que sous-entendus
n’est que tas d’écrous bien compliqué
pour un simple appareil volant
Je m’envole comme je suis
simplement fidèle à demeurer
aux montgolfières
de cette poitrine cerf-volant
Fou
tu ne me fais pas roi
du
Pays des Herbes Folles
où ton lit m’appelle en ses bras coupés
mais en cela rien à perdre
Fou je l’étais avant de te connaître !
Niala-Loisobleu – 08/04/16

A me casser le do
j’ai l’échine
en
la ré mi
Homme blanc
ton hydre ô file
un mauvais coton
A part moi
le nègre
que tu mets prise
pour qui te crois-tu
nâitre ?
T’as franchi
que la limite
homophage
de l’humain
qui se croit tout blanc
Niala-Loisobleu
16/03/16
Dans le fond
je te grange
ça vaut bien blé
plus doré qu’un bord de route bornée
mieux au frais
que fourré
N-L 15/03/16
Ma mère avait un frère
My mother had a brother
Ma mère avait un frère
They say that I was born on the day that he died
Ils disent que je suis né le jour de sa mort
Someone to cling to, she said
Quelqu’un pour s’accrocher, disait-elle
When all the noises and the shame came calling
Lorsque tous les bruits et la honte sont venus appeller
My mother had a brother
Ma mère avait un frère
I thought I knew them all, I thought I knew
Je pensais que je les connaissais tous, je pensais que je savais
But she lied
Mais elle a menti
I said, « Show me his face again, tell me again why he died »
J’ai dit: « Montre-moi son visage, dis-moi encore pourquoi il est mort »
She said he couldn’t wait for the things that I’ve seen
Elle a dit qu’il ne pouvait attendre pour les choses que j’avais vues
She said he wasn’t strong enough, he never dared to dream a life like mine
Elle a dit qu’il n’était pas assez fort, il n’a jamais osé rêver d’une vie comme la mienne
My mother had a brother
Ma mère avait un frère
Over-sensitive and kind
Trop sensible et gentil
Seems it all became too much for him..
Il semble que tout soit devenu de trop pour lui
It seems he took his own life
Il semble qu’il ait pris sa propre vie
Mum, I can’t imagine the joy and pain in equal measure
Man’, je ne peux pas imaginer la joie et la douleur dans une mesure équivalente
Tears in the dirt, and all over your newborn treasure
Les larmes dans la poussière, et par-dessus tout ton trésor nouveau-né
I guess he had to wait until my momma had me
Je suppose qu’il a dû attendre jusqu’à ce que ma maman m’ait
I guess he couldn’t wait another moment to be free
Je suppose qu’il ne pouvait pas attendre un autre moment pour être libre
In endless sky…..
Dans le ciel infini …..
But mama will you tell him from your boy
Mais maman lui parleras-tu de ton garçon
The times they changed
Les temps ont changé
I guess the world was getting warmer
Je pense que le monde était devenu plus chaud
And we got stronger
Et nous sommes plus forts
Mother will you tell him about my joy
Mère lui parleras-tu de ma joie
I live each day for him
Je vis chaque jour pour lui
The sun came out, yeah, and I’m just breathing it in
Le soleil est apparu, oui, et je l’inspire simplement
(breathing…)
(respiration…)
My mother had a brother
Ma mère avait un frère
Same desire, different time
Même désir, différent temps
Seems the empty spaces tortured him
Il semble que l’espace vide le torturait
Until he took his own life
Jusqu’à ce qu’il prenne sa propre vie
I don’t know why I waited so long for love
Je ne sais pas pourquoi j’ai attendu si longtemps pour l’amour
I just don’t know what I was thinking of..
Je ne sais simplement pas à quoi je pensais..
All that wasted time
Tout ce temps gaspillé
But mama will you tell him from your boy
Mais maman lui parleras-tu de ton garçon
The times they changed
Les temps ont changé
I guess the world was getting warmer
Je pense que le monde était devenu plus chaud
And we got stronger
Et nous sommes plus forts
Mother will you tell him about my joy
Mère lui parleras-tu de ma joie
I live each day for him
Je vis chaque jour pour lui
The sun came out, yeah, and I’m just breathing it in
Le soleil est apparu, oui, et je l’inspire simplement
And I swear now that freedom is here
Et je jure maintenant que la liberté est là
I’m gonna taste it all for you boy
Je vais la goûter toute entière pour toi garçon
I’m bad to the bone, I’m just a little torn
J’ai de mauvais os, je suis un peu tordu
I’m making so much love
Je fais tellement l’amour
So those of us who have nothing to fear
Ainsi, ceux d’entre nous qui n’ont rien à craindre
We’ve got to make damn sure that it was worth it
Nous devons être sacrément sûrs que ça valait la peine
I’m bad to the bone, I’m just a little stoned
J’ai de mauvais os, je suis juste un peu défoncé
I’m making so much love
Je fais tellement l’amour
I was a prisoner, but he saved me
J’étais prisonnier mais il m’a sauvé
Broke into my dreams and said, « Who cares? »
A fait irruption dans mes rêves et dit: « Qui s’en soucie? »
I was a prisoner, so disgrace me
J’étais un prisonnier, alors déshonneur sur moi
I’m glad to be home
Je suis heureux d’être à la maison
And I don’t believe they care.
Et je ne crois pas qu’ils s’en soucient
Elle a cousu la porte, les branches et le tronc, feuilles à la corbeille
J’ai vu venir la vague avant que son bruit n’avale l’arbre
Et notre roulotte ?
Echouée au plus loin de la vague
Quand tu pars sans domicile fixe
m’aime plus une poussière de tes seins
ne fait voler les frissons de ton cou
Des fleurs imprimées sur ta jupe
plus une feuille ne couvre tes épaules
Ton claquement de mains
est fichu
il descend en châle à tes talons
casser la voie
Niala-Loisobleu
8 Février 2016


André Schmitz
est mort
en silence comme il a vécu
le 15 Janvier 2016
de paix mes yeux larment
Niala-Loisobleu
19 Janvier 2016
Elle vint
Il ôta le vent de ses épaules
fit glisser de ses hanches
la neige du voyage
Il lui demanda d’oser dire
Elle parla avec audace
d’un jardin déserté
de trois ou quatre bouleaux trahis
Il lui offrit la première lampe
du soir.
In Oiseaux, éclairs et autres instants
En quelques mots simples, dignes du dépouillement d’un haïku, un couple apparaît dans l’authenticité silencieuse d’une profonde et tendre complicité Et la beauté plastique du tableau dévoilé est saisissante.
André Schmitz naît à Erneuville en Ardenne belge le 17 août 1929. Poète discret, il ne dévoile la richesse et la profondeur de sa personnalité qu’à travers sa poésie. À peine sait-on qu’il a été enseignant à Arlon, qu’il a voyagé en Afrique, au Moyen-Orient, au Québec, en Inde.
Son amitié avec la poétesse belge, Anne-Marie Kegels, va le conduire sur la voie de la poésie.
Poésie rigoureuse, à l’écart de tout romantisme, prudente à l’égard d’une écriture trop complaisante envers les mots, telle sera celle de tous les recueils d’André Schmitz. Son inspiration se nourrit des thèmes essentiels, à portée métaphysique, l’amour, la mort. L’oiseau dans cette poésie a valeur de symbole.
Le multiple, le tout, le trop.
Le verbe en milliards de paroles
et la vie en milliards d’insectes.
Le silence est mangé de cris.
Et le gémissement vers l’Un
In Soleils rauques
****
Épines sur la vigne. Sel dans le raisin.
Résines tordues dans les forêts en feu.
Ronce par-dessus la fontaine des visages.
Grappe de lait sombre dans la gorge des femmes.
C’est l’implacable saison des soifs insultées.
Ibid
****
Oiseau tué,
Mot de peu tombé du livre de l’Exil.
Tendresse et dureté d’une parole
à jamais ôtée,
oiseau,
que nous portons processionnellement.
Pour qu’à la fin du jour
dédicace en soit faite
au silence d’une vaste page de neige.
Ibid «Oiseaux, éclairs et autres instants »
****
L’éclair désigne celle qui dort
les seins nus
près d’une fenêtre éclatée.
Monte en son honneur
une ovation d’insectes écrasés,
de feuillages écartés,
d’herbes piétinées.
Les vents amants
soufflent sur le buisson ardent
d’un très vieux testament.
Ibid, page 267
****
Je fends ta robe d’un lent toucher
et je dis à l’éclair de la recoudre.
Là où se cicatrise la laine
bute la lumière oblique de l’aube.
Déjà le cours du jour en est changé.
Ibid
****
Venue du chaud
l’hirondelle l’indienne
flèche ouverte dans l’azur
descend
droit sur le soleil pâle
le fend
(un enfant prétend
que l’orange qu’il tenait en main
a été coupée en deux
par un couteau noir
dont les deux ailes chantaient)
Ibid «Une poignée de jours », page 268
****
Le vent est de passage
(l’inconnu, celui qui surgit
d’une brèche dans l’horizon).
Nous l’invitons à table.
Sa langue de feu fascine les enfants
son habit trouble les robes.
On voit le vin s’agiter dans ses veines.
On sent une folie nouvelle
circuler dans les sangs.
On se parle dans toutes sortes de langues.
On ne comprend rien
mais on va peut-être tout savoir.
Ibid
Dans La poésie contemporaine de langue française, publiée par France loisirs sous la direction de Jean Orizet, on peut lire au sujet de André Schmitz :
« Ses poèmes sont des fragments très aiguisés, comme des flèches : brefs, effilés, mais clairs, comme l’éclair du tonnerre, celui de l’instant ou celui de l’oiseau…entre la paix et l’inquiétude ».
Les poètes Charles le Quintrec, Luc Bérimont, Philippe Jacottet, Yves Bonnefoy reconnaîtront l’importance de l’œuvre de André Schmitz.
Bibliographie
En 2010, un numéro spécial André Schmitz, Pour ainsi dire, lui est consacré par la revue l’Arbre à paroles 2010.
(Source La Pierre et le Sel)

Des rangs de vagues, montent des étocs
Déguisés en Grand A
L’amour-farce se remet du rouge et lèvres l’encre
Rose-comédie au rejoue-la moa
Poudre de ris
Vagues scélérates
Putain
Tu montes Chéri ?
C’est que la vie et reins d’autre que le coeur à la renverse
A A A A A A A A A A A A
Rêve de marin
« Mon rêve arborant médailles des mers
va sur son vaisseau, ferme et assuré,
tout amour pour une verte sirène,
coquille des fonds de l’eau ténébreuse.
Matelot, rends-moi au creux des ondes :
– Sirène jolie, ah ! je t’en supplie !
De ta grotte sors, je veux t’adorer,
de ta grotte sors, viens vierge semeuse,
semer sur mon cœur ton étoile vive.
Laisse le cristal de ta main se fondre
dans la nivéenne urne de mon front,
algue de nacre qui chante en vain
Sous le verger indigo du courant.
Noces glaciales noces sous-marines
avec pour témoins la lune et l’eau
et l’ange nautonier de la rosée !
Mer et terre et vent je vais sillonner,
ma sirène, noué à tes cheveux fins,
lié à tes cheveux algides et verts… »
Rafael Alberti
Que suis-je qui
au milieu de nous, quoi
tas d’inhumains ?
Un ex-voto
qui gouale l’accord des on…
Niala-Loisobleu
18 Janvier 2016
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REFLETS D’ESTRANS 20
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