FERME TA BOÎTE A WEB


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FERME TA BOÎTE A WEB

 

Vie triée, vie triée…

Me voici à coeur du livre, le marque-page à la corne, Aline et ah comme une chanson tirée par la plage. Nous traversons la glace, couche trop mince qu’un teint jugé pâle n’aura su retenir bien conforme au reflet. Du coup notre image s’en ramasse plein la gueule comme si de connivence ce qui marche pas chez toi doit rejoindre le travers d’ailleurs pour fermer le cercle. Ces jours là sont les plus propices à l’autodafé, sous le coup de la peine injuste on a l’allumette de son propre bûcher sortie de la boîte, bonne à gratter comme si un méjugé pouvait se gagner en appel. Ah la couleur grisée non je la refuse et préfère la brûler que lui ouvrir l’épidémie. Connerie, malversation, c’est assez dur à vivre soi-même sans devoir ramasser pour l’embrouille des autres. Quand on a la merde chez soi faudrait vraiment être maso pour prier celle des autres de venir passer à table. On gagne à se taire plutôt qu’à paraître…

Niala-Loisobleu – 23/09/18

 

ENCART

 

René Char

Les routes qui ne promettent pas le pays de leur destination sont les routes aimées.

La générosité est une proie facile.
Rien n’est plus attaqué, confondu, diffamé qu’elle.
Générosité qui crée nos bourreaux futurs, nos resserrements, des rêves écrits à la craie, mais aussi la chaleur qui une fois reçoit et, deux fois,
donne.

Il n’y a plus de peuple-trésor, mais, de proche en proche, le savoir vivre infini de l’éclair pour les survivants de ce peuple.

La pluie, école de croissance, rapetisse la vitre par où nous l’observons.

Nous demandons à l’imprévisible de décevoir l’attendu.
Deux étrangers acharnés à se contredire — et à se fondre ensemble si leur rencontre aboutissait!

En amour, en poésie, la neige n’est pas la louve de janvier mais la perdrix du renouveau.

René Char

 

APRES L’ORAGE


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APRES L’ORAGE

Quand d’un coup tout a explosé il était comme Dali tant les montres molles fondaient dans leurs montures. L’excentrique s’accorde à la situation, on doit se réjouir côté Macron, Nicolas déménage, c’est la mascarade des démissions-renvois à la sauce pire. Et l’opportuniste Ségolène qui pense pouvoir encore en ajouter s’imagine…

J’ai eu un avertissement d’orage hier, les tripes en l’air et le haut-le-coeur qui va avec, stop, y en a marre, le gamin fait trop l’enfant-gâté pour qu’on n’y mette pas terme de la façon qui sera possible quand on sait qu’il dispose d’un pouvoir absolu.

Ainsi l’inconscience va devoir payer, c’est pas une raison suffisante pour me voir baisser culotte. Les guignols ne doivent pas se prendre pour des souverains. Mine de rien tout se dégrade, notre quotidien s’en prend plein les gencives. Moi j’suis pas d’accord pour aimer sans que l’amour respire à pleins poumons, le sein opprimé qui est fait prisonnier c’est l’asphyxie. Aussi je ferais preuve que la connerie humaine ne me concerne pas dans l’action, nu je suis né, nu je veux vivre mais au contraire du dépouillé…

Niala-Loisobleu – 29/08/18

IL ME SOUVIENT DU VIEUX PAYS


IL ME SOUVIENT DU VIEUX PAYS

Ô mer, ne reste-t-il que sable sur le sable
Pour écrire l’Histoire ? Ô mer sauvée des fables
Quelle écume, à nos pieds, se souvient du chaos ?

Les galets du soleil captent d’autres lumières
Les goémons frottent leurs insectes par milliers
Ce vieux pays en moi
Mais c’est toute la mer !
Le flux et le reflux imposent ma prière
Paysans et pêcheurs savent comment l’aimer.

Dites-moi, mes amis, ce pays vers la mer
Ce pays dans la mer, comment y revenir ?
Rebâtir sur le roc villages de naguère
Qui parle dans mon cœur soudain de rebâtir ?
Prendrai-je le chemin qui nous aide à mourir ?
Suis-je déjà trop loin sur la route éphémère ?

Une rivière va, son bruit blanc, sur les pierres.

Charles Le Quintrec

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Ta joue granite rose à la côte de mes yeux

mer au lointain qui tire à lui pour accoster

si tes pores n’existaient pas j’aurai péri, ne laissant qu’un reste en vague qu’on vient pour y baigner

je t’habite en claire

au travers d’une passe où l’algue déploie  couleur et parfum en un mouvement de coquille

A la pointe sauvage le chenal qui te divise en deux anse le seuil de la seule porte à vivre.

Niala-Loisobleu – 10 Mai 2018

 

QUAND LA MER MONTE


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QUAND LA MER MONTE

Poussières de cabane collées à la sueur du torse

j’ai les reins de docker

au déchargement d’un espace de transfert

canal de Panama

ohé Blaise aurais-tu un oncle à me prêter

Je voudrai aller danser

sur la plage pour entendre le coquillage me dire

« Viens on prend le large »

et me retrouver quelque part sous les plis

de sa robe en arbre de Judée…

N-L – 06/05/18

LES PEINES DE LA POÉSIE – SONNET


LES PEINES DE LA POÉSIE – SONNET

Alain Bosquet

Le commis voyageur en poèmes descend dans les auberges mal famées, sa marchandise étant suspecte aux yeux des citoyens, et seuls les repris de justice et quelques
souteneurs

lui trouvent des vertus qu’on peut dire interlopes.
Il l’échange parfois dans les salons obscurs contre la cocaïne ou les photos lubriques que les femmes sans nom prennent pour dénoncer

cet univers absurde.
Un commerce trop rare peut-il nourrir son homme ?
Aussi propose-t-il ou des
Renoir expertisés ou des
Van
Gogh

peints par lui-même, ou des bijoux de bonne source, tandis qu’au fond de sa valise le poème succombe avec lenteur de n’être jamais lu.

Alain Bosquet

 

 

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J’étais à peine, oh oui vraiment à peine sorti de l’Atelier

qu’un Enfant-Bleu m’attrapant par son absence de parole me dit:

  • Ne t’arrête pas ton langage d’amour me donne une existence…tu ne veux quand même pas m’effacer aussi ça ?
  • Non lui répondit mon cheval, ne t’inquiète pas, il va continuer…une Sérénité l’attend

N-L 6 05/04/18

 

 

UN BON JOUR


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 UN BON JOUR

Opaque étoilé. Entre les montants du châssis des tempes, le marteau de la pensée brise la cécité.

On sent sans voir, dans cet état animal, qui met aux naseaux des yeux perçants, et aux yeux le touché de l’odeur à pister. Rien n’est tout à fait clair, le lucide s’infiltre dans tous les pores du flou. C’est pour moi, le moment où le cerveau passe le relais au coeur. Préemption naturelle.

L’oeuvre est présente, et elle me pénètre pas à pas. Déshabillage sans effort, sans fausse pudeur de l’intellect. Le raisonnement n’a pas la faculté de conduire à la Beauté. Il en masque l’essentiel, la partie cachée. Le creux où en passe d’absolu il mûrit. Par macération de l’instinct gardé animal.

Je suis programmé comme tout un chacun. C’est bien pour aller chercher le pain, faire pisser le chien, dire « Bonjour, comment ça va », sans que ça engage en quoi que ce soit. Merci M. Pavlov….

Et j’arrive devant la toile blanche. Cet espace aux côtes supposées définies, est en réalité une ouverture sur l’infinité des possibles. Je peins, rien de ce qui m’entoure au plus près ne figure sur la toile, l’ouvrage s’est introduit à l’intérieur d’une cavité inaccessible à la vue. La relation se veut intime. Le cerveau réunit les compétences dans son espace émotionnel pour donner carte blanche à l’innocence, qui prend le haut commandement des opérations. On accède pas au mystère par d’autres voies que celles du sensible.

Mes doigts touchent sans distance, sans obstacles de tous ordres, l’impalpable, le méconnu du raisonnement. Mes doigts trempent dans l’encre.Le sang de ma Muse. L’acte est charnellement spirituel, c’est l’union transcendante,.Elle a les pieds en Baie de Somme, je la salicorne Atlantique, les frissons qui rident la dune-peau en biseau, le piquant de l’oyat au violet du chardon – nous sommes dans les claies par le vide des barreaux du portail, musique du vent, moulins à eau – les arbres tendent l’oreille, le radeau flotte sur la canopée, un sherpa affranchi confie le courrier aux galops des chevaux sauvages, abreuvés par nos couleurs broyées aux mortiers des ventres assemblés. Des chiens aux têtes de gueules cassées d’un holocauste mordent pour chasser le faux-semblant. Les barbelés doivent être coupés avant les lauriers. Et les miradors débranchés des engins à rafales. Sais-tu qu’il peut venir une érection à tête-chercheuse en peignant ? Les moments de la licorne où ça pointe, disais-je quand j’avais des élèves à poil devant le modèle encapuchonné. Le saute-à-tout-crin sortait, décontenancé d’avoir perdu ses railleries. La couleur de Blanche sortait son arc-en-ciel du cumulus,..à dire chut sans remuer les lèvres. Les puanteurs de métro au levé du jour, et les passées 17 h se disloquent dans la nuit des tunnels. Ce bruit de rail du grincement des dents devient luge. Tout ça pour ne pas dire…

Ce jour, un rayon de soleil m’a tiré de dessous la marquise, je ne lui ai pas demandé des nouvelles. Ce que je vais vivre est affaire d’atelier. Du travail sur l’amour à poursuivre.

Niala-Loisobleu – 22 Janvier 2018

Love Marine à Barbara


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Love Marine à Barbara

Merde à Vauban
Bourcefranc
Passe de l’Aiguillon
A ô l’héron !

Ainsi chantait l’impertinent oiso en sautillant d’une cabane verte à un sourire rose, salant beurre et sardine en trempette dans le bol d’air.

– J’ai le jaune à cale et hop sous marine étale

T’aurais vu la tronche de la balise qui l’avait bosselé la veille que t’aurais dit avec lui, bien mal à qui profite de la marée pleine pour miner le chenal. Un vieux proverbe qu’on se dit encore dans les cabanes retirées des marais de légendes.

Les genêts sont demeurés aux landes, ouais je sais ça fait eh dame de campagne.
Bof à chacun son moulin, comme disait Cervantès de la Mancha qui aurait aimé visiter l’Iroise en bateau plutôt qu’en Rossinante. Moi j’dis plutôt (comme un chien pote ami, à chacun son destin. Si tu te le prends pas à deux mains, compte pas sur ce qui a filé hier. C’est la stase que j’préfère comme chantait Thermophile un hydro qui carbure toujours mal en temps de crise de pet troll.

Le  vert canal, m-doux mi-sel, vanne la bourriche en panneau de brandes. J’ai du tamaris à côté de mes vases, pour que le nessaim s’allergique pas (aujourd’hui le virus est partout, mieux vaut de l’hors que du faire blanc).

Le vent s’est levé tôt, allons cueillir les dernières figues à la Tour de Broue. Aussi loin que mon coeur voit le ciel et l’eau se confondre, si tu tombes ça fait moins terre à terre. Alors rien dire aux rapporteurs, resté taiseux à leurs paniers. L’amour qui couve fait les plus beaux oiseaux. M’aime que les prédateurs y enraye le fusil. Le vrai c’est pas celui qui passe, c’est le grand teint, le pigment pur qui défie le temps.

Jaune, vert, rouge ma trémière grimpe à la verticale, le front déjà dans le bleu de la prochaine toile. Peins, peins, peins c’est soleil !

Niala-Loisobleu – 17/12/17

 

LA VIE, L’AMOUR 1


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LA VIE, L’AMOUR 1

Je vois du même œil que Toi. Les arbres ont énormément grandis depuis que nos essences se greffèrent par entité au jardin de nos deux portes.  Je déteste toujours autant Noël que la première fois qu’il ne nous a pas réuni. A ce propos, le retour du fils prodigue a rejoint le coup foireux de ses deux frères.Les champs gardent le climat qui diffère, avec quelque sang identique dans l’origine locale, pour la bordure du terrestre et du maritime, enfin l’accent en rapport avec ce qu’on met dans les verres. Chacune des portes se tient constamment ouverte à l’Autre, quelque soit le temps. De violents orages n’ont pu faire perdre leurs clefs, pas plus que les canicules n’ont pu les faire fondre au bout du long couloir qui les unit. Je passe sur les coupures, plus longues que le plus petit patchwork bariolé de morceaux cousus les uns aux autres. Nous avons voyagé à travers le monde. Moi surtout. A pied, à cheval, surtout en vélo le caillou dans la poche et le sable dans le bocal. Le Cosmos en fait nous a adopté, en tant qu’enfants apatrides de la planète taire. Le ciel et ses grands oiseaux de métal ayant à tout propos déroulé le volant de son tapis. Le cheval est partout. Tu t’y tiens en croupe les deux bras en rênes à ma taille. Inépuisable il ne fatigue pas au premier virage. S’il avait un compteur kilométrique..j’te dis pas, il foutrait sans doute la raclée à tes courses pédestres. Et les petites maisons blanches comme elles aiment le bain de mère. On ne conte leurs enfants qu’à l’encre bleue. Accrochées les unes aux autres à la montagne, elles transpirent de l’étoile quand le soir dans le patio les guitares grimpent aux étages. Plus gitans que nous tu clamses.

La Verite Vous Rendra Libres

Tu es lampe, tu es nuit:

Cette lucarne est pour ton regard,

Cette planche pour ta fatigue,

Ce peu d’eau pour ta soif.

Les murs entiers sont à celui que ta clarté met au monde,

Ô détenue, ô
Mariée!

René Char

 

Pendant ce temps là les nains ont grouillé d’une politique d’autruche à un retour au monarque. On s’est débattus, c’est propre à notre genre qui n’a pas attendu pour se mettre en marche. Ma foi, dans le fond à part le fait qui s’écoute que lui, le roi nouveau, il démérite pas de la France, elle a ce qu’elle mérite. Tu sais plus je vieillis plus ma peinture rafraîchit, je fais plus d’jeun’ m’a-t-on dit. Ce qui savent pas c’est que je tiens accroché à tes seins par ma ventouse buccale. Quand viendra le jour, j’aurai pris assez de quoi t’attendre. Les bois sans soif, t’en a plein autour de chez Toi, c’est pour te tenir au creux que tu t’y réfugies. Ce creux qui n’a jamais trahi notre protection. Je n’ai que du bleu à te dire, du bleu, du bleu et toujours du bleu ma Vie, mon Amour ! Je peins plus par folie que par n’importe quelle raison intéressée, je commence cette nouvelle série comme pour marquer l’année nouvelle dans laquelle je viens d’entrer.

Niala- Loisobleu – 1er Décembre 2017

 

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La Vie, l’Amour 1 – 2017 – Niala – Acrylique s/Canson marouflé, encadré s/verre 40×50

JE CROIS


 

JE CROIS

Le corbeau croasse
Et l’herbe croit
Le crapaud coasse
Et moi je crois
J’ai pas d’apôtre
J’ai pas de croix
Je crois en l’autre
Je crois en moi

E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim
E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim

Le corbeau croasse
Et moi je crois
J’ai pas d’apôtre
J’ai pas de croix
Je crois en l’autre
Je crois en moi
J’ai eu des crises
Crises de foi
Dans les églises
Il fait très froid
Mais une vierge
Me réchauffa
Vierge du même
Signe que moi

E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim
E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim

Le corbeau croasse
Et moi je crois
J’ai pas d’apôtre
J’ai pas de croix
Je crois en l’autre
Je crois en moi
Las que mon âme
Ronge son frein
A Notre-Dame
J’ai pris le train
Si je m’égare
Fermez les yeux
Dans une gare
Je prierai Dieu

E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim
E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim

Le corbeau croasse
Et moi je crois
J’ai pas d’apôtre
J’ai pas de croix
Je crois en l’autre
Je crois en moi
Crois crois crois
E didi é didi é didi-a
E didi é didi é didim

Claude Nougaro