Sur le Fil


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Sur le Fil

 

Le fond du jardin s’est ramassé sur un pot de terre cuite ébréché, il tremble, accroché au temps qui passe entre deux branches de cerisier Est-ce le nichoir qui a fermé ou un changement de propriétaire de cabane ? Quelque chose a changé. Le carreau sale ne peut pas attraper la moindre venue. Trop de glands sur le sol cachent la respiration des feuilles du papier à musique. Une silhouette fait son apparition de temps à autre, entre le petit bois et le brise-bise donnant sur le port. Quelques mots presque éteints sur la coque d’un bateau du chantier, tiennent comme ils peuvent sur le ber. Le calfatage goudronne les parties immergées. « Il était une foi » grince au bout de sa chaîne sur l’enseigne. Le bout de corsage qui dépasse du carton à chaussures tente de rétablir le dialogue. On ne peut pas lui reprocher le reste de fantasme qu’il a gardé dans le décolleté. Chaque entrée de peau nue à son mystère. Partis sans rien dire, ils ont laissé battre le volet pour ne pas accrocher l’hélice dans l’algue ô rythme. Le maçon me dit que les hirondelles ont la mémoire des avancées de Toi. Une sonnette de vélo tend le cou sur le guidon d’un regard qui nettoie la brume  à la pelle. Derrière l’école, deux enfants se disent à lire sans compter. Le sac de billes prêt à éclater de rire, penche du bon côté de la vie. Faut dire qu’il y a des jours où ça descend plus que d’habitude. Mais les canards que j’ai vu ce matin nager sur la Charente semblaient ce foutre du froid.

Niala-Loisobleu – 6 Décembre 2017

 

DU JARDIN D’ECRITURE


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DU JARDIN D’ECRITURE

Que le souffle tourne-page

note à la portée

du plus grand nombre

Un escalier sans vice ça n’existe pas

les mollets ne peuvent pas glisser sur la crampe

Aux grincements des bois du plafond

la vie maintient la sève au parquet de la forêt

Marque-page

retour sur soi-même non annoncé

La voix romaine a répandu ses légions

de conquête en conquête

La pierre d’âtre

luit d’être en selle

Qui sait la portée du silence

mesure l’immensité

qui est sans équivalent

si la toise est à l’amour

L’invisible est le plus remuant des inertes

il libère plus d’énergie

que le démonstratif des couches calcaires

C’est l’encre sympathique qui décrit l’intrinsèque amour

pas le gros titre.

Niala-Loisobleu – 28 Mai 2017