BRAS TENDUS VERS LE HAUT
C’est ainsi que tout arbre pousse. M’aime quand le vent d’un manque de souffle le plie
Croire que la tempête dresse
Doit juste servir à montrer la berne du faîte
La canopée n’a d’autre ton que le vers
Bras tendus vers le haut nous ramassions tous les rebuts du ciel
Nuages troués
Étoiles pétrifiées de la taille d’un caillou
Et parfois un ange élevé au grain que la mère plumait pour la fête
Les larmes de la mère n’étaient pas dues à la honte ni à la désapprobation des voisins
la mère pleurait le plein d’une bassine pour laver nos pieds prêts à s’échapper
nous étions plus grands que la maison
les cils des filles atteignaient la cime des arbres
les garçons partageaient la volubilité du lierre et sa capacité à enjamber la haie
Maudits les murs qui ne savent pas retenir les enfants…
Vénus Khoury-Ghata (Bras tendus vers le haut)
Lorsque la pierre roula au bas du levier, l’enfant à la blondeur bleue eut un long cri que la peinture repris en écho des branches aux voix mortes. On vit une éclipse se saisir du burin pour griffer la dalle.
-Tape au fond, tape au fond, dit-elle au maillet, de mes yeux sortira l’acide des grandes douleurs pour l’eau-forte
Gravés les dix doigts s’imprégnèrent dans la vibration de la roue. De la presse une litho mit un long baiser au parchemin.
De la paume de l’arbre on entendit monter le premier vagissement de la Vie
Niala-Loisobleu
23 Février 2016

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