La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
A la trémie du désert la pointe de cette pyramide dépasse à peine la caravane d’un balancement des chameaux
On a monté à bord de la jonque funéraire la Beauté partagée des EPOQUES 18/19/20/21 de la traversée temporelle que le fleuve conduira à franchir son éternité
Des poussières du Prince Pluie n’efface rien Sauf sur ses traces la suie qui dans l’air se meure – Si dessous la pierre se rincent tous les liens C’est avec la lumière en appui qu’ils demeurent
Cardinale nouveauté ! Cours là et t’évente ! Sourd à la beauté radicale et adventice Le Prince ne peut danser avec cette actrice Qui pense et pince tempête en grande savante…
Sourire de macadam au calme venu… Belle Dame Elvire trame la rue qui brille – Met à nu la ville et de veille la rhabille D’où s’égayent mille et mille soleils ténus
A savoir ce souffle pour Misère cachée Des émissaires souffrent de la voir altière Mais ils perdent de vue qu’elle vient de trancher Et qu’elle a déjà tout bu de la ville entière.
Alain Minod
Faisant fi d’une bouteille à la mer
j’habille la foret de sa séparation des eaux en l’actant
La main coupée range les instruments de sa Musique au fond de la jarre.
De garde au dernier amour les ifs retiennent les mors de l’absolu enfin trouvé, sans tourner le dos à la page
L’équin-roc armé pour la décharge est attelé reins bandés contre les oeillères d’une cécité dévorante
Les frères rient peau lin
Châssis tendu
au mou de la relâche des écoutes laissant s’égarer la toile au contre vent d’une rancune étrangère au courant
Récitation
La vertu ce cornet des fortunes
Auditivement les vocations l’estime l’ambition
Rase les têtes confrontées
Plutôt s’armer
Contre le sycomore feuilleté et le couteau.
Dans son armure insensibilisée
Dans son armure qui ne résonne sans fausse honte
Qu’à partir du dernier baiser
Le pirate celui qui n’a pas de plume au bonnet
Celui qui provoque l’aboiement des corbeaux
Le pirate l’ennui l’ennemi des attentes sous la pluie
Le réveille-matin à maintien de religieuse
A contenance d’huile
Le réveille-matin qui fait des copeaux du dormeur
Et ne lui laisse que le temps de ne pas s’habiller.
Des semaines et des mois et des années de semailles Par des chemins qu’on ne touche même pas de la
canne Une cervelle sabotée par les germes de mauvaise
volonté
On ne pleure pas et si l’on ne pleure pas c’est que le feu
Gâche le plâtre qui maintient Je regard dans ses rives Dessèche tout passe par la porte animale s’affole.
Au delà du feu il n’y a pas la cendre Au delà de la cendre il y a Je feu.
Des éventaires écornés d’athlète mugissent sous la pluie
Ils réclament aux coquettes des rires tous les pavés du rire
Et des gourmettes de courtoisie pour enchaîner le poncif
La poussière fouille plus avant dans les poches
Mais elle n’arrivera qu’après la troue
Pour célébrer cette vertu qui n’est pas de moi.
Au delà du feu il n’y a pas la cendre Au delà de la cendre il y a le feu.
Paul Eluard
On est jamais éteint au coeur de ce qui a fait l’espoir durant ses batailles et affronter la vague au plus fort du rugissant. Laisser dépérir cette force est contraire à sa nature-propre, seulement toute plante abandonnée d’ô meurt en perdant toute résistance
Sur l’écran le vieux film passé ces derniers jours allume la morale véridique
Je suis un grand seigneur au domaine du rêve le beau cercle vicieux qui devient un cerceau pour l’enfant dépouillé au cartable d’azur le bagnard endormi qui charme les oiseaux l’anachorète nu aiguisant des idées pour coudre le manteau de la femme damnée le critère parfait de l’indéterminé comme la plume au vent égratignant l’été le coucher du soleil sur les seins de Ninive le corsage échancré de la psychanalyse la côte du Gabon par un torride été la chandelle de cire près du litre de lait le serment arraché aux lèvres de la fièvre je suis un grand seigneur au domaine du rêve
Je suis un grand seigneur de l’osmose totale l’incombustible don de la source enchantée la fibre du bambou qui découvre le ciel la robe de silex abreuvé de patience le cil purifié d’une pauvre Marie le calligramme d’or de l’aveugle trahi l’échansin du futur pour la gourde du temps je suis le grand seigneur de l’ivresse d’antan
Je suis le grand seigneur d’une légende nue un gémeau allaité par la reine d’amour le truand de l’adieu sans esprit de retour
la clepsydre épuisée de mesurer
le temps la coupe de cristal et de hiérarchie par mon souci sur
je vais vers ton ventre comme vers une ruche endormie.
Plus haut ta peau est si claire
que les jambes en sont nues pour tout le corps
et mon regard s’y use
comme au plus tranchant d’un éclat de soleil.
Au-delà, il y a ta lingerie qui sert à t’offrir
et à colorer mon désir.
Tes cuisses, lisibles de toute leur soie, se desserrent
et je vois la ligne de partage de ta chair.
Géants de la sensation,
mes doigts vont se fermer
sur le seul point du monde
où se carbonisent des hauteurs entières de jour.
Et c’est enfin la pleine rivière que te remonte sans effort, parce que tes seins s y élèvent comme deux cailloux à fleur d’eau.
Dès que tu entres dans ma chambre tu la fais se tourner vers le soleil. Le front sur toi de la plus faible lueur et c’est tout le ciel qui t’enjambe.
Pour que mes mains puissent te toucher
il faut qu’elles se fraient un passage
à travers les blés dans lesquels tu te tiens,
avec toute une journée de pollen sur la bouche.
Nue, tu te jettes dans ma nudité comme par une fenêtre au-delà de laquelle le monde n’est plus qu’une affiche qui se débat dans le vent.
Tu ne peux pas aller plus loin que mon corps qui est contre toi comme un mur. Tu fermes les yeux pour mieux suivre les chemins que ma caresse trace sous ta peau.
Le couple que nous formons ne naît bien que dans l’ombre et, nus, nous allons à la conquête des eaux dormantes d’où le désir surgit comme un continent toujours nouveau, à celle des orages qui tombent en nous, lourds et chauds,
à celle de tous les végétaux dont il nous faut, lèvres à lèvres, briser l’écorce tendue, à celle des fenêtres dans lesquelles ta chair dérive comme une jetée qui a rompu son point d’attache.
Parce qu’ils sont les yeux de la terre, les carreaux se tournent vers ta gorge qui brille comme un peu de foudre en regagnant les fonds marins de la ville.
Flanc contre flanc, nous descendons tous deux dans les souterrains où l’on perd corps et où les baisers que tu me donnes, que je te donne sont autant de pas que nous faisons l’un dans l’autre.
Il me faut inventer d’incroyables pièges de chair pour prendre le monde dans un baiser, il me faut abattre les murailles dont tu t’entoures pour que le plaisir puisse te couper en deux.
C’est alors que l’air est dans ma bouche la racine même de l’espace et des fruits que, pour me laisser passer de ma vie à ta vie, tu te fais arche des épaules aux pieds.
Partout sur les murs, sur les visages
la lumière se dévêt de sa lingerie
et montre son beau ventre de femme
d’où l’ombre tombe comme une fourmilière écrasée.
Car il y a vraiment de quoi vivre sur la terre, mais il faut avoir la force des arbres pour pouvoir repousser le ciel bas que la mort fait peser sur les paupières.
L’espace est pris entre nos regards et nous n’avons que quelques gestes à ébaucher pour qu’il tombe à nos pieds sans faire plus de bruit que la dernière goutte d’eau d’un orage sur la forêt.
Tu es plus nue sous mes mains que la pluie sur les tuiles, qu’un feuillage dans le matin, que les dents ensoleillant la bouche.
Des insectes s’écrasent en plein vol sous notre peau, mes doigts ne cherchent pas à se protéger de la lumière qui s’élève du fond de tes yeux pour faire se lever dans les miens un jour insoutenable.
Le reste de notre vie se fige autour de nous en hautes statues qui ne peuvent entrer dans le cercle de silence et de joie qui nous serre aux reins.
Enlacés par l’herbe que l’air fait monter jusqu’à nos lèvres,
nous oublions dans notre chambre les paysages
qui venaient vers nous au pas de la terre,
les beaux paysages qui nous prenaient pour des statues.
Vagues s’en allant à la rencontre l’une de l’autre, nos corps n’ont que la flaque des draps pour apprendre que l’amour est une montagne qui s’élève à chaque coup de reins.
Nous n’avons que nos bras et nos jambes pour serrer un instant les forêts qu’un éclat de soleil enfonce dans notre chair et fait flamber jusqu’au dernier arbre.
Nos dernières paroles se sont arrêtées loin de nous, enfin coupées de leur tronc de sang.
Nous entrons seuls dans un monde ouvert sur nos visages comme sur son propre noyau.
J e cherche dans ta bouche la source du fleuve souterrain qui te parcourt en rejetant en haut des cuisses son écume de plante fraîchement coupée.
Quand tu écrases ton ventre contre moi,
quand mes doigts aiguisent ta gorge,
tu as des mots doux comme la salive,
des mots qui auraient poussé après un orage.
De ton corps je fais un pont
qui me conduit dans un monde
où nos dents se cognent contre le même verre d’air,
où nos regards à force d’être proches font la nuit entre eux.
Je ne vis plus au jour le jour puisque tes baisers font partie de mon avenir et nous allons jusqu’au bout de la lueur que la foudre trace en remontant nos veines.
Il me suffit de quelques gestes pour retrouver, enfouie sous ta peau, la plante nue que tu es et, vacillant de tout le soleil conquis par les ruisseaux, tu entres dans la nuit avec le jour devant toi.
Je n’ai qu’à toucher la pointe de tes seins
pour que soient soudain rompues les mille écluses
qui retiennent entre nous un poids d’eau égal à celui de la mer,
pour que toutes les lumières s’allument en nous.
Et quand dans la clarté du drap,
tu n’es plus qu’un éventail de chair,
j’ai hâte de le faire se refermer sur mon corps
par une caresse que je jette en toi comme une pierre.
En te renversant sur le Ut,
tu donnes à la clarté la forme même de tes seins
et le jour use toute sa lumière
à vouloir ouvrir tes genoux.
Tu prends ta source dans le miroir qui coule du mur, tu as du soleil jusqu’au fond de la gorge, tu es neuve comme une goutte de rosée que personne n’a vue, que personne n’a bue.
Tu as le cou fragile de ces oiseaux
qu’on voit rarement se poser sur la terre
et quand tu es dans la rue le regard des hommes
monte autour de toi comme une marée.
Derrière tes dents, ta chair commence avec ses aubépines de fièvre et de sang. Tu sais qu’elle est une prison dont mon désir te délivre.
La caresse fait son bruit de poumon en cherchant dans tes cuisses le papillon qui s’y est posé, presque fermé en toi de ses ailes.
Avec l’aveuglement d’une taupe, tu creuses l’air de tes seins. Autour d’eux mes mains s’élèvent comme une montagne coupée en deux.
Tu m’accueilles dans un pays au centre duquel ton corps se dresse comme un feu de joie, simplement posé sur la fraîcheur de tes lèvres au point où l’espace se jette en toi.
Tu es l’impasse vers laquelle j’accours
avec la force des marées,
avec la liberté des moissons
qu’un coup de faux sépare du soleil.
Nous ne parlons pas de l’amour qui nous lie
parce qu’il est entre nous comme une bouteille sur une table
et qu’il court de mes doigts à tes doigts
avec la vitesse de l’éclair.
Si je veux t’aimer sans rien perdre de ta clarté,
je suis contraint de m’enfermer avec toi dans les pierres.
Le jour écarte de temps en temps les rideaux,
tache ton épaule et retombe dans la rue.
Le silence même est fait de minéral et prend la forme des chambres qui le contiennent. Pour qu’il n’y entre point, c’est mille armoires qu’il aurait fallu pousser contre les portes.
Notre nuit est imperméable et nos corps, se suffisant de l’air contenu dans un baiser, descendent jusqu’aux racines de l’arbre qui a nos têtes pour sommet.
En plein front, en plein flanc,
j’entends les pas que mon sang fait
pour s’avancer de sommet en sommet
jusqu’à celui dont il me faut dominer ton corps.
Je lui en veux de me tenir enfermé dans un visage avec lequel je reste si seul lorsque mes épaules n’ont plus le tien à porter et que je te cherche en vain dans les miroirs.
C’est pourtant par lui que je t’ai reconnue dans la rue
dans un moment qui reste comme une source en pleine mémoire.
C’est lui qui me permet à chaque instant
de reconnaître ma vérité dans tes yeux.
Tu ouvres la nuit la plus pleine
de la pointe de tes seins.
Tu viens vers moi dans le tournoiement d’une ville
qui ne s’éclaire plus qu’à la clarté du désir.
Je ne saurai jamais la distance à parcourir entre la lampe sourde de ton ventre et mon corps. Je sais que je te rejoins dans un baiser qui ne laisse point passer le jour.
Sous ma main ensablée dans les caresses, il reste les hauteurs de ta gorge, vers lesquelles j’avance, la bouche pleine de soleil.
A force d’avoir mon visage contre ton visage, j’oublie que le monde commence au-delà de ton regard. A jeter l’un dans l’autre nos plus sûrs filets, nous ramenons tous les poissons de la joie.
.Le soleil se couche dans les flaques pour rester plus longtemps sur la terre. Tu ne peux plus t’en aller de ma chambre parce que je suis debout sur tes derniers pas.
J’essaie de conquérir
l’insecte que tu respires.
Mais il s’échappe de mes lèvres
pour aller se poser sur mon sang.
Tu ne peux plus sortir du filet que mes mains tendent sur toi, tu es au centre de l’étoile de mes pas, tu es l’unique réponse de ma vie.
A nos regards pris dans la même pierre de présence,
le monde arrive par une fenêtre
où nous nous penchons parfois
de nos corps, hauts comme des promontoires.
La ville est au pied de la chambre où tu te tiens
avec pour horizon celui de tes épaules
et nous touchons jusqu’en son fond
le vivier de feu qui donne sa mesure à l’été.
Tu te refermes sans cesse sur moi
comme deux vagues sur un rocher
et nous n’avons qu’à nous laisser porter par la
qui s’étend très loin autour de nos visages.
Perdus dans un pays de chair et de caresses, nous vivons les quelques miniers d’années dont notre amour a besoin pour que naisse une étreinte de chaque goutte de notre sang.
Je suis prisonnier de ton visage
à la façon dont un mur l’est du miroir.
Pesé par ton regard,
le monde perd son poids de pierres.
Le chant de ton sang sous la peau est aussi doux à entendre que celui des graminées poursuivies par le vent.
Je sais que la mort ne peut rien me faire tant que tu restes entre elle et moi, tant que s’allume dans ta chair le ver luisant du plaisir.
Le couchant tournoie sur chacun de tes ongles
avant d’aller grossir la terre d’une dernière montagne de clarté
….
et je peux voir a ton poignet les pas
que ta vie fait pour venir jusqu’à moi.
Au -delà de mes mains refermées sur toi, au-delà de ce baiser qui nous dénude, au-delà du dernier mot que tu viens de dire, il y a le désir que nous tenons vivant contre nous.
Il y a la vie des autres qui remonte de la ville sans pouvoir aller plus loin que la porte derrière laquelle les murs écoutent à notre place le bruit que le cœur des hommes fait dans la rue.
Tu dépasses les herbes
de quelques hauteurs de soleil.
Je te sens à peine bien que je sois sur toi
comme sur la pointe la plus aiguë d’une montagne.
Tu es entière contre chacune de mes mains, tu es entière sous mes paupières,
tu es entière de mes pieds à ma tête, tu es seule entre le monde et moi.
Le soleil reste sur ta bouche à la place où miroite encore un baiser. Ton visage lui appartient mais il me le rend pour des nuits plus longues que ma vie.
Ton corps pour lequel je m’éveille s’éclaire plus vite que le jour parce que le soleil surgit à toutes les places où il y a des cailloux à pétrir.
Les forêts se dénudent pour lui dans le secret de leurs clairières mais c’est sur ta gorge qu’il fait pousser ses plus beaux fruits.
La terre lui présente une à une
ses vallées les plus riches,
mais c’est sur ton ventre qu’il s’arrête,
simple bouquet de flammes.
Le toit des villages est posé sur la terre et les prés fuient de toutes parts autour des murs blancs qui avancent d’une maison par siècle.
Je pense à l’étonnement de ton ventre qui regarde toujours mon désir pour la première Je pense aux forêts que nous faisons tomber quand ma chair mûrit dans la tienne.
Je pense à la hauteur de l’été
sur la poussière des routes,
au ruisseau qui s’arrête un instant de couler
pour mieux s’éblouir de la nudité de la lumière.
A rester debout dans ce pays démesuré de clarté, je sens que je n’ai pas asse de poumons pour retenir la vie qui vient vers moi à la façon dont ton corps vient vers le mien.
De la terre mangée d’abstinence sort une écharpe d’amélanchier rentré d’amer hic pour étoiler ton buste
que le loup déneige jusqu’à terre sans tailler à hauteur du cri
Avril s’approche de la rambarde et se penche à la coupée prêt à tirer la sirène au grand dam des hivernages
Vois-tu comme la cheminée fume ? J’ai chargé la vapeur au sauna de 2019, fouaillé par la lumière tombée sur les propos demeurés obscurs. Mon problème de vue excuse rien
Les phoques pourront se chercher un banc dans un jardin public, le sable est en passe
Du haut du frisson à la cuisse le chemin se fait lé pour hâler à la Foire au Peint d’Epices, on cassera le cochon pour tirer la lyre, j’ai le tempérament musical aède
L’idée de te découvrir fait trembler le marché flottant au point de garder les bonzes à l’abri des tentations
Ton brûle-encens m’en voit ravi , le jasmin en grimpe à la place des quêtes de bols de riz
Et dans tout ça le 7 a lâché ses ballons à la mode Ô ffenbach, au point que j’en ai relevé sa sensualité, ce qui a soulevé ton étonnement comme si ma peinture ne sentait pas toujours le chien quelque part.
À la pointe nue de l’averse il y a mon amour Elle est plus belle que l’averse et que l’eau sur la terre Vient le vent nu sur son cheval et il la trouve belle
Le vent lui jette son filet, il se baisse et lui parle Le vent l’emmène dans sa nuit, il la veut pour sa femme De toute la blancheur des nuits, mon amour est plus blanche
Le vent la met dans le matin entre le gris et l’herbe Au devant du matin debout, mon amour est plus belle Plus belle d’herbe et d’eau souillée, la nuit dans son regard
Le vent s’en va. Pour mon amour les soleils vont se battre
La lampe du tableau de bord c’est mon étoile du nord, je vais très loin Auprès de moi tu dors, ou je suis seul, ou tu me parles, mais si loin Je ne sais plus que les gauloises avec les allumettes et le silence
Je ne sais pas où je t’emmène, où nous arriverons Je ne sais pas. J’ai avec moi toute ma nuit, ma peur Toutes les filles que j’aimais, tous les amis perdus, la route est longue Mon amour, mon amour Il est toujours très tard et c’est toujours la nuit qui tombe
Je fonce dans le noir avec de loin en loin l’appel des phares, les amis Mon amour, la nuit glisse, il n’y a plus personne sur la route que la pluie J’ai oublié la carte, je ne sais jamais les règles du jeu mais qu’importe
Je ne sais pas où je t’emmène, où nous arriverons Je ne sais pas, j’ai avec moi toute ma nuit, ma peur Le pleur des veuves immobiles au coin de leur maison, la route est longue. Mon amour, mon amour Il est toujours très tard et c’est toujours la nuit qui tombe
Une folle a couru vers moi, les bras très blancs, le visage de chien Et j’ai vu de grands désespoirs d’enfants qui venaient boire dans mes mains Les femmes traquées dans les alcôves se taisent et s’inquiètent
Je ne sais pas où je t’emmène, où nous arriverons Je ne sais pas, j’ai avec moi toute ma nuit, ma peur Dans les phares, j’ai cloué la peine d’un Christ inconnu, la route est longue Mon amour, mon amour Il est toujours très tard et c’est toujours la nuit qui tombe
Un matin nous arriverons, réveille-toi, dans un café glacé, un village désert Il y a des sanglots, des rêves sur les prés abandonnés, la vie des gens Des enfants qui vont à l’école et l’écharpe nouée des amitiés qui s’envole
Je ne sais pas si c’est le jour ou le ciel ou la vie Je ne sais pas. Il fait grand clair et je m’en vais dormir Il ne me reste rien que mon amour, tout fatigué, tout triste Et quelque chose, mais si peu : un lièvre roux qui courait dans les phares
Des virages sans que la tête nous tourne, nous gardâmes l’adhérence au sol de la gamme
Route de montagne difficile, grand parcours sur voie étroite
Entre l’amer des nids-de-poule, la vue du coq dans le coude du stationnement, la clarté vient donner le réconfort où l’espoir se précise dans l’anse du panier qui tient les chevaux-sauvages sur fond d’horizon
Aujourd’hui, sur l’EPOQUE 2021 nous franchirons la 7° borne.
Il ferme le poste pour tremper ses yeux dans les cartes-postales. Ce matin il a fait corps avec la piscine comme pour plonger dans l’intime de son vouvoiement. Un jardin a sa vie forte et belle sur les laves volcaniques d’une éruption native. Ce fut la naissance de L’EPOQUE
Des virages, la route de là corniche en dévoilant au chauffeur plus que l’enchantement. Tout au fond de la terre. La Racine. La Vie. L’Oeuvre.
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