LONG BER


LONG BER

au vent flottent des fanions de casiers en attente sur le quai

les mouettes se foutent du temps qu’il fait

que t’ai l’haleine de cow-boy ou les faux-galons d’un marin d’eau douce, elles tournent comme qui sait que la vie est un manège

au moins elles se font pas l’amer à boire pour la comédie

au Bar de la Marine c’est pas la même histoire

moi j’ai désuspendus des jardins

un sacré Babylone qu’est foutu son camp

pourquoi quand mon Capitaine passe comme une diarrhée sur les Anglos-Normandes je sais qu’on vient de clouer un ex-voto de plus

sers-m’en un autre, j’ai froid dans l’do et faut que la musique chauffe…

Niala-Loisobleu – 20 Avril 2021

BLEU PAR NATURE (sans peur du figuré)


BLEU PAR NATURE (sans peur du figuré)

La pollution morale dépasse à te couper la parole. Là appuyé contre ma vie , ce que j’ai fait et veux poursuivre je reprends souffle, pas possible autrement

Tout est monument qu’un jour un mutant bouffe en se mettant devant comme le seul createur

Ô bêtise faut-il que tu sois petite pour te rendre méchante au point de ne croire qu’en toi

La musique récupère

Elle édifie

Se rendant compte qu’à part à l’identique on pourrait pas reconstruire Notre-Dame

Mais…

Et en pause devant cette peinture me voici saisi d’un trip sain et sans vice

Je fus si joyeux et toujours pugnace, que sombrer à présent serait donner raison à ce que je n’ai cessé de refuser dans des moments bien plus difficiles

Faire la peau au désespoir oh que oui

Jamais se tromper de cible, retenir l’amour comme la représentation onirique permanente et pas lâcher l’os, toujours remettre sur le métier

Non ne rien trahir des gens et des choses

non rien , c’est mon seul mais énorme capital

Sors ton caillou, ton cheval, ton vélo et vas sans arrière-pensée faire chanter l’atelier, il y a matière à…

Niala-Loisobleu – 20 Avril 2021

ESQUISSE


ESQUISSE

Obligé de passer par la glace qui habille l’angle du carrefour, ça rend impossible de se faire la tête d’un autre

au point de découvrir des traits de la beauté non-enjolivés

Je me souviens du petit-frère de Marthe, qui comme s’il ne lui suffisait pas d’avoir été gazé avait eu la gueule cassée à la première mondiale

Comme il disait la guerre ça regroupait les enfants au point de voir l’horreur du beau avancé à côté d’un laid atroce en faisant bien sortir la différence entre le vrai et le faux

Je marche dans un mardi qui est à l’ombre, mais ce que je tiens en moi de lumière, m’a déjà fait faire plus qu’hier

J’en ai en corps assez pour peindre au rythme vagabond du cheval.

Niala-Loisobleu – 20 Avril 2021

CONTRE LE DOUTE


Jean Cocteau

CONTRE LE DOUTE

Contre le doute hélas je n’ai pas de refuge
En quelles mains me suis-je mis ?
Et comment me juger car lorsque je me juge
J’ai les yeux de mes ennemis.

Que j’aimerais m’aimer et me laurer de gloire.
Attendre le succès final.
Mais contre moi si loin que cherche ma mémoire
Se retourne mon tribunal.

L’avocat me suspecte et le jury m’accuse
Tous les témoins me donnent tort
Et je dois écouter sans me trouver d’excuse
Ma condamnation à mort.

Jean Cocteau

DANSE AU JARDIN DE NIALA 4


DANSE AU JARDIN DE NIALA 4

Du nuage qui sans raison a supprimé le soleil aujourd’hui

je pose au pied de l’arbre cousin de l’amandier

la mélancolie qui a forcé la porte alors qu’elle n’était pas invitée.

Niala-Loisobleu – 16 Avril 2021

L’AMANDAIE


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L’AMANDAIE

Chronos arrive au bord et sonne à larmes

du fond de la cour sans dédale

la terre cuite ocre l’aqueux taurin en falaises vient

tenir l’Epoque

en vie dans ses mains et pas sous-globe sur la cheminée

Je palpe hit

Oui la rousse automne au geai bleu

Je l’ai dit il y a très longtemps

L’AUTOMNE

fait bien pousser l’peint tant

Moire c’est moire

Jamais ne meurt

au patio le vaste champ de cette fontaine rose hibiscus grimpant par-dessus les murs

L’en faire en dragon consume le parasite du Mont

Seins, miches, ailes

Absolu

mon enfance rendue je n’aurais eu que l’âge d’aimer

Merci la Vie !

PENSER AUX BOURGEONS DE L’AMANDIER !…

Que deviennent les bourgeons de l’amandier ?

l
Poussent-ils encore dans les ruines ?
Si les surgeons de la haine
Les assassinent
Qui pourra
Les remettre sur pied
Sauvera leur scène

Et pourtant on en voit encore s’épanouir
Entre les gravats – la terre
Et la mélasse …
Si ce n’est dans les larmes qui les enlacent
Qui pourra encore leurs racines
Reconstruire ?

Une pluie de flammes – de bombes et de missiles
Ce n’est pas un drame pour les « aveugles »
Qui conspuent ces âmes
Et qui beuglent :
« Bravo ! Bravo ! » Du fond de leur île

Est-il interdit : l’amour pour cette terre ?
Qui dit qu’il faille recommencer ?
Comme si ce n’était pas assez :
Ce destin d’enfer
Qui les enterre !!

Va-t-on épuiser par le feu tout leur sol ?
Malgré le fer et le sang
Puissants ils résistent
Et viendront encore
En fleurs
Ils insistent comme les symboles
De ce qui – jamais – ne meurt …
Si donc ce n’est pas vol
C’est un viol

Or les bourgeons jouent entre eux sous la pierre
Où les édifices détruits nous laissent
Un cri qui blesse :
« Non ! Ils ne doivent payer le prix
D’un pays que l’on veut rayer
Ils sont encore sa lumière ! »

Ils sont dans l’ombre de leur étoile
Ceux qui coupent les arbres
De leur ciel
Ou leur jettent le feu et le fiel
Et ils restent de marbre
Dans leur toile
Qui s’étend
Sans que les temps ne murmurent
Contre les raides murs

Et des bourgeons on entendait souffler des femmes
Au milieu des balles qui sifflaient
Au hasard sanglant qui giflait
De sa mort les corps
Et les emportait
Sans un drame

Et maintenant où sont les mains qui implorent
Du fond de leur « Éden merveilleux »
De ne plus toucher
Aux beaux yeux
Des petits princes – de les laisser éclore ?
« Mais rentrez les armes
Rincez les larmes
Séchez-les
Et faites que les jeunes pousses
Ne se blessent plus
A leurs racines
Assassinées
Laissez ! Oui ! Laissez-les pousser
Dès qu’ils sont nés ! »

Alain Minod

DANSE AU JARDIN DE NIALA 3


DANSE AU JARDIN DE NIALA 3

La terrasse en frissonnant sous le vent frais du matin téléphone

« Bonjour »

Rose, jaune, mauve qui descend en gorge comme avant de partir à les colles

La clématite guérie de la chenille reste bleue de son nom-soleil qui dit oui

j’ai eu des cognements de coeur en ouvrant l’atelier

c’est vrai que l’Amandaie

« Autan le dire »

suit l’évolution de l’EPOQUE dans ce qu’elle a de mystique

en se montrant nouvelle dans sa véronique tout à fait duelle de mise amor

Les toros noirs au coeur du rouge de la langue de Federico tireront la danse dans l’arène

au premier mouvement de la trompette.

Niala-Loisobleu – 16 Avril 2021

 L’amour c’est l’affaire des gens par Gilbert Becaud


 L’amour c’est l’affaire des gens par Gilbert Becaud

L’amour
L’amour
Pour tout l’temps
Ce sera l’affaire des gens
Les gens
C’est nous
Et y’a que nous
Qui pouvons faire quelqu’chose pour nous

Il y a le printemps
Bon
Ça c’est l’affaire du printemps
Il y a l’hiver
Bon
Ça c’est l’affaire de l’hiver
Il y a la gloire
Pour les héros et pour l’histoire
C’est pour les grands
Les tout grands
Des premiers rangs

Mais
L’amour
L’amour
Pour tout l’temps
Ce sera l’affaire des gens
Les gens
C’est nous
Et y’a que nous
Qui pouvons faire quelqu’chose pour nous

Il y a l’argent
Bon
Ça c’est l’affaire de l’argent
https://193fb80a1df50a611bc6b5b8b09104a4.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.htmlIl y a le Bon Dieu
Bon
Ça c’est l’affaire du Bon Dieu
Y’a les étoiles
Ell’ s guident les pauvres bateaux à voile
Depuis longtemps
Longtemps
Il y a la guerre
Ben cette fois allez la faire
Les importants
Les présidents
Passez d’vant

Mais….
L’amour
L’amour
Pour tout l’temps
Ce sera l’affaire des gens
Les gens
C’est nous
Et y’a que nous
Qui pouvons faire quelqu’chose pour nous.

Paroles: Frank Thomas. Musique: Gilbert Bécaud 1976

DANSE AU JARDIN DE NIALA 2


DANSE AU JARDIN DE NIALA 2

La voix du seoir couche au pied du cerisier

lune en chien de fusil

ça claque comme un volet qui veut pas fermer la lumière

L’oiseau rejoint d’ailes fines la grange où l’églantine survit aux démolisseurs.

Niala-Loisobleu – 15 Avril 2021