CE MATIN RENOUVELE
Entre braise et fumée reste l’ocre clair de la pierre à feu
où mon vélo appuyé
ne se sent pas de changer de braquet
Pourquoi du minéral couloir de sève
prendrai-je un tissage de fibres synthétiques ?
La serinette de la coiffeuse ne démêle rien des musiques en boîte
tout comme la carotte du tabac n’indique pas le chemin du sana
Ne rien faire à l’encontre de ce qui doit garder son naturel allant
L’écluse qui a son chemin de peupliers de chaque côté du canal
a commencé par lui apprendre à nager
avant de construire les premières marches des échelles à poissons
Contre toute logique
nôtre paire qui est aux cieux
divise les images de communion
A quoi bon prier pour faire qu’attendre
Aujourd’hui je n’ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n’existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leur corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.
Ne rien faire
sauve parfois l’équilibre du monde,
en obtenant que quelque chose aussi
pèse sur le plateau vide de la balance.
Roberto Juarroz
Au matin d’un rêve poursuivi, la corde à linge n’a pas pris la robe blanche au collet.
Elle flotte bien devant l’haveneau qui ratisse la première vague. Le plancton de service, les deux bras tendus à Jonas, ne baleine pas la poitrine de l’air vide. L’erre de la musique dense chaque pli de l’accordéon et nourrit les doigts au bout de chaque téton durci.
L’enfant-Lumière au sommet de son grand arbre, sent venir l’amour sans longue vue, sans notice de montage, hors d’emploi du temps, en toute absence de tant de cuisson. Sa force vient du vide tiré de la mémoire du silence. Où les marteaux forgent le Centre du Cercle.
Aujourd’hui je ne ferai rien d’autre qu’arroser nos racines
Niala-Loisobleu – 14/05/16






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