UN TABLEAU DU PETIT-PEINTRE PAR CE CÔTÉ QUI VAUT MIEUX QUE L’AUTRE


UN TABLEAU DU PETIT-PEINTRE

PAR CE CÔTÉ QUI VAUT

MIEUX QUE L’AUTRE

Franchi le rouge, on imagine que la voie est devenue libre

c’est à voir

mais on avance dans le dédale qui en partie demeure

Il me reste tellement d’écume dans la bouche qu’un coup de langue trop hâtif peut renverser le contenu mis dans l’assiette

Mais c’est dans l’accompagnement des herbes, de l’ail, de l’oignon et d’une branche de fenouil que devrait se lier la reconnaissance des choses

derrière l’auxiliaire file un secours en cas de vague vacharde

Les broderies dont tu as ceint ton soutien-gorge n’ont quitté leurs bretelles que pour venir me serrer les mains quand tu as laissé ton torse s’enrouler dans le grand-écart d’un pas dense

J’ignore quel sera le final de la couleur

c’est sans importance, tu te reconnaîtras à la couleur de ton poil.

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Niala-Loisobleu.

27 Septembre 2024

PAR DEVANT ET DERRIERE


PAR DEVANT ET DERRIERE

Un peu de vent, ma pensée se trempe dans le mouvement de la mer

partie

ça fait juste un an aujourd’hui

il n’y a d’arbres qu’à partir de la racine et de ponton que pour tes seins tant ils s’en balancent

on m’a dit qu’à l’époque

j’avais la main baladeuse

la cabane plantée dans le Moëze-Oléron

tempérament naturiste

tout le contraire de l’écologiste habillé comme un moulin à prières

que je me rappelle avoir tout essayé comme tu m’as dit ce matin après qu’on t’ait proposé un plan à trois chez les poêliers

Il a du genre à femmes, disait l’aînée une jouisseuse de jalousie

héritière frigide d’un père inconditionnel de partouzes

La dernière baleine que j’ai approchée remonte des profondeurs, évaporée

nous stagnons en lieu et place de marcher

le 14 Juillet ça défile

Je me plais à peindre ce que je veux sans couleurs de fausses-promesses, assurément sensible.

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Niala-Loisobleu.

12 Juillet 2024

QUAND L’AUTOMNE


QUAND L’AUTOMNE

Des deux côtés de la scène, les colonnes lâchent la cannelure des rideaux. Le petit théâtre sort enfin du boulevard du crime. Les acteurs s’inclinent au soulagement d’une dernière révérence

. Le rire accolé à la grimace du fronton compte bien faire cavalier seul et vivre sa vie sans jouer la comédie

En coulisses, les machinistes replient les tôles du bruitage et remballent les éruptions cyclothymiques de la diva dans le panier du costume des anges

Dépendue des cintres, la toile de fond ne demande qu’à être repeinte. Le décor des amoureux assis sur les bans publics est banni en même temps que la déprogrammation du script d’imposture bouffé par les mythes. La léthargie du mouvement de la danseuse-étoile reboosté au corps des petits-rats. L’enfant est inscrit au Conservatoire de la VIe pour apprendre ses valeurs

L’armurier a servi de cible à bout-portant aux jeux guerriers des enfants

En matière d’art plastique on a tiré les faux-coquillages de la mer pour la craie des falaises protégeant les marelles

Juste écrire la vie comme elle est belle de ce qu’on en connait pas du cinéma qu’on en fait avec des exclamations stupides d’un beau à vomir

Merci l’automne pour ta métamorphose de pourriture.

Niala-Loisobleu – 6 Novembre 2021