La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Au long des jours Je fais l’âne et l’amour La haine et la tendresse Et je cours les princesses Jusqu’à ce qu’amour cesse Au long des nuits J’engrange les souvenirs Des villes et des gares Des femmes et des rues Des ombres et des charmes Et je cherche à aimer La vie comme un poème Sans souci des soucis Et à dire « Je t’aime » Au long des jours Je fais l’âne et l’amour Jusqu’à ce qu’amour cesse Au long des filles Mes filantes étoiles Qui m’offrirent ciel aux lèvres Des prairies de baisers Et de fleurs où je flâne Au long des belles Ces mômes enchantées Pour qui j’ai tant chanté Pillé, volé, brûlé De souvenirs en flammes Et je cherche à aimer La vie comme un poème Sans souci des soucis Et à dire « Je t’aime » Au long des jours Je fais l’âne et l’amour Jusqu’à ce qu’amour cesse Au long des rêves Fillettes bleues et or Je m’en souviens encore Tu m’as jeté un sort Que je poursuis sans cesse Au long des ans Pour revivre l’instant Merveilleux où tes lèvres Posèrent sur mes lèvres L’inoubliable fièvre Et je cherche à aimer La vie comme un poème Sans souci des soucis Et à dire « Je t’aime » Au fil des jours Je fais l’âne et l’amour Jusqu’à ce qu’amour cesse
La mer en prenant le large suit en ovin ce qui pousse à sombrer
émoi au coeur de cette lucidité
je trouve
tes seins qui s’échappent pour me tirer d’eux-mêmes à la surface
comme le refus du soleil à reconnaître le gel des floraisons du corps
Est-ce pour ça que tu t’appelles Bianca mon rêve ?
je le crois comme
j’ai appris qu’à part l’impossible on ne peut plus rien attendre aujourd’hui des besoins nécessaires à la vie
et là au long des raidissements des heures sans demander pourquoi, je t’ouvre chaque minute de plus
sentant gigoter l’enfoui qui ne demande qu’à s’évader des questionnements pour saillir
Le Bleu Passage
est demandé par la fente terrestre que ton ventre possède pour franchir le non-dit
que ce qui reste ne tombe pas à côté de l’absolu tel que je le conçois sans recours au système de survie.
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Niala-Loisobleu.
5 Février 2023
FAUT VIVRE – MOULOUDJI
Malgré les grands yeux du néant c’est pour mieux nous manger enfant et les silences et les boucans… faut vivre
Et bien qu’aveugles sur fond de nuit entre les gouffres infinis des milliards d’étoiles qui rient… faut vivre…
Malgré qu’on soit pas toujours beau et que l’on ait plus ses seize ans et sur l’espoir un chèque en blanc faut vivre…
Malgré le coeur qui perd le nord au vent d’amour qui souffle encore et qui parfois encore nous grise faut vivre…
Malgré qu’on ait pas de génie n’est pas Rimbaud qui peut pardi et qu’on se cherche un alibi malgré tous nos morts en goguette qui errent dans les rues de nos têtes faut vivre…
Malgré qu’on soit brave et salaud qu’on ait des complexes à gogo et qu’on les aime c’est ça le pire faut vivre…
Malgré l’idéal du jeune temps qui s’est usé au nerf du temps et par d’autres repris en chantant faut vivre…
Malgré qu’en s’tournant vers l’passé on est effrayé de s’avouer qu’on a tout de même un peu changé faut vivre… malgré qu’on soit du même voyage qu’on vive en fou, qu’on vive en sage tout finira dans un naufrage faut vivre…
Malgré qu’au ciel de nos poitrines en nous sentinelle endormie dans un bruit d’usine gémit le coeur aveugle qui funambule sur le fil du présent qui fuit faut vivre…
Malgré qu’en nous un enfant mort parfois si peu sourit encore comme un vieux rêve qui agonise faut vivre…
Malgré qu’on soit dans l’engrenage des notaires et des héritages ou le coeur s’écoeure et s’enlise faut vivre…
Malgré qu’on fasse de l’humour noir sur l’amour qui nous en fera voir jusqu’à ce qu’il nous dise au-revoir faut vivre…
Malgré qu’à tous les horizons comme un point d’interrogation la mort nous regarde d’un oeil ivre faut vivre…
Malgré tous nos serments d’amour tous nos mensonges jour après jour et bien que l’on ait qu’une vie une seule pour l’éternité malgré qu’on la sache ratée….
J’ai caché Mieux que partout ailleurs Au jardin de mon coeur Une petite fleur Cette fleur Plus jolie qu’un bouquet Elle garde en secret Tout mes rêves d’enfant L’amour de mes parents Et tout ces clairs matins Fait d’heureux souvenirs Lointains
Quand la vie Par moment me trahie Tu reste mon bonheur Petite fleur
Sur mes vingt ans Je m’arrête un moment
Pour respirer Ce parfum que j’ai tant aimé Dans mon coeur Tu fleuriras toujours Au grand jardin d’amour Petite fleur
Prend ce présent Que j’ai toujours gardé Même a vingt ans Je ne l’avais jamais donné N’ai pas peur Cueillir au fond d’un coeur Une petite fleur Jamais ne meurt
Marcel MouloudjiUn jour je m’en irai sur un bateau tout blanc Aux îles sous le vent, au pays des enfants Ah oui je m’en irai, m’en irai pour la vie Pour les jours et les soirs, les matins et les nuitsJe quitterai Paris, je quitterai la Seine Notre Dame les quais, ma jeunesse et la tienne Je n’irai plus jamais acheter de château, En Espagne ou ailleurs ni faire le zigotoNi traîner ma mollesse de vieux cargo usé Au long des noirs canaux de Paris enfiévré Ni ne finirai plus à minuit Place Blanche Ah je voudrais goûter à mes anciens dimanchesJe quitterai Paris sans même une valise Pour larguer mon passé et toutes mes sottises Je quitterai les fleurs du jardin de ton corps Et ta bouche anonyme et ton cœur qui m’endortJe traînerai ma vie au long des continents Au long des rêveries, au long des océans Et peut être au fin fond d’une mer verticale Entre cieux et nuages et va viendra le calmeUn jour je m’en irai sur un bateau tout blanc Aux îles sous le vent au pays des enfants Ah oui je m’en irai, m’en irai pour la vie Pour les jours et les soirs, les matins et les nuitsUn jour je m’en irai sur un bateau tout blanc Aux îles sous le vent au loin, loin oui mais quand Ah oui je m’enfuirai m’enfuirai pour la vie Pour les jours, pour les nuits, pour la mort sans soucis
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