FAIRE ET NE PAS


FAIRE ET NE PAS

Puisque j’écris ce que je peins

Normal que s’effacent les toiles qui sont restées sans franchir l’ourlet

Ce qui me porte s’adresse en partage

Sinon à quoi bon

Un décollage qui capote en rase-motte sans en ramasser le grain ne monte nulle part

Tout le fruit mis dans cette femme qui saute du chevalet, chante pulpe et jus de suc comme une naissance renouvelée

Anémone tendre et profonde, allongée.

Niala-Loisobleu – 2 Juillet 2021

J’ENTENDS LE CHEVAL QUE JE LAVE HENNIR


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J’ENTENDS LE CHEVAL QUE JE LAVE HENNIR

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J’entends le cheval que je lave hennir
Pensé-je car la brosse le dérange
Et si ce cri me paraît si étrange
Je puis alors douter de l’avenir

Hier matin j’ai rangé dans la grange
Du foin qui au cheval va convenir
Et j’aimerais le faire parvenir
Plus bel avec au front un crin en frange

Je n’entends pas qu’il me fasse un reproche
Puisqu’il est doux comme un âne d’un an
Mais si avec ma brosse je m’approche

Il hennit et me dit va-t-en manant
Le foin c’est bien quand

Jean-Michel Bollet

IL FAIT BEAU DANS MON AMOUR


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IL FAIT BEAU DANS MON AMOUR

Vu par devant les deux coudes sur l’appui de fenêtre, la pluie n’affecte pas la présence de mes deux pigeons

A voir leur poitrail rond et palpitant, je suis sûr qu’ils sont en pleine forme

En sortant je leur donnerai la becquée, puis les conduirai à l’embarcadère des Îles de la Sonde pour un contrôle de santé.

Niala-Loisobleu – 9 Mars 2020

 

https://www.youtube.com/watch?v=zXYKTm7nvHw

JUS D’ORANGE


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JUS D’ORANGE

Insane

de ciel pressé

pinceau trempé allo

j’ai blanchi de jaune soleil

le gris du ciel

en prolongement d’arrêt

au moment où tu rentrais par l’apporte

Faire que je peindrai d’une sorte de mousson ce que nous savon des intempéries sur tout cet arc-en-ciel formé ensemble dans le bac à douche

Egon, Egon…

Niala-Loisobleu – 5 Mars 2020

LA FIN DU MONDE


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LA FIN DU MONDE

prendre corps

Je te flore tu me faune

Je te peau je te porte et te fenêtre tu m’os tu m’océan tu m’audace tu me météorite

Je te clef d’or je t’extraordinaire tu me paroxysme

Tu me paroxysme

et me paradoxe

je te clavecin

tu me silencieusement

tu me miroir

je te montre

Tu me mirage tu m’oasis tu m’oiseau tu m’insecte tu me cataracte

Je te lune tu me nuage tu me marée haute
Je te transparente tu me pénombre tu me translucide tu me château vide et me labyrinthe
Tu me paralaxe et me parabole tu me debout et couché tu m’oblique

Je t’équinoxe

je te poète

tu me danse

je te particulier

tu me perpendiculaire

et soupente

Tu me visible tu me silhouette tu m’infiniment tu m’indivisible tu m’ironie

Je te fragile

je t’ardente

je te phonétiquement

tu me hiéroglyphe

Tu m’espace

tu me cascade

je te cascade

à mon tour mais toi

tu me fluide

tu m’étoile filante

tu me volcanique

nous nous pulvérisable

Nous nous scandaleusement

jour et nuit

nous nous aujourd’hui même

tu me tangente

je te concentrique

Tu me soluble tu m’insoluble tu m’asphyxiant et me libératrice tu me pulsatrice

Tu me vertige

tu m’extase

tu me passionnément

tu m’absolu

je t’absente

tu m’absurde

Je te narine je te chevelure

je te hanche

tu me hantes

je te poitrine

je buste ta poitrine puis te visage

je te corsage

tu m’odeur tu me vertige

tu glisses

je te cuisse je te caresse

je te frissonne

tu m’enjambes

tu m’insuportable

je t’amazone

je te gorge je te ventre

je te jupe

je te jarretelle je te bas je te
Bach

oui je te
Bach pour clavecin sein et

je te tremblante

tu me séduis tu m’absorbes

je te dispute

je te risque je te grimpe

tu me frôles

je te nage

mais toi tu me tourbillonnes

tu m’effleures tu me cernes

tu me chair cuir peau et morsure

tu me slip noir

tu me ballerines rouges

et quand tu ne haut-talon pas mes sens

tu les crocodiles

tu les phoques tu les fascines

tu me couvres

je te découvre je t’invente

parfois tu te livres

tu me lèvres humides

je te délivre je te délire

tu me délires et passionnes

je t’épaule je te vertèbre je te cheville

je te cils et pupilles

et si je n’omoplate pas avant mes poumons

même à distance tu m’aisselles

je te respire

jour et nuit je te respire

je te bouche

je te palais je te dents je te griffe

je te vulve je te paupières

je te haleine

je t’aine

je te sang je te cou

je te mollets je te certitude

je te joues et te veines

je te mains

je te sueur

je te langue

je te nuque

je te navigue

je t’ombre je te corps et te fantôme

je te rétine dans mon souffle

tu t’iris

 

Ghérasim Luca

CARTON DE TAPISSERIE


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CARTON DE TAPISSERIE

Bruit de navette

les fils éclairs transpercent l’obscur qui grogne

et mugit sur la palette

Les quatre membres font ramper la roue du paon

de haute-haleine qui des seins ou des fesses saute le plus haut ?

Niala-Loisobleu – 05/05/19

AUX PIEDS DU CHEVAL EST


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AUX PIEDS DU CHEVAL EST

 

Tapi

l’élan pose

assis en t’ailleurs

 

 

Aux branches extrêmes du cou

les seins tombent de mûrissement

prêts à éclater au bris de la coquille

le clavier serre les dents

 

 

Un cri premier

que le ventre fendu retient dans ses eaux

veut combler le vide…

 

Niala-Loisobleu – 29/11/18

 

 

COMME UNE FATIGUE


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COMME UNE FATIGUE

 

Les états d’âmes des chefs d’états, ce soir pour moi c’est trop, l’insipide des likes en simultané avec la publication, la drague obscène, c’est pousser le bouchon trop loin ça m’écarte de la seule vérité qui m’importe. L’envie de sortir de ce néant est forte..

N-L – 13/11/18

 

A PERTE DE VIE UN HOMME DE POÉSIE

Enrique, de mon village de 1989 je te revois, je nous revois au crépuscule, – dans nos pas d’orphelins de la révolution ; notre utopie à la voile n’a pas eu lieu, malgré le
courage quotidien, le talent et la beauté du monde qui étaient toutefois au rendez-vous cubain.

Enrique tu es rentré au foyer natal tout à la poésie au milieu des ténèbres, tout à ton métier de poète lyrique : le
Chili secret tisse et métisse sans fin dans le malheur sa nouvelle toile à rêver.
Jusqu’au bout des jours tu auras écrit au bord d’un abîme sans fond tu auras bâti la maison de la poésie dans un bois qui refuse de donner du feu aux incendiaires.

Soudain jeté un soir à la rue de ta mon tu avances avec un sourire de confiance, tu n’as pas manqué un seul matin de cet unique mois de juin de la vie : l’auto de rêve
qu’une jeune fille pilote avec joie et prudence ; ton œuvre est aussi une jeune fille inconsolable au bord de la mer caraïbe, ô mon frère ! mon doux dompteur des larmes de
la poésie !

persuade-moi encore que j’ai eu raison de suspendre mes poèmes et mes minuits aux seins prophétiques des femmes : et qu’il en tombera un jour des livres

qui ouvrent toutes les portes ; qu’il y aura un printemps qui prête ses ailes à toutes les saudade*.

O mon ami penché tout au fond de sa cage à la fenêtre en flammes du rêve cubain, ta poésie d’adolescent vaincu a droit à la première marche éclairée
de la beauté où elle tient les mains et les yeux ouverts pour accueillir avec joie ta chienne de vie qui reviendra chaude encore de sa course désespérée dans l’obscur
chemin des hommes

 

René Depestre

 

DEBOURRAGE


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DEBOURRAGE

Battements de pieds

les mains ouvrent

une musique sans titre vient à des seins

au bout du couloir la clef attend dans la serrure.

Niala-Loisobleu- 12 Novembre 2018

IMPASSE DES PROFONDEURS


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IMPASSE DES PROFONDEURS

 

L’impasse des profondeurs à peine à quelques pas du musée, reçoit tant de visiteurs que ça refoule sur la périphérie. De l’embouteillage à la chaîne,  pour regarder chacun note le détail qu’il a chopé entre les oreilles du guide et l’épaule du copain de devant. La file au cheveux longs s’habille comme comme une marque sur son tapis roulant. Pas n’importe laquelle, une qui fait ruée vers l’hors. Dans le car c’eut été fastoche qu’ils montent les vidéos à bord. Rouler pour rouler au moins on perd pas de temps à visiter. On est assis. et en même temps on peut dormir. J’ai vu Paris dira un qui élu, j’ai reconnu la tour Eiffel en traversant le Bois de Boulogne. Haut-lieu de la formation accélérée à l’amour vite-fait, ils l’ont nommée Jardin d’Acclimatation. Un bain de joue rance. Le zoo humain vu de près ça donne des idées de voyage.

Le soleil s’est tapé dans une ambulance, on masse le choeur d’une scène de Schiele dans une vision crue du monde de Basquiat. Voilà la proximité avec la vraie vie établie. Les ors de Klimt donneront un air de prospérité à ce qui fait la réalité.

Deux artistes dont la célébrité n’est plus à faire, voilà le plus sûr moyen de se mettre du blé dans le grenier, plutôt qu’en dépenser pour apporter des moyens à ceux qui en crèvent. On se sert de la pauvreté de leur temps de vie pour se remplir les poches. Le système redoute tout de la culture, le principe de précaution emploie la bonne méthode pour limer les dents

Maintenant la mode est à l’accouplement artistique pour faire sensation, plus on est moins on voit, mais plus ça rapporte de fric. Le carburant de l’art c’est devenu le prix de l’entrée.

Niala-Loisobleu – 5 Novembre 2018