LE NOYÉ


LE NOYÉ

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Au fil de l’eau son corps danse
Oublieux de la souffrance
Rythmé par le bruit des remous
Dans un mouvement lent et doux

Comme une épave à l’abandon
Triste jouet des tourbillons
Il surnage au ras de l’onde
Couvert d’une boue immonde

Hier il gisait dans la fange
Sorte de pantin étrange
Au sein du fleuve indifférent
Au flot majestueux et lent

Et aujourd’hui il surnage
Entraîné dans le sillage
D’un bateau voguant vers la mer
Vers l’horizon où tout se perd

Il a voulu quitter la vie
Ne plus subir ses avanies
Et sur le quai il a laissé
Tout ce qui l’avait fait pleurer

Au fil de l’eau son corps danse
Oublieux de la souffrance
Qu’il ne pouvait plus supporter
C’est la paix pour l’éternité

Georges Bleuhay

Extrait de:  Le cœur à vau-l’eau – Edilivre Paris 2015

LITTORAL DU SEL


LITTORAL DU SEL

Une côte de roche rose où s’étend notre évasion dans la mer proche

monticule perché

grotte visible à l’assoupi de marée

En haut la lande coud sa bruyère pour la conduire à lécher le vieil enclos paroissial

cerné du fantôme des processions en pardon des échangismes échevelés de la nature authentique

Ô ésotérisme montant l’Esprit des choses au-dessus de la motte rase, l’outil en connaissance de cause prompt à agir

Automne ouvrant la coquille au goûter buccal

la drague liche le fond sableux

St-Jacques manifestant son étrange liaison celte entre les côtes de Bretagne et de Galice

Un patchwork de nos désirs liés au feu originel parsème le littoral d’anneaux et volutes au départ de la salinité sudatoire

Le plat de l’érosion remis en question sans verbiages et toutes formes de détournement

Odilon Maître de Cérémonies

nous réunit en son jardin, auprès de tes Fleurs d’Automne, Ma…

Niala-Loisobleu – 7 Octobre 2020

A LIRE ENTRE LES PLANCHES


A LIRE ENTRE LES PLANCHES

Au passage d’aubier le frisson se replie sur lui-même pour résister et chasser le clou

nous étions à flanc d’écorce prêts à sauver l’Amazonie

traçant nos défenses en peignant les poitrines de signes symboliques remontant du dessous des yeux au delà de la parole- signe de concentration où la musique de peau est incluse

les arcs et sarbacanes aux carquois chargés

l’arbre long creusé et mis à l’eau pour franchir le fleuve

hommes, femmes et enfants nus justes casqués de plumes

se mettent à parler l’Oiseau à couleurs d’amour

tirant la note au vibratoire de l’instinct animal sauvegardé

Balançant les maternités consenties les femmes tiraient du bois plus haut que la canopée une danse plus longue qu’anaconda

tandis que les enfants excitaient les pères à poursuivre le rite tribal de la leçon du fleuve

on ne mange ici les fruits que pressés à même la peau, la sève forestière bien que sans alcool pèse un degré élevé, et la racine de l’Arbre à Médecine immunise des saloperies colonisatrices, quand sur le feu central les sens mijotent une musique sorcière se met à composer

Odilon, raconte-nous encore ce bleu qui met en transe

Ma, ne lâchons rien des lianes…

Niala-Loisobleu – 3 Octobre 2020

LÈVRES SANS TIMBR


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LÈVRES SANS TIMBRE

 

 

Tu ressembleras à ce matin d’été
où le soleil défigure les champs de coquelicots,
perdus dans une saison d’outre-temps
qui brûle les ailes des vautours mal-pensant

Derrière ton regard que j’aimais
tes pensées se dessèchent en soucis des chants,
quand j’enfonce mon œil dans ta bouche
pour y lire les mots pliés en quatre pour moi.

J’entrouvre tes lèvres sans timbre,
perdues dans les mains de l’émissaire du globe
et trempe ma plume plus longue que ton silence
dans la salive de l’histoire des peuples.

Premier acte d’une scène plate…
les marionnettes dorment sous les rideaux noirs
et toi Mime, les mains collées à mon cœur
tu dessineras les faubourgs et les rues vides.

Tu traceras de tes doigts fragiles
le contour de mes balbutiements colorés
comme un ciment de sève sur les mosaïques bigarrées
de mes origines en confusion.

Tu t’habilleras de ces guenilles
empruntées à la pauvreté des troubadours ailés
pour marcher dans le sillon des arroseurs de lilas
et des cueilleurs de pétales de roses séchées.

Mais ton rire en otage dans un cercueil mal refermé
ressortira de sa mort évanouie.

Les chevaliers sont perdus sur la voix lactée
là où ils prirent le ciel comme témoin de leurs enfance,
au pays des escargots à moteur et des bonbons au goût de fleur.

Ce poème est finaliste du prix Senghor 2019

EVOCATION


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EVOCATION

Mâché des deux mains avant qu’il plonge

patte à papier

une fraise au mortier

l’erre enfin penchée  se fixe au Centre

comme le fruit étire son poids

au fil de la longue couture des jours

le sein tambourin approfondit la résonance échappée

d’un oiseau

l’air pesant se déleste des maux

sans se laisser reluquer

la virginité renaît hennit toute concupiscence

Niala-Loisobleu – 20 Juillet 2020

FLEUR DE CONQUE


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FLEUR DE CONQUE

 

 

En disant cette chaleur de parking, j’avais les fleurs d’un jardin bien ouvertes dans la tête

Quelque chose de fantastique

de l’Odilon Redon

Arum

comme un fameuse fontaine

 

Niala-Loisobleu – 20 Juillet 2020

FLEUR DE NUIT


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FLEUR DE NUIT

 

En longs traits de feu qui était le l’atteleur ou l’attelé, un tel fracas de couleurs confond, tes reins s’ouvraient, je semais à la volée

Au milieu des lianes virevoltantes tremble encore le ventre du côté où la marée étale les seins dans un déploiement floral

En me réveillant tenu par la branche, j’ai vu l’indélébile trace brillante  demeurée hors de sa coquille

Le parfum de cette nuit se marie au jour , olfactive étreinte

Odilon Redon fantasia onirique, pavot de Fleur de Nuit…

 

Niala-Loisobleu – 18 Juillet 2020

LES YEUX FERMES


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LES YEUX FERMES

Dans l’humide

un ciel gris sur un jour qui peine à se lever

Où donc se trouve le respirable ?

Le parasite encombre

reste l’enfant qui rit dans son à part

et la boursouflure de ton coeur que mes mains caressent

Mon baiser et son poil de moustache reste perchés sur le haut de mes lèvres

je te vois …

Niala-Loisobleu – 17 Juillet 2020

FAUFILE – CHARLOTTE CARDIN


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FAUFILE – CHARLOTTE CARDIN

Toutes les notes s’enfilent
Filent les filles
Et tu ne sais pas
Ne commencez pas
De dos, fais face aux peines
Tu choisis pile, ça tombe sur la reine

Tu te faufiles
Tu te faufiles entre mes lignes, oh

Pars par là loin devant
Ton vent m’essouffle
Souffle une fois
Car mes plaies s’ouvrent
Pars par ici maintenant
Je veux tes doigts

Je les veux tenant
Tout c’qui est à moi

Tu te faufiles entre mes lignes, oh
On peut prendre le temps d’une bise
Avant que tous nos verres se vident
Et que tu me dises ?
Tout ce que j’aime
Je brise

Tu te faufiles entre mes lignes, oh
Tu te faufiles entre mes lignes, oh

https://www.youtube.com/watch?v=OwMEiSDfciQ