Ô DU BATEAU
L’attrape ouverte
je guette la poussée du brin d’herbe
au point d’orgue du caillou
en corps visible…
N-L – 08/12/18

L’attrape ouverte
je guette la poussée du brin d’herbe
au point d’orgue du caillou
en corps visible…
N-L – 08/12/18

Un sourire non déguisé renvoyant le ciel au coeur de son oeil se gobe tous les nuages. L’image s’avale, se liche, sans mâcher. Un rond de jambe quitte la cuisse à cheval sur mes épaules comme une page à écrire un besoin d’aimer qui enverrait le générique du film de notre voyage au jardin pour grainer. D’un bond des talons le rideau s’ouvre. Mes bras se sont laissés aller à se nouer autour de ton apparition continue. Dans la veinule du nu des branches elle sève en corps Les dernières feuilles finissent d’écrire avant de rejoindre le sol. Quand tu remonteras sur la route cherche les bornes où j’ai laissé un morceau de mon nom. Il commence par un A majuscule entre la parenthèse de tes jambes. Bruit d’eau qui se répand, on éponge pas toujours ce qui vient de soi. Le geste qui sauve des jours creux où la neige se met à faire noir. Les chevaux que nous montons se refusent à faire la statue équestre d’un sujet royal, trop rebelles pour ça. Dans leurs fontes il y a du papier et un crayon, un pinceau et des tubes. Quelle Epoque nous écrivons là au fronton d’un édifice comme si lui manquait l’achoppement. L’après-midi s’écoule, j’ouvre au chant de ce coin sauvage qui garde au coeur des odeurs intimes. Dans la salle à manger j’ai laissé la chaise de Vincent sur le rayon qui descend du grenier par la volée d’escalier. Rayon bleu. Moelle épinière de notre tenue droite, ber du bord de mer où la coque attend le retour de l’écume. Tu ne dois pas en être loin, en collant mon oreille d’indien au rail de marée j’ai entendu ton souffle…
Niala-Loisobleu – 23 Octobre 2018

Confondus en un seul
un nuit et jour
neigent en pluie blanche sur le déchaussé de l’écran
les fougères se teintent de rouille en penchant la tête hors de l’allée forestière
où le cheval a du passer plusieurs fois dans les brancards des ornières.
Le poids du fardeau s’y est enfoncé pour libérer l’appareillage au devant du pays d’épices
senteurs aux aisselles des palmeraies
transes de cordes montant les étages du patio
par les roses d’un fandango à la rauqueur d’un chant flamenco..
A l’appui l’une contre l’autre
les maisons blanches mettent un therme au noir du bassin sec
les robes à poids sont emportées par l’évent
sur la table de ferme les immortelles fraîches attendent les poutres du plafond…
Niala-Loisobleu – 24/09/18

Hors de la chambre de la belle rose de braise, de baisers le fuyard du doigt désignait
Orion, l’Ourse, l’Ombelle à l’ombre qui l’accompagnait
Puis de nouveau dans la lumière, par la lumière même usé, à travers le jour vers la terre cette course de tourterelles
Là où la terre s’achève levée au plus près de l’air (dans la lumière où le rêve invisible de
Dieu erre)
entre pierre et songerie
cette neige : hermine enfuie
ô compagne du ténébreux entends ce qu’écoute sa cendre afin de mieux céder au feu :
les eaux abondantes descendre aux degrés d’herbes et de roche et les premiers oiseaux louer la toujours plus longue journée la lumière toujours plus proche
Dans l’enceinte du bois d’hiver sans entrer tu peux t’emparer de l’unique lumière due : elle n’est pas ardent bûcher ni lampe aux branches suspendue
Elle est le jour sur l’écorce l’amour qui se dissémine peut-être la clarté divine à qui la hache donne force

Le chant s’est fait la voix double
par le vieux pont
que la rivière a tiré à l’écart
Un saxo enroule
nos corps méandres
je ne te peux pas
te laisser dans ta robe…
Niala-Loisobleu – 16 Juillet 2018
MAGNIFICAT

POINT DE SUSPENSION
Une pointe acérée de cri crisse douloureusement sur sa langue humaine. Bonjour Madame, vous me reconnaissez, je suis une de vos anciennes élèves d’espagnol…Couac en sentence, contrepoint mal appris d’où jaillit la fausse note écrasant l’air d’une masse qui rend les mains impuissantes. Voici venue la guerre civile personnelle. Lorca n’en sera qu’exécuté une fois de plus. Le garrot hurle au loup. Sans pouvoir prendre la mesure, l’idée du gouffre se fait abyssale. La dame cherche son identité dans le foutoir de son sac qui vient de se répandre à taire. Je suis qui ? me jettent ses yeux en moulinets don quijote ? La foudre arme sa rafale. Combien de tant faut-il pour réchauffer une guitare?
Niala-Loisobleu – 17 Février 2018

Je t’écris d’Ardèche
La plume un peu sèche
Plus d’ flotte
Un vieux mal aux dents
Et des sanglots dans
La glotte
Perdus les pétales
Ma carte postale
T’arrive
Je mange une liqueur
Je pense à ton cœur
Ta rive
Appelle-moi encore luciole
Soleil, tournesol, caïman
Appelle-moi n’importe comment
C’est qu’ tu m’appelles pas qui m’ désole {x2}
Je t’écris d’Ardèche
Je t’écris des flèches
Tout triste
Il pleut des touristes
L’église, l’artiste
S’enchriste
Il est vingt secondes
À l’horloge, il tombe
Des cordes
La Lune est en place
La fontaine en face
Déborde
Appelle-moi encore luciole
Cocktail, Malakoff ou whisky
Appelle-moi n’importe qui
C’est qu’ tu m’appelles pas qui m’ désole

Nanti d’un fabuleux pouvoir de transcendance j’ai le moyen de remettre les apparences en ordre. Il y a urgence à veiller voir juste dans ces conditions atmosphériques particulièrement tourneboulantes.. La pensée positive fera boussole, Nord, barre en avant toute !
Un rideau peut être tiré
l’accès n’a pas été cousu pour autant ses trous respirent, en particulier, ceux qui ont canalisé tes pensées. La présence pour se faire plus proche à besoin de feindre l’éloignement.
La vérité n’a pas pâli, l’absence de luminaire au grand jour est de saison, il faut sonder sous la peau où la flamme brûle en corps
pour retrouver les rails de traverse à l’abri dans la douceur harmonieuse des parures de dentelles
le sous-bois garde la force intime du sentiment au taillis d’une promesse faite.
Collé ton subconscient à la portière. Cherche, devine, trouve.
Par frôlement les tissus disposent les parfums à l’écart de l’escarbille du dysfonctionnement de la nature. Laissons-lui le disperssement des suies et autres scories.
De ton appendice soulève la lisère du tissu, Les antennes des longs frisons de l’aine te replaceront en pool position.
Niala-Loisobleu – 4 Janvier 2018
Illustration: Oeuvres surréalistes de Patrick Gonzalès

Raide au porte-manteau
son vêtement oublié
pend les yeux ouverts
Passe son odeur plein les oreilles
chair humide
en vagues successives
pas à pas
le papier-peint silhouette sur les murs
Elle ne sonne pas au heurtoir
du cadre
la porte restée ouverte
tient les fleurs fraîches en éveil
Niala-Loisobleu – 17 Novembre 2017
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