PAR UN BLEU PASSAGE


PAR UN BLEU PASSAGE

Les ocres pétris par les mouvements broyeurs des séismes tirent à eux la lumière.Comme l’avant-goût sanguin. Le battement organique installé au coeur de l’âme s’est fait perpétuel.

Aucune oreille moulée n’en captera le son, sa visibilité refuse toutes les injections prétendues révélatrices, pas de machine de vérité. Des yeux aux extrémités nerveuses de la fibre tournent dans tous les sens, s’en approchent, s’arrêtent, écoutent, et entrent dans la longue épreuve du silence. Pour apprendre à connaître ce que la parole déforme, et cache. Pour se dépouiller de l’inutile.

J’habite l’arbre depuis la profondeur germinale à l’extension des fenêtres du ciel

Étendu de toutes mes branches en signes télépathiques, immense sémaphore intercontinental. Relais permanent qui transmet par les quatre éléments la condition et le moyen. Je suis visible d’une écorce qui protège le vital à garder hors exposition. Fait d’un ensemble savamment dosé, de minéral, de végétal et d’animal en fonction de l’implantation des cycles.

Je suis toutes ses feuilles qui, tour à tour font poumon, font enveloppes protectrices contre les mouvements d’humeur des rythmes dérangés. Je suis un secret qui voit en témoin s’opérer des complots de tous ordres. J’assiste aux fêtes et sert d’emblème à de multiples manifestations. Subissant aussi bien les bontés du rire que les atrocités du mal. Dire qu’on m’accroche aussi bien des guirlandes qu’on me pend des citoyens….montre que la nuance est vaste. J’habite l’arbre et découvre ainsi que l’art de vivre est une adaptation infinie que bien des imbéciles annoncent connaître en ignorant le concept biologique de l’horloge

J’habite l’arbre, immense cage thoracique à lui tout seul…

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Niala-Loisobleu.

13 Novembre 2024