CLEMENCE


CLEMENCE

La neige s’est poussée au bas de son ventre

on a dit que beaucoup de chevaux y étaient passés

mais à la trace des roulottes on devine que des chiens ont aboyé

La mer se tenait jamais plus loin que la ligne d’écume

et aux génoises on mesurait l’espace entre deux villages

Maintenant que les alouettes ont migré de l’autre côté des miroirs, à part un cargo chargé de containers asiatiques, il ne reste que des jours qui se demandent quoi transporter

Clémence, trotte d’un soir où le feu n’a pas foutu le camp à un matin glacé qui se fait les lignes de la main pendant qu’on ne parle que de paix sans jamais la faire

ses seins sortent toujours de l’eau pour une goulée d’air

je me rappelle l’étrange et prenante douceur du regard qu’elle avait sur les gens sans histoire qu’elle fréquentait au Café de la Gare

Toujours un mot gentil

une caresse à pas perdus

menant à l’Ô RIANT EXPRESS

En passant derrière le poste d’aiguillage, j’ai vu un signal devant l’inconnu

quand la fumée est retombée, j’ai sorti ma boîte de couleurs pour faire une photo.

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Niala-Loisobleu.

3 Janvier 2025