NOUS


NOUS

J’ai changé d’appui et de chemin

pour une hirondelle pressentie multiple

qui mesurait le jour sur un autre bord

cherchant le flux égal à ce qui fuit

débarrassée enfin du tablier d’usage.

Et je suis remonté nu dans l’image.

Je me souviens de tout et ma main

dessine la courbe lente de mon fleuve d’or.

Du paradoxe de connaître la rondeur infinie

qui creuse pourtant l’inconnu encore.

J’ai allumé la lampe sur le sein de l’heure fébrile

brisé la faïence rompu le pain façonné l’argile

de nos existences qui prenaient les contours très fins de l’éternité

suspendues à des globes lourds et graciles.

Il dort derrière la barrière protectrice de nos cils

des années de soleils tendus vers des jardins transfigurés

qui se balancent dans la lumière de leurs tiges mêlées.

 

 

Barbara Auzou

 

 

P1050759

NOUS

2018 – NIALA

Acrylique s/toile 81×65

Collection de l’Artiste

DES ENFANTS VONT ECLORE


A2-Niala 5

DES ENFANTS VONT ECLORE

 

J’aurai vécu un jardin au long du long, dès le le départ de la découverte de la fleur des rues dans ma prime jeunesse. Au fil des saisons de l’âge, aucun événement n’aura réussi à m’en défaire. La cruauté, l’inhumanité des hommes, leur capacité à détruire, malgré les cris tortionnaires qu’ils m’ont infligé, ont perdu. Plus la laideur se répand sur l’univers plus je sème, n’ayant d’autre réponse que l’amour est la seule fleur qui survit à la coupe rase. Je peins pour rien qui rapporte, ni comme un loisir, un travail, , me bat pour y parvenir, c’est mon credo, ma persuasion que seule la poésie est la solution de sauvegarde. Le sacré dans toute sa manifestation, Lorsque le soir vient j’entends le chant du coq se remonter tout seul.  Des enfants vont éclore

.Niala-Loisobleu – 20/11/18

LES SOLEILS VERS 1


P1050758

LES SOLEILS VERS 1

 

 

Le seul rythme, végétal

De nos souffles chèrement gagnés

Et des ailes poussées à nos sandales,

Nous pouvons oeuvrer à l’aurore.

Sur la hanche nue de la métaphore,

La main sonne juste

Et ponctue à peine le séjour vibrant du buste

Erigé dans la couleur tremblée.

Oeuvrons encore dans l’intervalle

et aux coupes versées

Dans le grand chantier du matin.

La main sonne juste encore

Et sans emphase

Au secret du tableau

A la peau de la phrase.

Oeuvrons comme on persévère

Et au front lustré de l’entente

Comme des enfants peut-être

Faisons commerce de lumière

De mots et de menthe:

Un lâché de soleils vers

Le geste de renaître.

Barbara Auzou

 

 

P1050756

Les soleils vers 1 (Nouvelle série)

2018 – Niala

Acrylique s/toile 65×54 – cadre

850,00 € (encadré)

https://wordpress.com/view/alainnialablog.com

UN CHEMIN


UN CHEMIN

La lecture prend la couleur qui habite derrière le regard de chacun. La poésie y ajoute celle de l’esprit plus qu’en tout autre écrit.

La peinture présente les mêmes caractéristiques dès lors qu’elle n’est pas photographique du sujet qu’elle  a choisi.

On reconnait un poète à sa peinture comme un peintre à son écriture, ils ont une sensibilité commune faisant appel à une forme d’espoir permanent que d’aucuns trouvent insensé mais que leur lucidité aborde dans un absolu qui en fait diffèrer la forme.

Pour ma part depuis mon association avec Barbara Auzou, je sais la parallèle entre l’image écrite sur les mots et les mots mis sur l’image menant à cet absolu., bien des chemins parcourus m’ont conduit à celui-ci pour que je puis aujourd’hui le considérer comme majeur.

Niala-Loisobleu – 17 Novembre 2018

UN CHEMIN

 

Jean Tardieu

 

 

Un chemin qui est un chemin

sans être un chemin

porte ce qui passe

et aussi ce qui ne passe pas

Ce qui passe est déjà passé

au moment où je le dis

Ce qui passera

je ne l’attends plus je ne l’atteins pas

Je tremble de nommer les choses car chacune prend vie et meurt à l’instant même où je l’écris.

Moi-même je m’efface comme les choses que je dis dans un fort tumulte de bruits, de cris.

Jean Tardieu

LA FENÊTRE IMMOBILE


11b75af254703973c22c9283c46b86b9

LA FENÊTRE IMMOBILE

 

Par le trou percé vient l’image du second mur. Laquelle est la bonne ? Au sommet des deux troncs, j’enjambe l’idée toute faite, le flou  libère la clef accrochée à ton nombril. Le divin se prend les pieds dans le tapi, ah enfin, les musettes replient leurs gaules, les tabourets de Cour passent par la chaise-percée du mont seigneur et pour le  pain quotidien tu te démerdes, faut aller au charbon, Messie mon P’tit-Gars.

(silence – un accessoiriste vaporise du flou artistique à la bombe)

-Reprise

Pas de cloche qui sonne, aucune mouche qui coche

puis

un bruit de cheval se reconnaît à l’odeur d’humus éventré qui rameute les mouettes

je me dis que l’heure est la seule manifestation d’une présence déiste vu comme c’est chiant, toujours liée à l’attente, un compte à rendre, un contrôle où il faut pointer, le prix de l’heure y a que ça qui compte, je lui arrache les aiguilles comme un môme qu’on croît sadique alors que c’est qu’un enfant qui veut pas devenir faussement adulte.

L’endroit le mieux placé reste le moment où tu te désabilles pour rester nue avant que le matin sorte ses dessous qui cachent.

La fenêtre a libéré le mouvement, ça bouge.

Le pas ouvert

Mais si les mots sont des bêches?

Alors la mort, en dessous, n’aura capté que ton écho.

Ta parole bouclée se confond toujours avec la vapeur exhalée par nos bouches

Quand l’hiver sème son givre sur nos manteaux.

L’esprit ne veut pas durcir comme pierre

Et lutte avec le limon qui l’entraîne à s’y essayer.

Mais le sommeil, le sommeil, est une bêche parcimonieuse.

Ô, qui veut partir, disparaisse dans la nuit que la douleur ne malmène plus!
René Crevel

Te voici palpable, souple, dodue le tube qui rit la couleur quand mes doigts appuient dessus…

Niala-Loisobleu – 12/11/18

C’EST BON JOUR DE SOLEIL A SOIE


FOTF9B11

C’EST BON JOUR DE SOLEIL A SOIE

 

Le wagon de ce jour rattaché, j’entrain et affronte la poussée. Que de vent et de pluie battante, le sol devrait être propre et brillant, puis j’aime l’image de ta nudité comme sortant du puits quand Eole met ta robe en parapluie.

A l’heure où le cinéma est fermé on ne peut diffuser que la vérité, ma foi les chiens peuvent aboyer ma
caravane roulotte vers une cabane éventrée bien gardée. Je vais faire provision de crayons de couleur pour t’écrier les mots crus…

Niala -Loisobleu – 10 Novembre 2018

 

 

ENVERS


693cd045698ac35a51e50dab4c865bfc

 

ENVERS

 

Etrangement on se trouve là où on n’est pas

et dans un bien-être appelé on va retrouver au bon endroit

Une petite fille  à l’âge de femme demande la parole…

N-L – 09/11/18

Le dÎner de vénus à port-la-galère – Poéme


 

téléchargement (1)

 

 

Le dÎner de vénus à port-la-galère – Poéme

à
Vénus
Khoury-Ghata

Vénus, aux tard venus

Ton bijou pendait sous les palmes d’août

La systole rouge de
Régulus entre les pieds du
Lion

Donnait le pouls de l’horizon

Véga cloutait le zénith bleu

Tu cherchais la polaire en vain

La chaise cassée de
Cassiopée tu

La rangeas en paix où je te dis sur les terrasses

Et je sortis de ton coffret

Comme l’assistant du prestidigitateur

La
Couronne et
Déneb la triangulaire

Ton cœur de salade fila dans ma bouche
J’ai lu pour toi encore
Arcturus et les
Ourses
Avec des rimes et cette ligne mieux venue
J’aurais pu faire ton sonnet,
Vénus

Tout
Polyphonix échoua down town

aux portes de la veuve de
Max
Ernst

«
The party is over »
Il fallait remonter

Mais à
New
York
Gherassim
Luca perdait l’orie:

Nous prîmes un express tardif et ressortâmes

où il ne fallait pas, e et
Fifth, à peu près

«
On the dark side you are » dit le taxi portoricain

A deux heures un dernier bar open on
Amsterdam

mais rien que du bourbon et des nuts

Et à trois heures
Gherassim ne savait toujours pas

de quel collège de
Columbia il était l’hôte

J’ai un portrait de lui polaroïd contre la grille du

Réservoir un large chapeau noir éclaire son sourire souriant

J’écris avec un crayon rouge de la
Bodleian
Library
Acheté en même temps que la carte postale
Aussitôt envoyée à
Jacques
Derrida

Avec
Jacques
Roubaud rios voyages ne sont pas finis
De
Nashville à
La
Nouvelle-Orléans il a le détail dans son carnet
T.W.
Bundy nous montra des factures de
Baudelaire

La barge à touristes fit

circuler le
Mississippi

A
Cambridge nous avons lu

John
Montague posait sa fiole sur la table

A
Barcelone le sereno d’hôtel

intervertit nos passeports

et nous avons quitté l’Espagne léthargiquement

chacun sous l’identité de l’autre

C’est
Jacques qui s’en est aperçu

Repartant pour
Oslo

il me téléphone

Il en rit volontiers et me dit

L’an prochain

Il faudrait que tu viennes à
Oslo

CREE D’Ô


 

9ad7ce7308310abdf8d4e3b8562de7a5

CREE D’Ô

Entourés de serrures à trous ouverts, faisant l’affligeant spectacle permanent d’un monde qui se renie sans la moindre épargne, blackboulés en décalage ou réunis en voie de garage nous refusons le boulier pour jouer à se conter les poings. Il y a un choix en tout. Qui ou quoi qu’on soit on ne peut échapper à la merde du jour, elle s’est mise à table avant d’avoir coupé la première tartine.

Haïssez -vous à votre aise en demeurant cachés pour pas qu’on vous reconnaisse, Nous on a en vie le goût de paraître tels, natureliche, sans le moindre abus, tout simplement comme quand on aime pour seule devise.

Niala-Loisobleu – 8 Novembre 2018