PASSAGE NOCTURNE


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PASSAGE NOCTURNE

Dans le lit encore à quai elle regarde ses genoux et vois l’escalier devenir plus grand. la locomotive fume, elle ne nuage pas ce ciel qui se découvre pur

La ville reste en retrait, on a aperçu la pensée constructive de la nature en sortant du tunnel après le signal de départ du chef de gare. Les marchandises n’ont pas eu droit d’accès dans ce train. Seul un filet à papillon est accroché  avec le marteau à briser la glace. La notice dit: « A prendre pour sauter en cas de déraillement, ceci est un pare à chute. » Deux enfants sur leur patinette passent dans le couloir comme un kaléidoscope  qui gère la mémoire

Puis ils se sont endormis, bercés par le chant de traverse

Il lui avait ôté la douleur de ses genoux, renvoyant les élèves dans une classe de plain-pied. La veilleuse du plafonnier en ne les lâchant pas d’une seule main pose sur leur lèvres attachées un sourire d’après-passage

Par le jour qui lève on entend le bruit que fait la mer quand on y va pour marcher dedans.

Niala-Loisobleu – 12/09/19

HISTOIRE DE PASSAGE


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HISTOIRE DE PASSAGE

 

Je regarde ces derniers jours d’été avec toi. Le soleil réunit les vérités lumineuses comme un ex-voto pour dégourdir des troubles qu’un dérèglement climatique a favorisé. Le teint derrière tes grosses lunettes est si tendre que le dessin de tes lèvres écluse comme un air de Barbara. Les rues autour de Montparnasse retiennent des tons de sang dans leurs artères. Cécile est prête à acquérir son divan. Ce soir Éric et moi nous irons à St-Germain-des-Prés lui trouver des clients. On remontera rue Delambre par l’Observatoire, la nuit est claire. Dans les virages de Majorque j’ai pensé qu’une femme à venir naîtrait quelque part. Alors je prends le train avec Delvaut en laissant le squelette en consigne.

Niala-Loisobleu – 11/09/19

 

LA LANTERNE


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LA LANTERNE

 

Ce train m’échappe dans les chaleurs d’une nuit de fin Août, la grosse lanterne fait son oeil de boeuf , on dirait une lumière dans le toit. Elle me rattrape, joue, je me dis ça doit -être chat. Autout c’est tout rond, l’herbe est si haute que le ballast n’écorche pas mes chairs. Je dors où je peins, une seule chose est sûre, je rêve.. Donc en fait je suis…

Le 48 marque l’Epoque

Il mute de Villages blancs à Transe-Migration

Je surveille le débordement de chaleur pour remonter en train vers 17 h.

 

Niala-Loisobleu – 28 Août 2019

 

COMME UNE CABANE 


 

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COMME UNE CABANE

 

 

La toile crève l’abcès d’un monde inconséquent

arrosant le jardin sec

A la gauche des cloches de verre des pissenlits tiennent la mémoire vive

Les êtres qui sont passés là sortent sans dire un conventionnel « comment ça va »

lucioles des pierres debout ils balisent la piste

que les ifs grimpent en haut de la colline

et lancent le pont qui franchit sur l’arche des toiles

Ce silence qui parle en moi c’est toi en couleur sur un monde neutre d’un néant lunaire retrouvant le pouls d’un espoir  conscient

L’enfant monte dans le train.

 

.Niala-Loisobleu – 23/08/19

J’AI PEINT POUR LA TOILETTE


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J’AI PEINT POUR LA TOILETTE

 

Dans la terre cassante remettre ce filet de voix qui dans l’extinction dit je demande la parole

Un poisson qui marche ne peut aller que vers l’eau proche

Ils ont tremblés les grands arbres quand leur chapeau de feuilles s’est mis à tomber en Juillet, comme un homme au regard si doux qui sent le coup passer près

Au soir d’hier, à la nuit paresseuse, j’ai causé aux plantes sans penser qu’à part elles personne ne m’aurait compris, nus face à face d’une glace hôte nous nous sommes reconnus

Sans doute derrière le mur les pas des derniers jours sentent encore le passage assez fort pour retrouver la piste du caillou mis en balise

Collés à la vitrine les redresseurs de l’oeil voient à contre sens, cette femme n’est pas morte et encore moins l’objet décrié. Elle vit seule loin des gisants-debout, à pouls battant

Au rouge désert dresser l’oasis à dos de chameau, l’outre-mère pleine, puis de tous ses doigts remettre au nombril le liquide de survie, il possède l’impensable possible volonté de vivre. Entends les meuhs se diriger vers l’entrain.

Niala-Loisobleu – 12 Juillet 2019

LE MARTEAU SANS MAÎTRE


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LE MARTEAU SANS MAÎTRE

Je tire le matin

il m’a semblé entendre un soupir

venu de la toile prise encore endormie

Cette fraîcheur passe en courant d’air

de la Chaume au jardin par la blancheur d’un Titane

 

La vase sur la peau des reins, le gravier sur le nerf optique, tolérance et contenance. Absolue aridité, tu as absorbé toute la mémoire individuelle en la traversant. Tu t’es établie dans le voisinage des fontaines, autour de la couque, ce guêpier. Tu rumines. Tu t’orientes. Souveraine et mère d’un grand muet, l’homme te voit dans son rasoir, la compensation de sa disgrâce, d’une dynastie essentielle. 

René Char (Le marteau sans Mâitre)

La peau de lin sous ma main parle du soir interrompu, elle va au retour de l’histoire à suivre,  ce que j’entend au bout de mes doigts gauches est le pouls du tambour néandertal inscrit vivant dans la pierre. Il me parle, s’insinue, glisse, tout ondule, la raideur de la pensée s’assouplit, dis-moi ce que j’ignore. Appel, appel,  appel…D’où veniez-vous, où êtes-vous partis ?

Niala-Loisobleu – 30 Juin 2019

 

 

 

SAMEDI SOIR 20H37


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SAMEDI SOIR 20H37

 

La main chaude frôle en spirale les carreaux de la page

majuscule entrée pour un titre débordant en marge

Il faut reconnaître que nos moeurs attirent au bûcher malgré cette chaleur qui ne décourage pas les pisse-froid

Quand l’enfant fait homme vînt au-devant

la joie lisible qu’il portait  en boutonnière n’a pas fait pas d’acné dans le frais rasé

Tirant à la pompe j’ai bu cette pure sève à même la tige

 

Niala-Loisobleu – 29 Juin 2019

BRUT DE SENS


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BRUT DE SENS

A bord de ma pierre de voyage

le chapiteau gratté des ongles

je renverse la charpente marine

ne nous laissez pas succomber au mirage climatique

ce qui dense sur le sable n’est qu’effet d’optique

je franchis le paravent pour attraper ton corps  en vérité et l’immerger au fond de mes paumes, puits à genoux lâche la colombe aux soubresauts de l’olivier, vois la fontaine du patio comme elle chante, le bougainvillier grimpe la blancheur du mur de son érection rose

Quand les veuves prendront le chemin de la prière, nous borderons le lit de la rivière de coeurs à prendre, guitares allumées.

Niala-Loisobleu – 27/06/19

RUE DE SCENE


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RUE DE SCENE

 

Le craquement passé les morceaux disjoints se séparent

le raisonnable a quitté depuis plus longtemps que moi la règle d’usage

Autour de la Table Ronde, Arthur eut à en découdre dans les premiers,  vu les faits rapportés

Rue de Seine

j’en frissonne des décennies après

Serge de sa voix prenante bloquait le passage d’un trottoir à l’autre, Jacques m’appris ce que Paroles signifient

Nous nous retrouvions à l’allumage des réverbères, entre deux « Caroline et Marguerite » promenées jusqu’à Montmartre avec la fanfare de l’Ecole. A t-elle finit par faire mon bonheur, ça c’est la réponse toujours à attendre

Tout vient s’opposer

la chaleur pourtant n’arrive pas à me défaire du haut de la sphère

la Lumière domine

j’ai le tableau fait dans la série qui s’annonce

la poésie devenue le pigment de mon encrier

je pousse le cri de naissance au-delà

mes bons maîtres plus vivants que vous en moi ça n’existe pas…

 

Niala-Loisobleu – 26 Juin 2019

 

EXIT


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EXIT

 

Du tableau figé sort ce vouloir qui suspend l’extinction

L’oeil se fait doubler avant la ligne droite par le sens du sujet

Que les hennissements cognant aux bas-flancs répercutent à mots couverts

 

Des herbes la tige libère un suin d’haleine remuée

On distingue sur la façade ravalée les sens en fusion de l’assemblage

Alors que l’alambic du coup de chauffe ouvre à deux vantaux, le sens du toucher revient au regard allumé sortant  de la chandelle.

 

Niala-Loisobleu – 21/06/19