Dédicace à Vénus


venus-khoury-ghata-473012

Dédicace à Vénus

L’alphabet qui s’est arrêté devant la porte du riche sort
d’un trou de terre entre deux terres
du hoquet d’un trèfle boiteux
de la toux d’un cerfeuil grabataire
 
on lui a parlé de livres qui dorment debout comme les chevaux
de pages serties de pierreries comme ciel d’août
comme tiare de sultan aimé de son harem
 
les enluminures saignent lorsque la lampe par mégarde incendie
une luciole
des centaines d’ailes expriment rage et désapprobation
les hommes ne peuvent en dire autant

Vénus Khoury-Ghata

(Extrait de « Quelle est la nuit parmi les nuits », Ed. Mercure de France, 2004)

 

Si ce n’était la pluie battante que le vent pousse de tressauts la main aux fesses, on se croirait dans une histoire de label au bois-dormant. Carglass est bien le seul a jurer qu’abonné on gagne un pare-brise avec ses essuyeurs. C’est con, j’ose pas dire lamentable vu les paramètres du langage actuel, où les lambdas sont debout avant que le chanteur sans voix commence à me faire croire que 3 secondes de Louane font plus de rendement qu’une boîte de bleu en pilules. Je bande à part c’est pas nouveau.A propos de quoi merci, comment, oui tout va bien siou plaît.

Ma sexualité comme je la respire est conforme à son genre féminin, je la conjugue sans foutre la merde dans l’ordre des gamètes et sans confondre le présent du subjectif avec le passé isthme du réac. D’un côté il y a les modes de l’autre la nature. De tous les mécréants je pense être celui que je connais qui a le plus de foi.

« Le fauteuil des vénérabl’amants » pourrait être le sous-titre du « 7° Aux jardins de mon Amour ». je le dévoile d’encre ici avant de retourner dans l’atelier poser la peinture. Des mots-peints ne crissant pas sous le poids d’une plume d’A propos tendancieux ne voulant que vanter d’aboutir à l’exploit du mâle aimé. Mon concept de l’Art reste totalement lié au sacré dénudé de toute obédience dogmatique. La Femme en étant le premier symbole. Mes canons ne sont pas visibles de par son extérieur. La laideur se voyant au premier coup d’oeil, je laisse l’effet domino de la catastrophe au système que je désavoue.. La Beauté demeure ainsi dans toute son essence poétique. Uniquement installée dans l’âme. Je marche toujours enfant-mature-lucide.

Vénus lustre de cristal suspendu entre le bas et le haut, mouvement taillé de vibrations sonores que le souffle d’amour fait chanter en mille et un tressaillements de couleurs, ton pied à terre est un vol permanent de femme-oiseau qui s’est débarrassé dans la douleur de tous les archétypes qui font le bonheur des imposteurs.

 

Niala-Loisobleu

25 Février 2016

s-rimoshvski-ekzistenciya-dushi

Je suis un con, est-ce t’à taire ? 1


Le soleil léchant tomber, la rame nasse. Déjà au premier âge m’était apparu qu’aimer c’est pas le choix commun des terriens. De quoi n’être qu’un spontané de l’ailleurs, ça seoir au strapontin du dernier rang. Au poulailler ça va sans dire. Mais de toutes mes résidences d’artiste, jamais j’ai logé Bd du Crime. C’est Dimanche. Sans les Michel. Delpech sorti par l’apporte du Coeur . Drucker, dans les heures avenir, au motif que la qualité des programmes doit faire place à l’aléatoire de ce qui pourrait nuire à l’endormissement des lecteurs de 3° zone pour la présidentielle. Faut pas donner aux âmes le son qui fait pousser autre chose que l’ineptie du somnifère. Le con ça s’élève au paon t’es on. Au faite, levez-vous. Toit émoi, j’aime quand tu fumes.

Niala-Loisobleu

24 Janvier 2016

PARTOUT, ENTENDS- TU PAR TOUT MON AMOUR


PARTOUT, ENTENDS- TU PAR TOUT MON AMOUR

De cette nuit franchie tes bras me sont restés pleins des odeurs fortes qu’à ton corps quand il se met à ne vouloir qu’aimer et rien d’autre, puisque aimer est le Tout, qui ne s’encombre pas d’inutile.

Un cerne est un matin bleu des étoiles peints au nocturne de nos jardins sous la lune.
Ceux qui clament être des changeurs de monde ne sont que des allumeurs d’artifices mouillés, de marées sèches, de lunaisons sans fesses où asseoir la pensée positive, de prothèses sociales, de mauvais numéros de transformistes, de dogmes à bannir, qui ne savent absolument rien de la vertu première du sel .

Arguer d’amour en usant des extrêmes de l’illumination obscurantiste, relève uniquement de la démence à l’état pur.

Quelques fils de lin tissés aux poils du bois de mes pinceaux te serviront de cerfs-volants, je t’aime d’une écriture sans maux, je t’aime, d’un regain de vie trouvé au souffle de chaque baiser que tu s’aimes à la volée. je t’aime au nom de la Vie contre la mort qui crût pouvoir frapper dans la plus barbare tragédie.

Au matin du prochain autre jour,

à Elle, à Lui,

innocentes victimes des tyrans, je dis ô en couleurs:

« Partout où ils arracheront je replanterais »

Niala-Loisobleu

16 Novembre 2015

P1040798

COMMUNE PRESENCE


012-quality-photo-manipulations-miraccoon

COMMUNE PRESENCE

Tu es pressé d’écrire
comme si tu étais en retard sur la vie
s’il en est ainsi fais cortège à tes sources
hâte-toi
hâte-toi de transmettre
ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
effectivement tu es en retard sur la vie
la vie inexprimable
la seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t’unir
celle qui t’es refusée chaque jour par les êtres et par les choses
dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
au bout de combats sans merci
hors d’elle tout n’est qu’agonie soumise fin grossière
si tu rencontres la mort durant ton labeur
reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride
en t’inclinant
si tu veux rire
offre ta soumission
jamais tes armes
tu as été créé pour des moments peu communs
modifie-toi disparais sans regret
au gré de la rigueur suave
quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
sans interruption
sans égarement

essaime la poussière
nul ne décèlera votre union.

René Char

(Commune présence, in Le Marteau sans maître (1934-1935)

2bc7d457f8a466110df1f47cde31be9a (1)

https://www.youtube.com/watch?v=u6bjwZqo8wc

EVENT


EVENT

Qu’est-ce qui claque et vibre là contre mon regard ?

Enfoui derrière les paupières d’un jour. Je me rappelle des bruits,

attends,

il y avait une couleur instrument à vent.

Non pas une trompette, des ailes grandes comme un moulin.

Une roue à aube ?

Oui c’est cela

Paula Goddard, I Am Sailing, Hungary I-Am-Sailing-940x940

Les lèvres de tes mots me reviennent une à une. Epèle. Le pré fixe revient comme la lune qui ouvre au soleil après une pluie d’étoiles. Ces bruits animaux et l’herbe qui ne s’en froisse pas. Une petite fille un sourire blond. Autour d’une clairière avance un élan de source, je crois que sans avoir à creuser profond il ne demande qu’à bondir. Cette longue robe bleue est restée toute froissée de tes caresses, comme l’oeil-de-boeuf ne s’en offusqua point.

Grand vent nettoie le regard

de la plume je revole

des heures de chemins avant les colles, par des vendanges bordées d’ô live

en allant  dans tes bras cathéchèses

battre au pouls de nos coeurs en poignets

ça tend à revivre

Niala-Loisobleu

9 Novembre 2015

DEDICACE A VERS Ô


Tomasz Alen Kopera

DEDICACE A VERS Ô

Marchant à l’ambre de sa baleine, une ombrelle hésitait entre s’acheter une machine à bronzer et hâler tout simplement à la plage. On imagine pas ce qu’un objet peut se poser de questions, totalement inhibé par la certitude que l’homme est le seul objet de tourments de la nature. Quel égoïsme. Je me demande d’ailleurs ce qu’il serait possible de détacher de l’homme, sauf bien entendu son indifférence naturelle à ce qui n’est pas lui, ça va de soi. Alors pour sortir de l’impasse (et perd), avisant mon petit vélo, je saute sur la selle – fort heureusement qu’en bicyclette on monte pas à cru si l’on est pas rendu gai par une de ces ivresses un peu ouffes qui font perdre l’esprit de mots des rations- et décide de me faire l’ascension du pile Ah, chui-là m’aime qui sort des rémissions d’espoir, du tout au rêve et du prêt-à-porter de faire jusqu’au juré-craché. Ah, l’aventure me voici donc, abordant les dunes audieres avant d’épingler les cheveux de Marly en période de grands zoos. Un peu martron, l’abord d’ô de chez Nesles, plus du tout gironde, me plaça un clin entre deux montants discutables, genre qu’aurait pu foutre le feu si Halliday on ice avait pas eu un gala au profit de Mamour. Merde, on va pas se gratter les couilles à vouloir à tout prix une psy de sauvegarde, me souffla mon ange-gardien, allez ouste défourrailles bordel. Surtout que si t’aurais pensé trouver un génie attendant sagement que tu le sortes de la lampe à huile, j’te rappelle que les saints-sacrements c’est pas franchement porté sur l’avenir. Lueur. j’avise un gyrophare. Cordouan m’exclamais-je en reconnaissant que s’il est avéré qu’il est éteint, moi j’allume. On franchit la passe, les bancs de sables, les épaves et nous voici mon vélo et moi rendu Bonne Anse. On voit des seins partout. Des gros, des timides, des qui savent plus sur quelle plage y sont, des qui s’en foutent plein l’aréole, des plats, des rebondis, des fripons défripés, toutes essences fruitières représentées, puis des fesses-tivales pas du tout sceptiques que ça regonfle le biniou à recroire à l’Orient…Bingo, nous sommes arrivés chez les nudistes de la Côte Sauvage, on va pouvoir bronzer intègre graal !

Niala-Loisobleu

8 Novembre 2015

catch_by_miraccoon-d4wku3d

https://www.youtube.com/watch?v=dSRHSX2lHUk

LA POINTE DES HERBES


IMG_0708

.LA POINTE DES HERBES

Chaque murmure du vent, collé à l’oreille d’un nuage, et voilà tout s’abolit ne serait-ce qu’un instant.

Pris entre les cartons d’un déballage, le seuil hésite. Moment heureux. L’oeuvre est à pied. En plein soleil la fonte des statues équestres coule au galop. L’enfant embarque dans son voilier et traverse le bassin, l’esprit en dehors du cours de la géographie. La Bourse n’en place pas une. Merde à vos bans, qui j’aime me regarde.

René Char me dit :

L’heureux temps. Chaque cité était une grande famille que la peur unissait; le chant des mains à l’œuvre et la vivante nuit du ciel l’illuminaient. Le pollen de l’esprit gardait sa part d’exil.

Mais le présent perpétuel, le passé instantané, sous la fatigue maîtresse, ôtèrent les lisses.

Marche forcée, au terme épars. Enfants battus, chaume doré, hommes sanieux, tous à la roue ! Visée par l’abeille de fer, la rose en larmes s’est ouverte.

Un attroupement s’est écarté de ma voie. Je parle tout seul. Enfin je leur laisse croire. Je n’ai pas envie de provoquer la pudeur. Il y a toujours un agent à proximité de la délation.

Le 121 attaque la montée du Fort de Rosny-sous-Bois. Sur la plate-forme, le receveur et moi, parlons du thym qui poussait en champs avant le complexe commercial. On ne bat plus que les femmes, la fessée aux enfants est interdite.Quant au chaume c’est les rois mages et la sanie des hommes un must…L’alarme ne sert plus à rien, la pointe des herbes est rouillée.

Niala-Loisobleu

4 Novembre 2015


SILENCE !

Le silence descend en nous,
Tes yeux mi-voilés sont plus doux ;
Laisse mon coeur sur tes genoux.

Sous ta chevelure épandue
De ta robe un peu descendue
Sort une blanche épaule nue.

La parole a des notes d’or ;
Le silence est plus doux encor,
Quand les coeurs sont pleins jusqu’au bord.

Il est des soirs d’amour subtil,
Des soirs où l’âme, semble-t-il,
Ne tient qu’à peine par un fil…

Il est des heures d’agonie
Où l’on rêve la mort bénie
Au long d’une étreinte infinie.

La lampe douce se consume ;
L’âme des roses nous parfume.
Le Temps bat sa petite enclume.

Oh ! s’en aller sans nul retour,
Oh ! s’en aller avant le jour,
Les mains toutes pleines d’amour !

Oh ! s’en aller sans violence,
S’évanouir sans qu’on y pense
D’une suprême défaillance…

Silence !… Silence !… Silence !…

Albert Samain

81_Liu_Xiangdong_100_2

SILENCE !…

Dans l’herbe trempée des chaleurs nocturnes
Glisse un courant d’air
Je bats du coeur
Quelques fourmis se rendent au travail sans bruit
Les éboueuses déblaient les pellicules de mon jardin
Le Père Cool, hâteur gratte une allumette
Il allume le réveil
Hume l’arabica, sort le beurre et les tartines
La radio qui chante dehors fait Bon Jour M. le Soleil
J’ai déjà l’aviron et la bicyclette dans la musette
Un bouquet rose de crevettes
Une douzaine de claires
Un sourire de Muscadet
Tout cela est bien serein hors de la cage
Même l’océan ma mer me berce
Je pêche un abricot pour la route
Et le glisse sans bruit entre mes lèvres
Tu as bon goût Loiso
Tes yeux pétillent de Muse
Mais chut

En route !

Niala-Loisobleu

30 Octobre 2015

https://www.youtube.com/watch?v=DCiRhCTWdik

AURORALE


art_conceptual_photo_terasaki_1

AURORALE

Est-ce de nuit en corps pris de rêve , où de conviction chronique à regarder que le matin n’est pas un moment ordinaire que je suis toujours au guet d’aurore? Depuis le temps que je me pose la question, il s’avère que je me fous de toute angoisse que ça que ça pourrait renfermer et qu’en réponse j’ai la même joie de me retrouver face à ma perpétuelle capacité à m’étonner. Surtout quand j’aborde le genre où je range le matin.

Le matin est du genre féminin. Entre ou vert rose. Embué d’un souffle minéral fusant au travers d’un végétal strictement issu de flore marine. Il est déjà sur ma langue au premier pied posé à taire. Le réveil ouvre une cérémonie, où les exhalaisons vont prendre un rite sacré. Mécréant intégral, j’ai le sacré jusqu’à la moelle, si bien protégé par l’os, que je carapace uniquement ce qui ignore l’émotion. Et le matin lui est plus que grand ouvert.Remontant immanquablement au virginal de toute vie. Instant du voeu secret, tête-à-tête, introspection, rassemblement des clefs, huilage des serrures puis franchissement du seuil de l’Autre.

Avant la colonisation du jour par tous les moyens d’appropriation du quotidien, il demeure le temps d’un arrêt de Chronos, on a quitté le sol, on lévite.  On goûte, on sirote, n’arrachant plus des incisives, savourant enfin les sucs des lambeaux nichés aux gencives, poils ressorts, grain d’une voix de peau, soupir d’un mollet au talon, flux de fragrances…Tout ce que j’ai brouté, en pleine lune des assauts aux tranchées à patauger dans les flaques montre son véritable visage. L’orgasme décomprime et libère l’amour.

Décoiffée, ma ligne de vie tremble à l’empan, nue jusqu’aux nervures de mes ongles, me voici au bord d’un nouveau tableau. Je plonge !

Niala-Loisobleu

12 Octobre 2015

brooke44

https://www.youtube.com/watch?v=x1ByRGNIpFA