AUTOUR DE L’ARÉOLE PRINTANIÈRE


AUTOUR DE L’ARÉOLE PRINTANIÈRE

Me calant aux degrés du sentier citadin

j’arrive à la poitrine des maisons-blanches

une musique séfarade monte sans entrer

dans la synagogue demander pardon

Pointes roses sur une carnation mate

les bougainvilliers ont dépassé les roses anciennes

sans que les vasques se séparent des jarres et de leurs vins

Des niches creusées à même la muraille, on n’a pas interdit les oiseaux

Sur du brocard étalé sur le sol

pour ne pas érafler les fruits juteux d’un désir

je mets des castors en résidence

pour faire barrages aux crues

On a vite la langue qui sort à l’arrivée de ce changement climatique un brin oriental

le ventre gourmand

les palmes haletantes

l’illimité du sable au roulis du chameau

nous voici revenu à la danse primitive du tam-tam perdu.

.

Niala-Loisobleu.

15 Février 2025

RADU BATA


Épigraphe : « Le sommeil est un musée de poupées de cire dont je suis le proxénète à la retraite »
Un recueil sur le sommeil qui fait la part belle à la veille. Un livre kaléidoscope qui contemple la nuit avec des yeux aveuglés par le soleil des hommes. Un parcours personnel en morceaux, à mi-chemin entre journal, poésie et narration, où le langage et ses éclairages font des pirouettes quand ils ne sortent pas du chapeau des lapins volants. Des galettes de textes aussi divers que possible qui cachent des fèves : rhétoriques, encyclopédiques, étymologiques, polyphoniques, humoristiques…
« Mine de petits riens sur un lit à baldaquin » est « le testament français d’un voyageur sans bagages »
L’auteur : Radu Bata est un travailleur intermittent du mot et de la vie. Avec quelques méfaits livresques dans le compte (édités sous pseudonyme) et «un petit dictionnaire comme bâton de maréchal dans sa giberne», Radu Bata survit dans son «laboratoire de balistique verbale», quelque part entre la Seine et le Danube. Après des efforts soutenus pour bien tout rater comme il faut, RB touche au but.
Claro : « Les « mines de petits riens » de Radu Bata sont tout autre chose que des gisements de pas grand-chose, ils sont à lire dans le désordre, le vrai, celui qui naît de l’oeil en quête de vampirisations point trop inactives. Alors, avec un peu d’élan et de curiosité, quelque chose se dépliera : d’abord la syntaxe, qui sait être tantôt souple et suave, tantôt sotte et sautillante, comme au bon vieux temps du temps où bégayer parlait aux sens, oeil, ouïe, glotte. On peut y lire, avec une délectation métèque, le récit d’une langue se refusant à s’asseoir où que ce soit. »
Julien Blanc-Gras : « Je vote pour les «Petits riens» de Radu Bata : un beau zig-zag syntaxique dans les profondeurs du sommeil, à picorer sur l’oreiller. La nuit, je m’en régale. Mine de rien, on s’endort moins bête. Je souhaite à ce livre un destin d

RÉACTION SOLAIRE DU LENDEMAIN VALENTIN


RÉACTION SOLAIRE

DU LENDEMAIN VALENTIN

Voilà un bon moment qu’on ne l’avait vu

ce soleil

au vu du mauvais temps de la St-Valentin

il sort la pilule bleue pour rattraper l’absence d’érection

et le Petit-Peintre sent revenir l’inspiration au creux de son ventre

comme une promesse de mariage.

.

Niala-Loisobleu.

15 Février 2025

JE CROIS QUE CHAQUE CÔTE DU LIT EST TOUJOURS OCCUPE PAR TOI


JE CROIS QUE CHAQUE CÔTE DU LIT EST TOUJOURS OCCUPE PAR TOI

Puisque tu t’y refuses sans m’expliquer pourquoi

laisse-moi te dire combien je pourrai décrire ton anatomie

tant, tu m’en as révélé le moindre détail pour remplir l’album quand je pouvais te répondre

Les feuilles commencent à peine à se déplier que je sais où est l’arbre

comme je vois rouler la dernière vague au coeur de ta poitrine lourde

Avant que les grandes batailles débarquent sur les plages normandes

nous n’étions pas préoccupés par l’état de santé du phare, dressé bien droit

cette privation de petits-pots d’argile aux troncs des pins ne dissipe pas la fragrance de gemme qui sort des draps quand tu repousses le drap de dessus au levé.

.

Niala-Loisobleu.

15 Février 2025