Grandeur nature


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Grandeur nature

Je vois enfin le jour à travers les paupières

Les persiennes de la maison se soulèvent

Et battent

Mais le jour où je devais le rencontrer

N’est pas encore venu

 

Entre le chemin qui penche et les arbres il est nu

Et ces cheveux au vent que soulève le soleil

C’est la flamme qui entoure sa tête

 

Au déclin du jour

Au milieu du vol des chauve-souris

Sous le toit couvert de mousse où fume une cheminée

 

Lentement Il s’est évanoui

 

Au bord de la forêt

Une femme en jupon

Vient de s’agenouiller

 

Pierre Reverdy, La lucarne ovale, dans Œuvres complètes, tome I, édition présentée et annotée par Étienne-Alain Hubert, Flammarion, 2010, p. 109.

 

Il y a dans le temps pour tout, la limite atteinte. Ainsi vient le moment de se tuer d’une erreur, de surcroît présentée humaine.

Un être de mots en haillons se décharne

N-L – 13/10/17

Dialogue qui sourd


 Dialogue qui sourd

Des rideaux crochetés détachent sur la rue, certaines pensées de leurs ongles. La croisée dégage de sa gueule de loup  d’un tour de crémone. Tape les volets à la poitrine de la façade, qu’un lierre Reverdy dans un matin trop pâle. L’annuaire qui fait alliance ne peut en dire autant, tenu au silence qu’il est. Pendant qu’à la boîte l’enveloppe close entre anonyme. Passé le seuil. Escalader les étages pour pallier à l’absence avant que les plantes vertes donnent des signes de dépérissement. Lune d’aile devrait fleurir. Le bois qui grince c’est bon signe, il mord la charpente pour tenir l’abri hors-gel. Une baie sauvage sur la côte aux naturistes, ce sont tes seins qui courent dans l’écume des jours. En voilà un qui m’est jeunesse, sacré Boris. J’avais une copine, qui faisait pharmacie qui le lisait avec un godemiché pour rester éveillée dans le monde des substances interdites. Son crachat sain, n’avait pas de parenté avec le bacille de Kock. Celui qui a inspiré le camélia. Fleur de poitrinaire. On passe à côté de trop de choses en s’en tenant aux normes Véritas. Elles ne sont construites que pour la protection des compagnies d’assurances. Le canif lui, vous libère de la corde. J’ai connu des gens de foi plus indignes que des galériens mis au ban public. Alors entre poser son cul à la feuillée et faire la moue sur la tinette, dégazer dans sa nature c’est donner la parole à sa tripe. Echanger, dire, pour faire, comme je peins du feu de Bleu, quel bon heur de vivre au grand air !

Niala-Loisobleu – 16 Septembre 2017

 

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Le tub – Edgard Degas

LE BOUT DU FIL


LE BOUT DU FIL

Tenu par les cheveux au bord de ce qui se cherche des cailloux, le ciel balance . Il est des endroits qui ont la mémoire des odeurs au milieu des ratures. Mais des dons combien voient la consécration ? Avant que l’écaille perde au jeu des courses en solitaire, l’escadre rallie la meute en ordre de bataille. Elle a toujours ce frisson dans la voix quand, ouvrant l’écluse, ma pensée folle fait monter l’eau d’un étage. A sa coque des sanglots traînent à la nage. Reflets du soir dans le fleuve qui suce la voûte étoilée.

Niala-Loisobleu – 30 Mars 2017

L’étoile échappée
L’astre est dans la lampe

La main
tient la nuit
par un fil

Le ciel
s’est couché
contre les épines
Des gouttes de sang claquent sur le mur
Et le vent du soir
Sort d’une poitrine

Pierre Reverdy

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