SANDRA LILLO – Extrait de Le silence coule sous les branches, Editions La Centaurée


HENRI LEBASQUE

SANDRA LILLO

Extrait de Le silence coule sous les branches, Editions La Centaurée

Les toits rongés par le silence des
chambres

où l’on rêve de partir en emportant
la maison

la fenêtre du rez-de-chaussée
la rue qui coulait sur le pont

ce qu’il y a eu de soleils de nuits

ne leur appartiendront jamais mais le
vide qu’ils répandent

quand ils disent

ils ont volé les chevaux

*

Premier jour du printemps

Les oiseaux chantent à cinq heures

il reste des plumes de nuages sur les
ardoises

Tu penses à lui dans la rame du
tramway qui part vers Hôtel Dieu

il répond comme un peuple perdu qui
chante au fond de toi

Sandra Lillo

PASSÉE LA CHEVELURE DE LA COLLINE


PASSÉE LA CHEVELURE DE LA COLLINE.

La lame granitique ouverte au flanc de l’à-pic, s’est offerte quelques arbustes rabougris sur lesquels ce dimanche flemmardise

Quand un oiseau viendra s’y poser on verra peut-être une information tomber de ton visage, en disant plus sur le temps qui pourrait changer

aucun bateau n’étant revenu à la criée, plus bas, comme une musique d’ascenseur, la mer se frotte en boucle à la falaise. Ton sein gauche est descendu de ta chemise pour sortir au bon étage à l’instant où ton ventre a reconnu le parfum des roses du matin

De la corniche de tes épaules, on aperçoit cette terre d’en face où l’on avait rêvé de dépasser le week-end.

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Niala-Loisobleu.

10 Novembre 2024