La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Sans plus se poser la question du temps qu’il peut faire, se mettre au fond de la boîte de peinture. En accrochant sa ceinture. Voilà de quoi faire un solide siège. Avant que les ministres décident entre eux de l’âge de la retraite et de la mobilisation pour une 3ᵉ guerre. Le flou artistique est plus que jamais à l’ordre du jour. Ce qu’il me reste de couleur pourrait servir de passeur à la bonne rive.
A la fin des Années 70, survint un grand voyage. Aller au devant du monde était encore possible par le chemin de paix qui s’avançait. Carole, ce grand tableau a fait partie de ton choix, je te l’ai donné pour qu’il ait une vie au-delà de moi. Devant le désastre que Macron annonce, en persistant dans son ‘idée va-t-en-guerre et ma collection personnelle d’oeuvres cultes, je sauve ce qui doit. La foi que j’avais en la vie à ce moment précis, mettait tout dans une naissance pour passer le très difficile sommet d’une perte d’enfants. Garde-le hors de là où nous allons. Il est d’un âge révolu. Mais vivant. Joseph porte mon nom.
Vêtue d’une triste chemise, la maison a sorti le vieux voltaire, comme une raison péremptoire. L’hortensia ne partage aucun des motifs ambigus d’une végétation contrariée dans laquelle le jeu du perroquet excelle. C’est le stade de l’impureté qui a gagné le sang pour sang. Les pies en voulant remplacer les grues broient l’harmonie de tous les déplacements migratoires. A l’avènement du printemps, il fait plus froid qu’en hiver, au point que le Petit-Peintre n’arrive pas à calmer les quintes de toux de la couleur.
La nuit a grassement débordé sur le jour. On a retrouvé la pendule accrochée au bout de la ceinture des économies d’énergie. J’ai sorti les reins des vitilles. Le soleil a envie de dormir. La vague est bien à marée-basse.
Au moment d’aller me faire couper les cheveux ce matin, il m’est poussé une autre extraordinaire merveille de ce monde. Qui, dans le déversoir universel de l’immeuble du monde, étonne différemment. Mon fils Patrice, m’annonçait la naissance de Joseph. Autrement dit le dernier né de mes arrières-petit-fils. Rendu à me demander quoi et encore plus qui croire, ça demeure fabuleux. Soyez heureux parents. Gabriel a un petit-frère et vous un autre fruit dans votre arbre. Depuis, je mélange un peu la fin et le début. Il y a trop de tricheurs dans la partie en cours. Ma folie reste la dernière compensatrice au côté cul-de-jatte de cette vie stérile.
Elle sort des fenêtres, comme on est en droit de montrer ses seins à celui auquel on pense. Tu remontes l’odeur et le sens des rues mieux qu’un fiacre pour les promenades. Les marronniers tiennent l’esplanade jusqu’au point de fuite. Au bout de mes doigts, je me plais toujours à caresser mon ours sur le chemin de l’école, la leçon de choses occupe bien l’ordre du menu. Et ce qui émane de ta chair à la couleur rousse des points chauds qui tient sauf des mauvaises habitudes.
A la sortie du pont, j’étais parvenu de l’eau à la poitrine, sans avoir pu trouver un seul reflet de réverbère. Voilà un métier propre à nourrir le chômage, me dis-je, au bout de la chute obscure qui s’ensuivit. Quand j’ai cessé d’aller aux Bains Deligny, j’étais encore loin de la mer. J’entrais à peine dans l’ô. Jamais je n’aurais pu imaginer combien d’accidents m’attendaient dans ce parcours. Marthe a tout fait pour m’éclairer. Hélas le déclin prend un temps fou à s’installer. Quand la guerre a été finie, on a cru qu’on pourrait sortir le soir, baigné de cette autre lumière, qui n’allait jamais se coucher sans s’être promené sur la Seine. À peine eus-je mon premier enfant que je ressentis l’emprise de mon beau-père se comporter en géniteur. C’est là que je me sentis irrémédiablement fait pour être artiste. Les quais furent rallumés pour rétablir la circulation, jusqu’à la date limite de Mai 68. J’ai chargé mon sac pour le déballer en marais-salant. Un feu sur la plage, je me souviens de ça. La Grande Lumière.
Il NE faut rien se cacher. Je sens combien la célébrité s’appuie sur de nouveaux critères et comme elle rétrécit. Jeune, j’ai fréquenté des artistes morts depuis plus d’un siècle. Alors qu’à présent, on commence à les oublier de leur vivant. À quoi pourrait servir la fortune des gens qui se retrouvent avec des dettes sans l’avoir dépensée. Le monde est attaché à sa dérision. On s’entretue, on se surtaxe (sauf de vérité), les Enfoirés distribuent la zizanie, les deux-extrêmes sont dans les mêmes startings-blocs, Macron continue de se prendre pour un tombeur, et moi, au cœur de ce foutoir, je peins comme un réfractaire qui refuse de raccrocher ses mains nues de l’amour…AU MATIN VIERGE TOUT COMME POUR FAIRE DU VÉLO. J’OUBLIE RIEN
Perdu dans un vieillissement généralisé, le visage d’une juvénile interférence, barbote dans la mare. Odilon dans sa quête, tentait de percer la cuirasse de l’incompatible en se positionnant sans annexe de secours. Mais quand la rive commence à s’envaser, je n’ai jamais vu une corolle vierge s’en sortir. Quelques psaumes extraits d’un harmonium à qui les pédales faisaient défauts, plaidaient pour le mariage pour tous, dans un débordement de tolérance. Ce qui déplut à un ancien élève de Bétharam demeuré des années après bloqué sur la route. L’innocent a toujours le bas du dos plus troublant que les autres. Parfois une tessiture de castra. Si bien que je me pose la question de ce qui dans le fond pourrait être pris pour anormal. A chacun le choix de sa voix.
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