Estrans de Cabane, mon Île 5 / Refais-Toi le Monde-Tien


Estrans de Cabane,

mon Île 5 / Refais-Toi le Monde-Tien

« Mon bouquet de Puisaye, c’est du jonc grainé, de grands butômes à fleurs roses plantés tout droits dans l’eau sur leur reflet inversé ; c’est la châtaigne d’eau à quatre cornes, sa farine à goût de lentille et de tanche ; c’est la bruyère rouge, rose, blanche, qui croît dans une terre aussi légère que la cendre du bouleau. C’est la massette du marais à fourrure de rat grondin et, pour lier le tout, la couleuvre qui traverse à la nage les étangs, son petit menton au ras de l’eau. Ni pied, ni main, ni bourrasque n’ont détruit en moi le fertile marécage natal, réparti autour des étangs. Sa moisson de hauts roseaux, fauchés chaque année, ne séchait jamais tout à fait avant qu’on la tressât grossièrement en tapis. Ma chambre d’adolescente n’avait pas, sur son froid carreau rouge, d’autre confort, ni d’autre parfum que cette natte de roseaux. Verte odeur paludéenne, fièvre des étangs admise à nos foyers comme une douce bête à l’haleine sauvage, je vous tiens embrassée encore, entre ma couche et ma joue, et vous respirez en même temps que moi. »

COLETTE (Extrait « MES APPRENTISSAGES » 1936)

De l’argile de tes seins, presse, pétris tes doigts dans ta glaise, ôtes le sable, n’écris qu’au burin sur le granit de tout ton corps à la falaise de ton vouloir. Laisses en tomber la nature riche femelle, j’aime cette indescriptible bonté de cette courbe, la raideur du marbre en ignore tout. Tes hanches ont la poignée plus lourde, j’en prise. L’outil en dérapant souvent n’écorchera que les regrets que tu aurais eu plus tard de n’avoir voulu. Fouilles-toi des deux côtés de ton miroir. Plus nue que si tu avais caressée l’idée sous la racine de ton pelage. Déchires la page des carnets de rencontres, bals perdus.. Gomme les phrases qui retiennent prisonnier. Comment pourrait-on être plus libre que par le choix délibéré de son existence. Plaire ne conduit qu’à se vendre, à se faire esclave sans la dignité de la pute. Gardes en mains l’enfant que tu as été pour qu’il t’accomplisse adulte. Sans maintenir l’esprit de la poupée de sons Barbie. Le miracle  n’existe que dans les ratages. On est sa révélation, son mais si. Le seul être de qui on peut tout attendre à condition de le faire en s’abstenant de s’inscrire profession loser. Ton odeur animale chauffe la fragrance de ton âme. Tu devras mentir au sens qui préserve l’honnêteté de soi-m’aime. tu ne tendras l’autre joue qu’au baiser  du vent, pas à la claque de la porte dans la gueule. Feras ta mode. Tes couleurs. Pour ton cerf-volant. Feras seule la somme de deux , vérifiée preuve par n’oeuf. Ton île est dans l’archipel de la vie. Navigues-Toi, Ô-céane.

Niala-Loisobleu – 15 Février 2017

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Estrans de Cabane, mon Île 4


Estrans de Cabane, mon Île 4

Un oiseau de mer

l’oeil en écaille

l’aile en nageoire

l’ouie dans la nacre du coquillage

tourne

cette fois

sa langue dans sa bouche

avant de dire un premier môle

à quai qu’un

Merci la lune

qui mouille humide en plein

j’vas hâler à la pêche

au soleil

Tournez manèges

et chevaux de bois

un bateau à voiles

appareille

une étoile de mer

sur le sein gauche

le drapeau noir oublié à taire

la tempête

à la découverte de ce que nous n’osons entrevoir

Niala-Loisobleu – 15 Février 2017

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JE L’ATTENDAIS


JE L’ATTENDAIS

Elle n’est pas très bien réveillée
Elle fait tourner sa cuillère dans son thé
À quoi pense-t-elle dans sa tête
Je ne sais rien d’elle, on s’est connu hier

Une nuit, ce n’est qu’un début
Mais elle aussi a l’air un peu perdu
Est-ce qu’elle devine que je l’aime
Qu’elle me bouleverse déjà depuis hier

Je l’attendais, je l’attendais
Oh, comme je l’attendais
C’est elle, exactement
C’est elle que j’attendais
Une fille comme elle, c’est ça que j’attendais

Elle s’assoit sur le canapé
J’ai l’impression qu’elle aimerait bien rester
À quoi pense-t-elle, qui est-elle
Je ne sais rien d’elle, on s’est connu hier

Je l’attendais, je l’attendais
Oh, comme je l’attendais
C’est elle, exactement
C’est elle que j’attendais
Une fille comme elle, c’est ça que j’attendais

Je l’attendais, je l’attendais
Oh, comme je l’attendais
C’est elle, exactement
C’est elle que j’attendais
Une fille comme elle, c’est ça que j’attendais

Michel_Delpech


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PREMIERS SOINS

A APPLIQUER EN TEMPÊTE

 

Bélier de vents, coups de lames butoirs le littoral relit le manuel du sauvetage en mer, le script maudit de la nouvelle vague scélérate. Le réseau retourné sous les assauts s’est enfoui dans l’abstinence communicative, réflexe de sauvegarde. Mais quand les poteaux sont en balance au bout des fils, bernique, mon gars pour le tout électric tu r’passeras quand ce s’rô fini. T’as peur de ne pouvoir surmonter ? Les punaises qui tiendraient l’inconnu en image ne se sont pas prises en considération. Faut puiser dans la poche kangourou de ton pantalon pour éviter de te gerber pareil qu’on s’tire une balle dans l’pied.

La plus paisible image que mes mains ont trouvé pour m’accrocher à ce matin, captif au beau milieu des hurlements du vent, avait les yeux verts ce qui seul compte seulement de vivre. Résister c’est quelque chose de tous les jours. Le baiser au sein de la nature, juste une voix d’enfant jouant avec un grand-père qui l’assure des oiseaux discrets sur le chemin tout boueux d’une crue s’arrêtant au seuil du tunnel, lèvres propres du temps qui s’arrête en vous remontant juste de son essence ciel frais, chaud d’une promesse qu’un hier se propose de rattacher aujourd’hui à deux mains.

Le visage d’un ciel qui nage en cet endroit

m’assied à prendre le tant de voir passer des années de bonheur ici

ces mots là me donnent à peindre

pour dire l’amour en corps d’un rêve qui ne finirait pas sans être.

Il fait très mauvais dans l’alentour de ma cabane bleue, tiens-toi contre elle mon Coeur, tiens-toi,  y a que sel là qui tienne à cru au cheval. Je t’aime tu sais et ça m’accroche.

Niala-Loisobleu

4 Février 2017

REGARD AU FOND


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 REGARD AU FOND

Nuit passée, un matin se glisse entre les peaux de fleurs en s’asseyant sur l’appui de la fenêtre. Les derniers jours ont subi des dérangements ménagers tirant à eux les casseroles en batterie

un chat vient de glisser dans ma gorge

où sont les mots qui nous la font claire ? Impossible qu’ils se soient égarés.

Suis  plus que jamais en amour de Toi, cette stase ne peut que m’être étrangère. Mouche collée à la vitre froide des emmerdes qu’on a pas provoquées mais qui s’y s’imposent.

Le réverbère tâtonne

son halo balance quelque part

assez de lumière

gardée contre toute endémie en recherche.

Quel goût avait le vent à la ramasse

de l’empreinte claire de nos pas

Des yeux verts me disent

les ongles cherchent

la pluie attachée au flacon du soleil

l’herbe foulée

l’écume au galop

Et mes paumes à l’à-plat

repeignent d’un réhaut

l’appel invisible de l’embrun

aux touffes des côtes

mouvements porteurs

d’un écho système

Au lit de l’insomnie, tu n’as rien d’une fin  d’amour. Couchée à la pointe des pieds, au guet du jour, la tempête va finir par se calmer. Je relève ma fatigue du m’aime espoir qui sait emplir ce qui paraît vide. Aux termes des hivers, la sève se ramasse sur elle-même pour jaillir, vidant dans l’effort les muscles du nerf optique au point de la crampe.

Niala-Loisobleu – 3 Février 2017

LA BOÎTE A L’ÊTRE 11


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LA BOÎTE A L‘ÊTRE 11

LE MATIN DU PROCHAIN AUTRE JOUR

Aujourd’hui mon amour je suis trop fatigué pour t’écrire. Tu trouveras dans ton cœur une lettre de plusieurs pages, remplie de silence. Lis-la lentement. La lumière de ce jour l’a écrite en mon nom. Il n’y est question que de toi et de ce repos qui me vient chaque fois que je tourne mon visage vers ton visage, là-bas, à plusieurs centaines de kilomètres.

Il faudrait accomplir toutes choses et même les plus ordinaires, surtout les plus ordinaires – ouvrir une porte, écrire une lettre, tendre une main – avec le plus grand soin et l’attention la plus vive, comme si le sort du monde et le cours des étoiles en dépendaient, et d’ailleurs il est vrai que le sort du monde et le cours des étoiles en dépendent.

Nous envoyons notre ombre en ambassade, loin devant nous. Nous la regardons parler à d’autres ombres, leur serrer la main et parfois se battre avec elles. Nous regardons tout ça de loin et le réel n’entre que pour peu dans nos vies – dans l’effraction d’une joie ou d’une douleur auxquelles nous commençons par refuser de croire.

La certitude d’avoir été, un jour, une fois, aimé – c’est l’envol définitif du cœur dans la lumière.

Christian Bobin

(Extrait de L’éloignement du monde)

 

De cette nuit franchie tes bras me sont restés pleins des odeurs fortes qu’à ton corps quand il se met à ne vouloir qu’aimer et rien d’autre, puisque aimer est le Tout, qui ne s’encombre pas d’inutile.

On en parle de partout à l’encan.

Les hommes ne croient qu’au pouvoir de l’argent.

La montagne et Jean en savaient plus haut que l’Everest de la simplicité qui fonde la grandeur de toutes choses. Messieurs les beaux habits, Mesdames les belles crèmes antirides, ne sont que des enduits de façade, promis à la fissuration.

Un petit chemin dans l’herbe qui s’y prête va mieux au coeur du bon endroit qu’une autoroute qui ignore l’âme des petits villages. La plage au bas de tes yeux, crique le bain de mes regards voyageurs qui croquent le bon geste .

Un cerne est un matin bleu des étoiles peints au nocturne de nos jardins sous la lune.

Ceux qui clament être des changeurs de monde ne sont que des allumeurs d’artifices mouillés, de marées sèches, de lunaisons sans fesses, de prothèses sociales, de mauvais numéros de transformistes qui ne savent absolument rien de la vertu première du sel .

Quelques fils de lin tissés aux poils du bois de mes pinceaux te serviront de cerfs-volants, je t’aime d’une écriture sans maux, je t’aime, d’un regain de vie trouvé au souffle de chaque baiser que tu s’aimes à la volée.

Me voici bien réveillé au matin du prochain autre jour…

Niala-Loisobleu

17 Octobre 2014

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NOUS c’est TOI, EMOI


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NOUS c’est TOI, EMOI

 

Des chemins où je vais tout comme Toi, avec mes pieds selon nos chaussures me sécher au soleil ruisselant de nos pluies

quoi qui s’amasse, feuilles mortes vous ne couvrez pas nos nudités

La barque peut tanguer, le roseau se coucher, la pierre reste plantée droite aux échecs et mats des vernis écaillés des portes aux gonds rouillés

NOUS c’est TOI, EMOI

J’ai sorti les chevaux des manèges de la vie pleine de chevaux de frise et chausses-trappes des maux aux aguets, le fil est ténu, à quatre mains l’attelage va plus loin que le cas rosse

J’ai colère de tant d’injustice que le tonitruant de la méchanceté vulgaire passe et repasse sans scrupules, je le crie, ne le prend surtout pas pour Toi

Ce qui de Toi pousse au Jardin d’Amour, est vert deux mains, bleu et sanguine comme la pointe de tes seins, ma Ruche, sans autre soutien que le oui de ma bouche ouvrière.

Niala-Loisobleu – 28 Janvier 2017

L’APERITIF / Aleph(Paulo Coelho)


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L’Apéritif

Aleph

(Paulo Coelho)

Dans le levé du jour laisser les traces d’habits qui n’allaient pas, quelque chose, m’a-t-il semblé au terme d’une nuit froide, blanche, tiens, oui c’est ça, de gel. Prendre le chemin de la cabane, une vraie toilette, en ce moment où elle est seule et ne s’attend pas à me voir.

Glacée dans sa robe de givre, mais le sourire sur la porte, à peine m’a-t-elle aperçu. Voilà qui réchauffe d’un autre quelque part., laissé pendu à son suspend d’interrogation.

Au retour fin d’après-midi, l’impression d’un trouble ne me quitte pas. Etrange, pas innocent mais spontané, j’ai senti la nécessité d’entrer dans la parenthèse. Ton vieil instinct animal mon P’tit-Gars. La purge. Comme dab, je refuse de faire un compromis avec le flou qui couvre une histoire qu’on a pas voulu dire dans son contexte vrai.Le tort ou à raison, empêche tellement l’existence de la simplicité. Sans l’avoir prémédité, toujours à partir d’une maladresse naît une erreur. Et la suite s’embourbe…

18 h, la nuit se remet en place, une Suze à l’eau…oui c’est moi, comment tu vas ?

Niala-Loisobleu – 7 Janvier 2017

ALEPH

Résumé

Ici commence un nouveau chapitre de votre vie. Décider. Changer. Se réinventer. Agir. Expérimenter. Réussir. Oser. Rêver. Gagner. Découvrir. Exiger. S engager.Penser. Croire. Grandir. Appartenir. S éveiller.

Nous avons parfois besoin de retrouver un sens à notre vie, de lui redonner souffle et équilibre.Et si un livre avait le pouvoir de vous faire découvrir un monde nouveau ?Et si, grâce à la magie des mots et d une histoire, vous commenciez un nouveau chapitre de votre vie ?Aleph est ce livre. Aleph est un voyage qui pourrait bien changer votre existence.

(Source Babelio)

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SI C’ETAIT A REFAIRE


SI C’ETAIT A REFAIRE

Si c’était qu’tu voudrais rien défaire

Toi

qu’tu m’as tellement voulu là

Moi

j’laiss’rai tout  autrement

mieux comme ça

en corps plus près de Toi

Toi mon Coeur !

Niala-Loisobleu – 30 Décembre 2016

 

Bout des Solennites


Bout des Solennites

par René Char

Affermi par la bonté d’un fruit hivernal, je rentrai le feu dans la maison. La civilisation des orages gouttait à la génoise du toit. Je pourrai à loisir haïr la tradition, rêver au givre des passants sur des sentiers peu vétilleux. Mais confier à qui mes enfants jamais nés? La solitude était privée de ses épices, la flamme blanche s’enlisait, n’offrant de sa chaleur que le geste expirant.

Sans solennité je franchis ce monde muré : j’aimerai sans manteau ce qui tremblait sous moi.

 

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Plus nombreux qu’ils se nomment, sont ceux qui viennent faire tremper leurs croûtons aux urinoirs. Ce n’est pas parce les pavés sont disjoints, qu’ils attendent de rejoindre la sale gueule du quotidien. Des empereurs, je n’ai retenu que Vespasien comme le nom approprié à toute forme autocratique. Depuis la nuire des tant, le pouce porte l’angoisse dans la reine selon le sens où il se mettra.
Mon grand-père en me cachant ses médailles des méfaits de guerre, après qu’il se fut rasé me tendait sa joue pour l’étrenne chaque matin, en me disant :
-Aies toujours le sens critique de ta pensée pour garder l’humilité de tes actes…
En ce temps là on chantait dans les rues, comme une répétition de bal populaire avenir n’excluant surtout pas le crochet. Pas de micro et d’ingénieur du son, ça mixe pas un max le manque d’oreille et surtout pas l’absence de voix. Ceci me fait penser aux non-inscrits sur les listes électorales, qui se plaignent depuis  qu’ils élisent par défaut. Les béquilles amputent plus souvent qu’elles tiennent debout.
L’Amour me circule si fort dans les doigts que mes mains se fourrent dans tous les endroits où il manque. Sans doute que faire à manger pour les autres ne dispense en rien de s’alimenter.
Vous savez que si j’aurai honte ce serait de m’être couvert comme un oignon.
La nudité ne me quitte pas malgré l’hiver du coeur des hommes.
Niala-Loisobleu – 29 Décembre 2016