GEORGE NINA ELIAN – LA CHEMISE DE TON ATTENTE


GEORGE NINA ELIAN

LA CHEMISE DE TON ATTENTE

je faisais du vélo entre deux colonies
étrangères. je ne savais pas ce que je cherchais

(peut-être l’amour tordu comme
un arbre de Patagonie, peut-être l’immobilité au
cœur de l’angoisse)

je marchais extrêmement lentement comme
si j’allais entrer
dans un monde complètement inconnu et parallèle

je m’asseyais quelque part et j’écrivais, espérant
que mes morts me reviendraient

dans un matin blanc et transparent comme
la chemise de ton attente

(penche-toi sur son bord et regarde !)

George Nina Elian

LA BARQUE TAPIE ENTRE DEUX ARBRES


LA BARQUE TAPIE ENTRE DEUX ARBRES

Le soleil inonde ce jour dominical. Dans un coin que la rivière tient caché, la barque est là sans y être. A quelques pas, le chapiteau relâche. C’est repos même pour les clowns à part pour les branches qui laissent repousser les odeurs de ménagerie. On écarte quoi, dans un mouvement perpétuel ? Dans tout ce qui passe, les palettes ne nettoient que les mots prononcés, gardant des paroles, une sonorité malentendante, comme on entend des oiseaux sans les voir.

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Niala-Loisobleu.

2 Mars 2025

PASSAGES


PASSAGES

La page se laisse tourner. Un oiseau sort son chant de la jarre comme l’hiver cède sa place. Du coin où je dors, yeux ouverts, je garde le bruit du moulin quand l’eau finissait par entrer tourner la meule. Le lit blanc au milieu d’un film tient les séquences d’une vieille histoire sans se souvenir du nom de l’auteur. Le soleil tient entre ses doigts l’alignement de quelque chose qui ne se réchauffe pas. Pourtant, beaucoup se déverse de la fontaine orbitale.

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Niala-Loisobleu.

2 Mars 2025