RASSEMBLEMENT


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RASSEMBLEMENT

 

Un resserrement, la bouche ne dit plus rien qui s’éloigne et se démet

les maisons ont gagné la protection du silence, le feu grille dans les cheminées froides

plus besoin de planche pour traverser jusqu’à la mer, elle trempe aux pieds

à monter à mi-ventre…

Niala-Loisobleu – 30 Juin 2018

AUTO-PORTRAIT


Copie de LE PETIT PEINTRE BLEU - 2010 - NIALA

AUTO-PORTRAIT

 

Mes sourires baladent à la hauteur des vagues que le vent soulève

Il y a des treilles qui gardent la grappe en période de sommeil des feuilles

ma nudité demeure pour seul garant

Que la toile, le canson, le carton-bois, le contre-collé

fassent ce qu’il faut à peindre et à écrire

du cri que mon ventre ouvre au couteau

sans peur de dire voilà mon peint

je ne suis rien d’un saint

j’aime aimer comme envers et contre tout ce qui épouvantaille la vie des oiseaux..

Niala-Loisobleu – 1er Mars 2018

 

Saunier te rateles-tu ?


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Saunier te rateles-tu ?

 

L’Amour n’est pas tout

 

L’Amour n’est pas tout : il n’est ni viande, ni boisson

ni sommeil ni toit qui protège de la pluie;

Il n’est pas même un espar flottant pour les hommes qui sombrent

et refont surface et sombrent et refont surface et sombrent à nouveau;

L’Amour ne peut remplir de souffle le poumon enflé

ni purger le sang, ni réparer l’os fracturé;

et cependant nombre d’hommes sympathisent avec la Mort,

au moment même où je parle, uniquement par manque d’Amour.

Il se pourrait bien que dans les temps difficiles,

clouée au sol par la douleur et gémissante d’en être libérée,

ou tourmentée par la puissance du manque de résolution passé,

je puisse être amenée à vendre ton Amour pour l’apaisement,

ou faire commerce du souvenir de cette nuit pour manger.

Peut être bien. Je ne pense pas que je le ferais.

 

Edna Saint Vincent Millay (1892-1950) (traduit de l’américain par E. Dupas)

 

De ce qui mange l’oxygène à la base de la respiration, est une part d’asphyxie de la présence. Présence spirituelle, qui compense l’étouffement conjoint. Tu peux savoir le solfège et laisser les guitares de marbre, une belle cravate ne sait pas fleurir le chant sauvage. Tout le pouvoir étendu de l’artificiel donne un goût au pain qui fait défaut à la mie. Déodorant mangeur d’ozone, sous tes aisselles il n’y a rien qui m’attrape la moelle par l’instantané du sentiment, hybride mamelle synthétique pour empêcher le bébé de pleurer quand il sera grand. Les pierres sortent du sol sous la poussée de leurs nageoires cosmiques. Flux sanguin qui fait la fente sourcière et l’espar érectile pour qu’aux noces de lune, les marées soulèvent nos pores, du ber à nous faire devenir caravelles. J’ai vu le ramassage du sel reculer de la mer qui l’alimentait.

.Niala-Loisobleu – 7 Juillet 2017

RETOUR EN SOI PEINT


RETOUR EN SOI PEINT

Remué des pierres et défait du dos, entre les doigts tant de fleurs aux vertus dont les noms se sont effacés, j’ai sorti mes pieds de la cabane, une douleur trop forte de vélo dans les yeux. J’ai appelé les cordes du bois des guitares, rentrant afin de pouvoir revenir. Peut-être peindre un jour ou d’eux, me nourrir de l’atelier. Ce rien qui comme le tout, possède plus de fibres médicinales que le trou d’aiguille qui coud coeur en vrille. Le vieux con se souvient du pouvoir qu’ont le pouce et l’index empreints aux palettes des fils croisés. Un oiseau dans la paille du chapeau, pond le gai amour sans la moindre idée de lucre. Et puis de dire à voix haute quand le pinceau parle n’est pas qu’exutoire. Rien d’un jeu non plus. C’est un acte où l’écho de l’Autre avance en réponse.

Niala-Loisobleu – 16 Mai 2017

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MI-Ô PIS


MI-Ô PIS

« Quoi de plus agréable pour les aînés que la poussée de fiers arbustes qui leur feront sur leur vieux jours un peu d’ombre ? La jeunesse est tout ce que nous fûmes, qu’elle nous affectionne ou qu’elle nous déteste. C’est bien cela, la grande randonnée ! »

René Char

(Correspondance avec Jean Ballard, 1935-1970)

De ces pas trop courts, restent à l’étendue les traces d’une suite, d’abord griffonnée de nappes en nappes des bistros où des santés se sont répétées dans l’entrechoquement des vers.

A la nôtre, à le tienne vaut mieux que courir…

Tiens je ne te touche pas que des dits doigts, ne crains que je te paume

je ne joue pas

m’aime quand je jongle avec tes seins

en équilibre sur leurs pointes

je vois clair

La couleur de la pensée en trois D…

Des deux je n’ai jamais été celui qui a ignoré l’Autre

Je les ai t’été sans relâche et sortis de ton corsage m’aime quand il dort dans sa cage.

Niala-Loisobleu – 18 Mars 2017

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Bleu ouvert en deux lèvres.


Bleu ouvert en deux lèvres.

L’Improbable (Extrait)

Quand nous avons à défier l’absence d’un être, le temps qui nous a dupé, le gouffre qui se creuse au cœur même de la présence, ou de l’entente, que sais-je, c’est à la parole que nous venons comme à un lieu préservé. Le mot est l’âme de ce qu’il nomme, nous semble-t-il, son âme toujours intacte. Et s’il dissipe dans son objet le temps, l’espace, ces catégories de notre dépossession, s’il l’allège de sa matière, c’est sans porter atteinte à son essence précieuse et pour le rendre à notre désir.

Yves Bonnefoy

L’Indélébile

Le mensonge de la petite culotte absente cogne à la fenêtre de l’incantation de ses seins gros, forçant le décolleté d’une robe aux boutons ne tenant plus qu’à un fil. Ce fil du rasoir sur lequel je dus traverser l’image que ses mains impudiques m’ouvraient en me forçant à voir les crevasses où je péris de manque aujourd’hui. Les camisoles depuis n’ont rien détachées de la piqûre des milliers d’aiguilles qui me labourent toujours de leurs éperons. Puissant est le coup de la cravache qui veut passer le poteau d’arrivée. Mes reins se jettent, l’âme à percer. Excitée la voie se dresse sur la pointe des geysers. De la canalisation crevée un marécage nous colle. Chansons de vase qui s’extirpe en chuintements de la botte quand elle soulève son pas. C’est un bateau aux voiles à l’envergure albatros grand écart qui m’avale. Toute sa colonne vertébrale me ricoche, une vertèbre à près l’autre. Les mots qui dépossèdent en se déclarant protecteurs sont-ils comme ces chiens d’un coït sauvage qui ne peuvent plus se décoller que sous le jet du seau d’eau glacée? La rue n’a pas gommée le caniveau de son trottoir. Restent les charrettes des quatre-saisons. Jardin potager d’une lubricité que ne connaissent que les amours totales de l’esprit dans le corps. Allègement des mauvaises graisses qui fondent en subtiles essences ciels et tiennent le désir allumé. L’éternité fauve des peaux résistant aux mégissiers

Je te suis le m’aime,  à la parole qui était déjà acte à la première syllabe. Bleu ouvert en deux lèvres.

 Niala-Loisobleu – 15 Février 2017

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MOTS D’AURORE


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MOTS D’AURORE

Cherchant mes mains

sous tes draps

j’ai trouvé le porte-plume que j’avais en tête

dans l’odeur de croissant de ton corps chaud

d’une nuit allumée d’ étoiles

où tu ne cessas de me dire allo

de mots bercés par des mouvements d’ailes

ne revenant pas sur le sens du mouvement de tes lèvres

piqué dans la clarté de ton regard

tamponné par tout le poids de tes seins

Niala-Loisobleu – 21 Octobre 2017

A L’ECOUTE


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A L’ECOUTE

Je suis sorti longer le bord de tes questions, on voit souvent mieux la forme d’un mot en en faisant le tour. Tirant le sens de ton interrogation sur le dessin d’un simple tracé mis à terre, fait apprécier son élévation future. En faisant émerger les points faibles. Le rayon des arcs ouvre clairement le poids, au point de savoir comment faire le chapiteau. Architecture d’une phrase de fond ne s’attardant pas aux fioritures et autres attributs de balcons.On ne t’a pas appris à aimer, me disais-tu tandis qu’à l’écoute du mouvement de tes pores je voyais chaque hématome laissé en place par erreur d’aiguillage. Personne n’a vu vrai, c’est dire la blancheur qui demeure en Toi. L’Originel n’a laissé partir qu’un substitut à sa place au cours d’un pseudo cérémonial initiatique. L’enfant n’a pas fait quitter les lieux à son innocence. D’où l’idée de n’avoir pas été instruit. Reste une femme toujours entre deux portes. La pure et vraie en attente de la franchir, l’autre ce zombie qui a fait le voyage juste pour ne pas faire mentir la comédie des hommes initiateurs et qui cherche, a peur, se retient, s’exclue.. Au cardinal qui tient la voie dans ses mains, tant d’autres éléments moins visibles ont leur mot à dire. Toujours la loi du plus fort. Sauf que le plus fort n’est pas celui qui s’autoproclame .

Qui nous a dit sur les deux qu’elle est la bonne oreille, le bon oeil, la main heureuse ?

Cette voix que l’on écoute pas. Qui dérange. La voix du déménageur…

Niala-Loisobleu – 18 Janvier 2017

SOUDAIN TRAVERSE UN JARDIN


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SOUDAIN TRAVERSE UN JARDIN

Soudain traverse un jardin
Au bord de tes lèvres. Eden
Mon coeur te plaque sous le porche

Adossée au froid bleu des fresques
Tu es là. Délice
Le tremblé d’un rose la pierre d’iris

T’ai arraché pull jupe et bikini
Ai mangé d’emblée le blé
De ton sexe d’or, et ma bouche

L’a pénétré à moins
Que ce ne soit ton corps
Qui ait fondu dans ma bohème. Ma main.

Je ne sais plus qui est le monde
Dans ce moment-là
Mais le jardin fut de chair un verger

Et de l’esprit qui rit
Sous le porche ton cri chant
Le plus beau que j’entendis

Sous le dôme du kiosque
Dans les tresses de saules
Dans les pleurs naturels

Ton cri nous délivra
Outremer noir de bougie
Sont des couleurs de toi

Lorsque je ferme les paupières
Que se reflète sur leur tain
Ton corps en transe dans mon âme

Martine Cros

De cet endroit ancien le puits n’est pas sec. Aux odeurs mêlées, des doigts pincent les instruments à cordes. Les fleurs de ta robe ôtée ont laissé des chemins dérobés entre les plis de tes pensées. Là, sans que le vent ne pousse à tomber, le grain continue de germer. Quelque oiseau siffle. Un autre va pêcher. Je n’ai rien vu qui trouble la profondeur de l’ô. Pas une ride ne strie le bleu du ciel. Tiens bon la ficelle, nous ne nous déplacerons qu’en tapis-volant d’un jardin à l’autre.Ignorant la tentation de montrer à l’encan la grandeur innocente de l’enfant. Sa voix chante une histoire qu’elle a écrite en nageant dans sa mère. Paroles du premier silence à demeurer protégé. Mes cils peignent ta toison, dort. L’Arbre-Gardien est à la tête de ce choeur d’hommes de bien.

Niala-Loisobleu – 19 Octobre 2016

MÂT DE VEILLE


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MÂT DE VEILLE

Des paupières couloir

où la descente des marches

gigote sur la chaise

coulent en perspective

les toiles de ma galaxie folle

Oculaire tension

c’est la voile qui monte au mât de veille

ses traversées en une Dernière

Je vibre cello

avec Toi mon Autre

unis dans le m’aime mêle anges

d’âme de violoncelle !

Niala-Loisobleu – 16 Octobre 2016