PORTE BATTANTE


PORTE BATTANTE

Le pouls du jour annonce le départ dans un besoin d’ailleurs. A travers la clôture, un cheval se dirige vers la forge. Ce qu’on voit devant le mur du fond est l’envie d’évasion suggérée. La vie est une boutique dans laquelle toutes les modes se réunissent. Après avoir essayé plusieurs clefs, on laisse partir ses habits par la fenêtre. Le rêve est un passe-partout universel qui s’ouvre aussi aux langues étrangères. Le premier contact avec la peau, peut aller plus loin qu’une traversée de rut, se complaisait à peindre, Henri Lebasque

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Niala-Loisobleu.

4 Mars 2025

SANDRA LILLO – Extrait de Le silence coule sous les branches, Editions La Centaurée


HENRI LEBASQUE

SANDRA LILLO

Extrait de Le silence coule sous les branches, Editions La Centaurée

Les toits rongés par le silence des
chambres

où l’on rêve de partir en emportant
la maison

la fenêtre du rez-de-chaussée
la rue qui coulait sur le pont

ce qu’il y a eu de soleils de nuits

ne leur appartiendront jamais mais le
vide qu’ils répandent

quand ils disent

ils ont volé les chevaux

*

Premier jour du printemps

Les oiseaux chantent à cinq heures

il reste des plumes de nuages sur les
ardoises

Tu penses à lui dans la rame du
tramway qui part vers Hôtel Dieu

il répond comme un peuple perdu qui
chante au fond de toi

Sandra Lillo

AU CHEVET DES LAMPES


AU CHEVET DES LAMPES

Page cornée, le livre de bord n’a rien à dire à l’heure qu’il est

vu de loin le rail est pris dans une ligne de sommeil

Dans le port les filets n’ont pas gagné le fond des cales

la banalité du ressac tend et relâche les amarres sans marée montante

sans doute est-ce la raison pour laquelle il repleut de plus belle jusqu’au large

L’odeur de fleur qui passe à travers les balustres tire à ailes un désir d’envol appuyé

la proue, en tenant sa figure derrière les prochaines heures, laisse voir les rondeurs de sa poupe, une manière de dire que tout miroir a toujours deux faces.

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Niala-Loisobleu.

6 Octobre 2024

ROUVRIR LES CARTONS A DESSEIN


HENRI LEBASQUE

ROUVRIR LES CARTONS A DESSEIN

Qu’importe le temps du matin, il faut sortir de cet embouteillage toxique, le froid gèle le bon coin

Aller juste un peu plus loin que la proximité pluvieuse

assez de miettes pour tenir les oiseaux

un bateau pour sortir au large

un accordéon aux bretelles

et un outremer aux semelles…

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Niala-Loisobleu.

17 Mai 2024

LES PLANTES


LES PLANTES

L’herbe remue

des cailloux s’enfoncent

je me tiens à la surface transparente

d’une couleur qui garde au jour le jour

une attache au point de départ onirique .

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Niala-Loisobleu.

19 Avril 2024

L’ACCORDEON SE JOUE DES MARCHES


HENRI LEBASQUE

L’ACCORDEON SE JOUE DES MARCHES

Au départ des étages, la vie se tortille comme un ver

une chanson de Brel a mis l’temps

d’une valse de Vesoul à Amsterdam

comme de vieux amants n’ayant rien que l’amour en partage

Jeff au bord du chemin bascule

Ne me quitte pas

Marieke

les bonbons restent paumés au petit matin à Bruxelles avec les flamandes

Je suis un soir d’été des Marquises qui se voit vieillir

en regardant un ami pleurer

Les escaliers je crois que c’est l’éclusier qui chaque jour dit :

« J’ arrive… »

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Niala-Loisobleu.

25 Janvier 2024

ADAGIO


HENRI LEBASQUE

ADAGIO

Une pelletée de terre

vient dans ce qui voile sans prévenir

le chien court boire jusqu’à la mare

des marguerites ondulent dans les hautes herbes

ta longue robe est si blanche que je pense à ta peau mate

voilà des lumières qui s’avancent pour percer les ténèbres malvenues

ces enfants qui arrivent me rappellent qu’on grandit à écouter en restant à table

ce n’est plus la même musique qui traversait les vitraux jusqu’aux chapiteaux

dans la marée basse j’ai descendu mon coeur plus haut que la ceinture

le sel des pierres s’est réuni dans la coquille autour du corail de St-Jacques

alors j’ai fermé mes mains autour de tes seins

comme pour boire l’espoir de la troisième dimension …

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Niala-Loisobleu.

13 Janvier 2024