AUX BAINS-BOUCHES


AUX BAINS-BOUCHES

De cette corniche ceignant ton cou

tes épaules parcourues m’ont plongé au bas de la falaise

par la saignée de tes seins

alors que la première vague

soulevait le vent de l’étui

et que leurs tétons se mirent à faire des pointes

pour glisser des bretelles

d’un m’aime élan

Enjeu d’ô

orchestré par les oiseaux marins

la lande se faisant bruyère

ouvrit le passage aux embruns

C’est à ce moment là que tes membres inférieurs prirent de la hauteur

en simultanéité avec tes yeux ne retenant plus leurs cris

Tout s’éteignit des mouvements automobiles

des fracas touristiques

des papiers gras et odeurs de frites

nous nous étions vidés du monde

Enfin l’odeur marine

jointe aux doigts

j’ai nagé

j’ai nagé

j’ai nagé

à l’amble du coquillage

sans vouloir sortir de l’eau…

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Niala-Loisobleu

18 Février 2024

AU LONG DES RUES, LES ARBRES RACINERONT MON ETAT D’ESPRIT SANS L’OMBRE D’UN DOUTE


AU LONG DES RUES, LES ARBRES RACINERONT MON ETAT D’ESPRIT SANS L’OMBRE D’UN DOUTE

S’il était une foi qui fit beaucoup d’enfants et s’en trouva très heureuse

ce fut bien la mienne, dit le Peintre

en tenant son cheval par la bride cet après-midi du 21 Novembre 2023

La photo qu’avait prise son ami Alberto Muro dans l’Atelier du Duodénaire venait de rejoindre les services municipaux de communication, pour la confection de l’affiche destinée aux sucettes et abri-bus de la double exposition Niala en 2024 à Cognac et Châteaubernard

Le temps tenu à pleines-mains vibre éternellement

les feuilles mortes ça n’existe pas sur le persistant

la forêt humaine s’est étendue sans ravages

elle vient là passer le relais

une idée de poursuite, un besoin d’assurer, le développement du tronc

le train têtant aux traverses du rail, mis en gare avec ses voyageurs de plaisir

d’une longue traversée

Le long fleuve qui boit la mer la bouche ouverte prépare à l’étiage régulé, la boîte de peinture et le chevalet sur le pont de la prochaine aube …

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Niala-Loisobleu.

21 Novembre 2023

RETOUR A NOVEMBRE PAR JEAN-PHILIPPE SALABREUIL


RETOUR A NOVEMBRE

PAR JEAN-PHILIPPE SALABREUIL

Je suis bien revenu des choses de la terre

Avec le vieux novembre au képi anthracite

Qui sifflote larmoie et colle dans le ciel

Des affiches mouillées de foire à la ferraille

Et que cela se nomme grille de cimetière

Ou bien grande éolienne de printemps

Jugez si je puis m’en foutre sachant

Combien les morts en dessous et les vents

Au-dessus dorment profondément !

C’est peut-être la saison qui veut ça

De profundis prechi-precha

Est-ce du vent que tout cela ?

Parce qu’il me semble bien me souvenir

Qu’en été c’est la même chose sinon pire

Et je vous dis moi que nous sommes

Un peu trop dans le monde à être laissés seuls

Et pour compte par le Grand Brocanteur

Ah ! mais la vie mon Dieu la vie

Tout de même n’est pas un moulin renfermé

Dans des lieues de grillage on y entre on en sort

Et si la sauvegarde et si le très beau corps

Bien sûr ne sont rien autre que gramen et squelette

Tout de même tout de même on aurait bien envie

Que parfois le soleil éclate à nos pommettes !

Ayez Seigneur pitié de nous

Qui peut-être vraiment ne savons pas aimer Pliez pliez de force nos genoux A la juste chaleur des hanches de la Femme A l’oraison glacée dans l’abside en campagne.

Jean-Philippe Salabreuil