DIMANCHE (CARESSE-MOI) – YVES JAMAIT


DIMANCHE

(CARESSE-MOI)

YVES JAMAIT

Le vois-tu venir, mon amour
Ce dimanche avec sa gueule moche
Ce cancrelat qui tourne autour
De ce jour triste comme un son d’cloche?

Oh temps, suspends mes heures de vol
Et couvre mon cœur de patine
Quand la déprime me racole
Que ses maux de passe me chagrinent

Entends-tu la marche funèbre
De cette semaine qui crève?
À cette détresse, une trêve
Poser ma bouche sur tes lèvres

Caresse-moi, caresse-moi
J’ai le ventre gonflé de larmes
Ce soir, la vie me rétame
Caresse-moi, caresse-moi

Caresse-moi, caresse-moi
Ne laisse pas ce jour vieillir
Sans poser, avant qu’il n’expire
Tes mains sur moi, caresse-moi

C’est un dimanche comme tant d’autres
Qui déjà me vide le cœur
Une petite bête noire se vautre
Impunément, sur mes humeurs

J’ai la déprime à fleur de peau
Et l’automne dans les entrailles
Pas une bière placebo
Ne peut soigner ce qui m’entaille

Et toujours la marche funèbre
De cette semaine qui crève
À cette détresse, une trêve
Poser ma bouche sur tes lèvres

Caresse-moi, caresse-moi
J’ai le ventre gonflé de larmes
Ce soir, la vie me rétame
Caresse-moi, caresse-moi

Caresse-moi, caresse-moi
Ne laisse pas ce jour vieillir
Sans poser, avant qu’il n’expire
Tes mains sur moi, caresse-moi

Et toujours la marche funèbre
De cette semaine qui crève
À cette détresse, une trêve
Poser ma bouche sur tes lèvres

Caresse-moi, caresse-moi
J’ai le ventre gonflé de larmes
Ce soir, la vie me rétame
Caresse-moi, caresse-moi

Caresse-moi, caresse-moi
Ne laisse pas ce jour vieillir
Sans poser, avant qu’il n’expire
Tes mains sur moi, caresse-moi

JE CROIS – YVES JAMAIT


JE CROIS – YVES JAMAIT

Je crois au jour qui se lève tout en incertitude
Je crois en l’amour qui se rêve et sa béatitude
Je crois que c’est l’été quand ton sourire rayonne
Je crois qu’il faut s’aimer et s’aimer comme personne

Je crois en ce qui vit ici et maintenant
Et qu’après chaque nuit il y a un jour naissant
Qu’au bout de tout hiver éclate un printemps
Qu’on a les pieds sur terre et cheveux au vent

Je crois que c’est très court et qu’il faut avance

Qu’il faut courir toujours sans jamais s’arrêter
Je crois en la raison et aux doutes qui la fondent
Je crois en l’illusion qu’il existe ce monde

Où je veux vivre, être libre
Libre de croire ou pas sans dogme et sans pression
Je veux vivre, être libre
Oh oh

Je crois au temps qui chiffonne lentement les visages
Qu’il n’y a pas d’automne sans que pleure un nuage
Que sans mélancolie la vie n’est qu’un mensonge
Je crois au premier cri et en ce qui nous ronge

Je crois en la peur qu’il faut apprivoiser
Je crois en mon cœur quand il est insensé
Quand il est amoureux qu’il fait n’importe quoi
Dès qu’il fait ce qu’il veut sans se soucier de moi

Je crois en l’avenir aux enfants qui me portent
À ceux qui vont partir, à tout ce qu’ils m’apportent
Au chemin qu’ils feront en me lâchant la main
Et qu’un jour ils iront sans peur du lendemain

Qu’ils puissent vivre, être libres
Libre de croire ou pas sans dogme et sans pression
Qu’ils puissent vivre, être libres
Oh oh

LES POINGS DE MON FRERE – YVES JAMAIT


LES POINGS DE MON FRERE – YVES JAMAIT

Ca sent la naphtaline
Quand ma mémoire chine
Au bord des nostalgies
Quelques joies de vieilleries
De nos joues barbouillées
De nos shorts trop grand
De nos yeux innocents
Que nous est il resté
On vient d’un autre monde
Dont ce temps là se moque
On vient d’une autre époque
Ni plus ni moins immonde
On parle à l’imparfait
Beaucoup plus présent
La vie qu’on crapoté
Nous a bouffée les dents
Mais quand je fais le tour
Au détour de l’enfance
Un peu plus loin
Qu’avant hier
J’ai le cœur à rebours
Qui se sert
Comme les poings de mon frèreOn a eu devant nous
Une jeunesse à gâcher
Et on avait pas le sou
Pour bien la dépenser
Notre existence alors
Sur une ardoise tenait
Sur ce drôle de support
Ben nous on titubait
Au fond de ce bourbier
Dans lequel je m’enfonce
Je cherche dans les années
Toutes griffées de ronces
Ou ma mémoire errante
Viendra me rappelerUn vieux johnny qui chante
Qu’il nous faut essayer
Et je refais le tour
Au détour de l’enfance
Un peu plus loin
Qu’avant hier
J’ai le cœur à rebours
Qui se sert
Comme les poings de mon frèreLa vie s’est dessinée
Lentement sur nos gueules
Nous voilà burinés
La peau comme le linceul
De ces tendres années
Qu’on nous avait vendu
Qu’on avait pas loupé
Pour avoir bien vécuEt quand des fois si seul
Je vois que viens perler
Là au bord de mon œil
Le poids de ces années
Frangin je dois briser
Les lois de la pudeur
Il m’a bien réchauffé
Le soleil dans ton cœur
Je garde pour toujours
Tes deux poings et la chance
À tes cotés ou tout derrière
Mon cœur me joue des tours
Et se serre sur les poings de mon frère
Et je refais le tour
Au détour de l’enfance
Un peu plus loin
Qu’avant hier
J’ai le cœur à rebours
Qui se sert
Comme les poings de mon frère